Les salariés utilisent parfois des moyens inhabituels pour faire valoir leurs droits. Ceux de Castorama ont décidé de… dormir dans le magasin où ils travaillent. Le mouvement a touché plusieurs magasins de l’enseigne de bricolage, dont celui des Clayes-sous-Bois, où une demi-douzaine de salariés ont passé la nuit du 13 au 14 mars dans le magasin, apportant coussins et sacs de couchage au rayon jardin. Dans un tract, la CGT, à l’initiative de cette mobilisation, explique que « les salariés doivent faire entendre leur voix par tous les moyens, débrayages, grèves… » dans le but d’obtenir « une réelle revalorisation de [leurs] salaires ».

La direction se dit attachée « au dialogue social » mais condamne le mouvement

Nous ne sommes pas parvenus à joindre les représentants syndicaux de l’enseigne avant la mise sous presse de notre édition. Dans des propos rapportés par 78actu, Mustapha Babaali, délégué syndical CGT du Castorama Nation à Paris, présent lors du mouvement aux Clayes, explique qu’au cours des Négociations annuelles obligatoires (NAO), clôturées depuis le 13 décembre 2022, la direction a proposé « 50 euros brut par mois d’augmentation ». « On est en dessous de l’inflation. Les salariés n’en peuvent plus. […] J’ai 22 ans d’ancienneté et je suis seulement à 1 400 € par mois. La situation est vraiment difficile. Des collègues sont en souffrance, certains mangent une fois par jour, d’autres dorment dans leur voiture… », témoigne-t-il, affirmant que les syndicats sont « vraiment déterminés » et que l’« on ne lâchera rien ».

La CGT réclame « la réouverture des négociations et une augmentation générale de 200 euros net par mois pour tous les salariés », précisent nos confrères. La direction assure quant à elle à 78actu être attachée « au dialogue social » mais condamne « toute action illégale, telle que l’occupation d’un magasin pendant la nuit, en raison des risques en matière de sécurité des personnes et des biens ». Elle souligne également qu’«une série de dispositifs pour 2023 a été accordée, dont une revalorisation de la grille salariale en mars 2023 ». Cette revalorisation permettra « une évolution de + 7,3 % entre mars 2022 et mars 2023, une augmentation générale minimum de 70 euros appliquée en août 2022 et mars 2023 ainsi que des augmentations individuelles applicables en mai 2023 », annonce-t-elle.