Un comité de suivi du projet d’aménagement de la colline d’Élancourt en futur site olympique de VTT pour Paris 2024 se tenait le 16 février à l’annexe de l’école Willy Brandt, à Élancourt, en présence d’une cinquantaine de personnes. « C’est le 2e comité de suivi. On en a fait un en septembre, au démarrage des travaux », rappelle Vivien Corre, chef de projet espaces publics à la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques, chargée de construire et de livrer les ouvrages et infrastructures olympiques de Paris 2024, Ndlr). L’objectif étant de tenir au courant les riverains de l’avancée du chantier et de « faire le point avec eux, s’ils ont des sujets à nous faire remonter, s’il y a des difficultés particulières », ajoute-t-il.
Concernant la transformation de la colline d’Élancourt, site artificiel devenu le point culminant d’Île-de-France avec ses 231 m d’altitude, Vivien Corre rappelle que le projet est actuellement dans sa 2e phase. Celle-ci, débutée en janvier dernier, s’étendra jusqu’à fin juillet et concerne l’aménagement des pistes, en particulier de la piste olympique, qui sera longue de 4 km. Cinq autres pistes suivront. « L’idée, c’est qu’il y ait différents niveaux de difficulté, sur la même définition quasiment qu’un domaine skiable. Il y aura la piste noire, qui correspond à la piste olympique, deux pistes rouges, deux pistes bleues, et une piste verte », précise le chef de projet.
Cette phase d’aménagement sera suivie d’une course de VTT « test event » les 23 et 24 septembre prochains, pour tester le tracé olympique. Le chantier se poursuivra ensuite, avec notamment les adaptations à apporter aux pistes à la suite du « test event », et les infrastructures temporaires liées à l’accueil des JO, puis l’utilisation du site par les athlètes pour les entraînements et compétitions. Pour rappel, les épreuves de VTT se dérouleront les 28 et 29 juillet 2024.
Après les Jeux, place à l’Héritage, projet visant à faire de la colline un parc sportif et paysager accessible aux vététistes de tous niveaux, mais aussi aux joggeurs et promeneurs. « La fin du chantier sera le 31 mars 2025. Donc, techniquement, le 1er avril [2025], le site sera ouvert au public et accessible », indique Vivien Corre. Par ailleurs, si pendant les JOP, aucun véhicule ne sera autorisé (hormis véhicules d’entretien et de secours) et que les spectateurs devront se rendre sur le site en navette, une poche d’une quinzaine de places de stationnement sera créée après l’événement. Elle sera située rue Alain Colas, côté Élancourt, sur l’un des cinq accès à la colline.
Parmi les annonces faites lors du comité de suivi du 16 février dernier, le principal changement survient sur le plan budgétaire. Un surcoût est à prévoir « compte tenu de l’inflation », a annoncé Vivien Corre. Alors que le montant global du projet s’élevait initialement à 10 millions d’euros HT, il passe finalement à 10,543 millions d’euros HT, concède le chef de projet, qui mentionne « une participation complémentaire de SQY à hauteur de 235 000 euros », tandis que « les 300 000 euros restants sont pris en charge par une subvention à l’Agence nationale du sport ».
Mais les principaux points de crispation des riverains ont été autres. La question des nuisances sonores et visuelles provoquées par les aménagements en a notamment inquiété certains. « Les tentes prennent beaucoup de place », a par exemple fait remarquer une habitante. Vivien Corre a rappelé que « les infrastructures temporaires, logistiques, liées à Paris 2024 », seront mises en place « le temps des JO », et qu’ensuite la colline deviendra « un espace ouvert, naturel, dans lequel on a conservé quelques arbres », affirme-t-il. Arbres dont la coupe a suscité des interrogations. Vivien Corre a expliqué qu’en raison de « la présence de faune, il faut qu’on laisse certains arbres tomber ».
La faune qui a d’ailleurs aussi été mentionnée par plusieurs riverains, inquiets des conséquences du chantier sur les centaines d’animaux recensés sur le site. « Les clôtures sont réalisées avec un grillage en acier galvanisé sur des poteaux en bois, a exposé Vivien Corre. Elles sont surélevées de 10 cm pour faire passer la petite faune, et uniquement la petite faune. Le grillage fait 2 m de haut. » « Donc les biches et les cerfs ne pourront plus passer, alors que vous avez à côté la liaison avec la forêt de Sainte-Apolline que vous coupez », a pesté un participant à la réunion. « La difficulté, c’est qu’il faut […] qu’on sécurise le chantier », a répondu le représentant de la Solideo, assurant aussi qu’une des deux clôtures (celle située le plus à l’intérieur du site) sera retirée après les JOP. Les riverains pourront de nouveau faire part de leurs remarques à l’occasion du prochain comité de suivi, programmé au 3e trimestre 2023.