C’est un partenariat historique que celui engagé entre SQY et Mobilize. Cette dernière, 4e marque du groupe Renault après Renault, Dacia et Alpine, a signé en décembre une collaboration avec l’Agglomération, une première avec une collectivité. Créée en 2021, Mobilize est spécialisée dans les nouvelles mobilités. « La donnée et la technologie guident nos produits, nous sommes inspirés par cette idée que la mobilité change, les citoyens changent », a affirmé Fedra Ribeiro, directrice générale de Mobilize, lors d’un point presse au sujet du partenariat avec SQY, qui s’est tenu au Technocentre Renault, à Guyancourt, le 31 janvier.

Un partenariat que « nous sommes très contents de lancer […] avec vous, SQY, terre d’innovations », s’est-elle réjouie. « Avec Mobilize, SQY souhaite placer la donnée au cœur des réflexions sur l’évolution de la ville intelligente et durable, qu’elle ambitionne de devenir pour encourager les changements de comportements et permettre à tous les usagers de bénéficier de services publics plus innovants, performants et économes, s’est quant à lui félicité le président de l’Agglomération, Jean-Michel Fourgous (LR). L’ambition de cette collaboration est de prouver la valeur de la donnée des véhicules connectés dans le pilotage des services urbains et la mise en lumière de l’offre de services sur notre territoire. »

La collaboration porte sur de l’exploitation de données, pour aider les territoires dans leurs actions en faveur de l’environnement et de la sécurité routière. Cinq cas d’usage sont ciblés. Le 1er concerne la qualité de la chaussée. « Le but sera d’identifier un certain nombre de défauts en remontant des données issues de véhicules, mais de qualifier l’état de la chaussée, avec trois niveaux, pour essayer d’avoir des cartographies qui aident ensuite les exploitants à se projeter et à prévoir des opérations de travaux », détaille Benoît Bourdier, responsable mission Smart territoire à SQY.

Le 2e cas d’usage est lié à la sécurité routière. « On va analyser le comportement des usagers, par exemple des freinages brusques, puissants. S’il y en a plusieurs qui freinent de manière très forte au même endroit, ça peut vouloir dire qu’il y a un problème de compréhension d’infrastructures, soit la vitesse qui est trop élevée, soit un masque de visibilité qui fait que les gens arrivent trop vite au niveau du carrefour, donc ça peut générer un certain niveau d’alerte, expose-t-il. C’est des choses qu’on faisait aujourd’hui, mais en analysant des accidents. À chaque fois qu’il y a un accident sur l’espace public, que les forces de l’ordre interviennent, il y a un PV établi, avec un certain nombre d’informations qui sont récupérées. L’idée maintenant est d’agir de manière plus préventive, en regardant non pas les conséquences de l’accident, mais en allant voir ce qui se passe avant. »

Le 3e cas d’usage porte sur les bornes de recharge. « L’idée, c’est d’aller voir, en plus des informations qui remontent des bornes, celles qui remontent des utilisateurs, explique Benoît Bourdier. Par exemple, pour un véhicule qui se stationne, regardons ce qu’il a fait sur les dix dernières minutes. Si par exemple il a tourné longtemps dans une zone, ça peut vouloir dire qu’il y a des tensions de stationnement. »

4e cas d’usage : le trafic et la pollution de l’air. « Nous, on vient vraiment regarder le comportement réel des conducteurs, le trafic réel, l’infrastructure, et finalement, on vient guider les territoires pour les mesures à prendre pour diminuer significativement les émissions de NO2 (dioxyde d’azote), indique Shabnam Khosravi, responsable du programme Smart green and safe cities chez Mobilize. Plus de 56 % des émissions de NO2 sont relatives au trafic et au comportement des conducteurs […]. On exploite les données de la pollution de l’air, on vient identifier des zones qui émettent beaucoup de pollution, étudier le trafic et le comportement des conducteurs, l’infrastructure, et on va proposer […] une certaine politique de circulation. »

Enfin, le 5e cas d’usage est lié à la pollution sonore. « Pour la 1re fois, avec un capteur, on vient faire le lien entre l’état de la voirie et la pollution sonore réelle émise, et on vient guider les territoires pour dire que, finalement, cette portion de route est particulièrement polluante au niveau sonore, et que si vous faites des travaux, vous allez gagner par exemple dix décibels », avance-t-elle.

L’expérimentation doit durer six mois. Les premiers résultats sont attendus entre mars et juin. Mais ce partenariat est « une brique d’un projet plus global » d’un « projet de Smart territoire », tient à souligner Anne Fahy, directrice générale adjointe du développement économique à SQY.