À l’instar d’autres communes, Plaisir a décidé d’augmenter ses taux de fiscalité locale. Une décision tombée lors du conseil municipal du 22 mars dernier. Le taux de Taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) passe ainsi de 30,10 à 34,10 %. « Explosion des coûts, poursuite de la baisse des dotations et poids de la dette obligent à relever les taux de fiscalité communale pour maintenir les services à la population et poursuivre les investissements », justifie la Ville dans son magazine municipal d’avril, soulignant toutefois que la part communale de la TFPB reste « parmi les plus basses de l’agglomération ».
La taxe sur les résidences secondaires passe de 14,56 à 16,49 %, et la taxe foncière sur les propriétés non bâties de 69,66 à 78,92 %. Ces augmentations ont été critiquées par l’opposition. « Mme le maire s’était engagée à ne pas augmenter les impôts durant son mandat lors des élections municipales de 2020, rappelle le groupe Plaisir notre ville sur sa page Facebook. Dans un contexte économique déjà difficile pour les Plaisirois, cette hausse de la taxe foncière n’a aucune légitimité étant donné que la Ville a un excédent d’investissements. »
Dans le magazine municipal, la maire, Joséphine Kollmannsberger (LR), défend sa décision en rappelant qu’en trois ans « le contexte a changé ». « Qui aurait pu imaginer que, lors de ce mandat, nous serions confrontés à une pandémie mondiale, une guerre et au retour d’une inflation à deux chiffres sur les matières 1res », déclare-t-elle. Lors du conseil du 22 mars, elle a aussi invoqué cet argument ainsi que le désengagement de l’État, et martelé l’importance pour une Ville d’amorcer un « nouveau cap » pour « continuer de préparer l’avenir au-delà d’une simple gestion au jour le jour ». « Une Ville ne peut pas décider de mettre la clé sous la porte ou se déclarer en cessation de paiement, a-t-elle affirmé. Une Ville ne peut pas mettre en sommeil du jour au lendemain les projets qui ont été engagés, et ne peut pas abandonner les familles, les jeunes, les seniors, les associations, ou laisser à l’abandon les voiries, les équipements et tout le reste. »
Pierre Smadja, du groupe Tout à faire pour Plaisir, n’estime « pas nécessaire » d’augmenter les impôts, évoquant notamment un budget de fonctionnement « pratiquement à l’équilibre sans les impôts », avec même un excédent de fonctionnement. « L’excédent de fonctionnement, c’est un excédent de fonctionnement sur 2022, répond Jean-Michel Dubois, adjoint aux finances. Si on ne faisait rien, sur 2023, on n’aurait pas du tout d’excédent de fonctionnement. » Pour ce dernier, « si on restait en l’état, on finirait l’année avec une épargne nette négative, et si on faisait ça une 2e année de suite, on nous placerait sous tutelle ».
Sandrina Carneiro, du groupe Plaisir notre ville, salue un budget qui « est le fruit d’un travail sérieux » et reconnaît « les contraintes conjoncturelles ». Mais elle déplore la « logique ». « Vous justifiez vos investissements passés et à venir par les augmentations des matières 1res, l’envolée des coûts de l’énergie, ou même le prétendu désengagement de l’État. Pour rappel, vous avez déjà augmenté les impôts des Plaisirois en 2016, avec les mêmes éléments de communication, ajoute l’élue d’opposition. Vous souhaitez réaliser votre programme d’investissements à la va-vite pour simplement dire : ‘‘Je l’ai fait.’’ […] Vous n’avez pas les moyens de vos dépenses, je vous propose moins de projets, moins chers. Nous ne pouvons pas demander aux Plaisirois de payer pour vos multiples projets. » Les taux de fiscalité comme le budget ont été adoptés avec le même résultat : 29 voix pour et 10 contre.
CREDIT PHOTO : capture d’écran Facebook Ville de Plaisir