2e édition pour les Mariannes de Villepreux. Après des débuts l’année dernière à l’école Marie Curie, la Ville a de nouveau souhaité décerner cette distinction à des personnalités féminines locales, dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, également célébrée pour la 2e année de suite dans la commune, au collège Léon Blum cette fois, le 8 mars dernier. « Nous avons souhaité la mettre en place » à l’échelle municipale, a rappelé le maire, Jean-Baptiste Hamonic (MoDem), estimant que les droits des femmes restent fragiles, et qu’encore aujourd’hui « on voit certaines mouvances, certains phénomènes, qui viennent remettre en cause des droits qui nous semblaient être acquis ».
Les femmes à l’honneur, et la remise des Mariannes a d’ailleurs conclu une matinée où les collégiens ont assisté à des prises de parole de différentes femmes sur leurs parcours respectifs. Après ces témoignages inspirants, place aux récompenses pour deux femmes villepreusiennes. Marie-Christine Buge-Longour et Marie-Laure Mourot ont chacune reçu une Marianne, réalisée par une illustratrice villepreusienne. La première citée a notamment été récompensée pour 45 années d’engagement sur différents points. Élue au bureau national du conseil départemental en 1981, elle a aussi été engagée à l’UNAAPE (Union nationale des associations autonomes de parents d’élèves) et à la caisse des écoles. Le maire a salué une « femme de convictions », « source d’inspiration pour beaucoup de Villepreusiens », et un « parcours constructif, avisé, engagé ».
« J’ai beaucoup de frissons et je suis très émue, a déclaré la principale intéressée. Les enseignants de Villepreux m’ont beaucoup aidée. […] Villepreux a dans ma vie une très grande place, l’enseignement public aussi. » Elle a ajouté que sa vie a « aussi été réglée » par un cancer qui lui avait été diagnostiqué alors qu’elle était très jeune. « Quand on vous dit à 28 ans que vous n’en avez plus que pour six mois, que vous avez un petit garçon, vous vous dites : ‘‘Il faut que je fasse quelque chose avant pour qu’il lui reste quelque chose’’. » Finalement, elle a été sauvée par « un traitement qui, moi, m’a convenu ».
Marie-Laure Mourot a, elle, été primée pour son action auprès des plus démunis, notamment via la paroisse de Villepreux-Les Clayes. « La famille Mourot arrive à Villepreux en 2010, relate Jean-Baptiste Hamonic. Il y a un événement qui, sur la commune, a eu pour vous un retentissement particulier, c’est l’arrivée des réfugiés tibétains, avant même les réfugiés ukrainiens. […] Avec d’autres paroissiens, […] vous avez su œuvrer pour les accueillir, les aider, faire leur lessive, et ce malgré la barrière de la langue. C’est pour ça que quand les Ukrainiens sont arrivés, on s’est dit que vous aviez une expertise reconnue et avérée en la matière et qu’il fallait compter sur vous. Lorsque les sept familles ukrainiennes sont arrivées sur la commune, […] vous avez décidé de prendre votre part dans cet élan de solidarité. »
« Nous sommes touchés que l’esprit fraternel de la paroisse soit connu et reconnu par les élus, s’est notamment félicitée la lauréate. Notre volonté est de poursuivre la tradition d’hospitalité des habitants de Villepreux, qui avaient également accueilli 100 jeunes Tibétains (avant les Ukrainiens, Ndlr), ou encore auparavant des Cambodgiens. » Ayant notamment une pensée pour les femmes ukrainiennes durant cette journée symbolique, elle a conclu par ces mots : « Quand j’ai rencontré la conseillère d’orientation et que je lui ai dit que je voulais devenir assistante sociale, tout le monde a essayé de me décourager. Finalement, j’ai exercé ce métier avec un grand bonheur. Donc que les jeunes croient en leur intuition et réalisent leurs rêves. »