Le son d’Alex. C’est le titre du spectacle d’Alex Jaffray, actuellement en tournée, qui sera joué le 28 janvier, à 20 h 30, au Prisme, à Élancourt. Le premier spectacle de ce compositeur, qui y parle musique et y analyse des paroles de chansons avec humour. Un spectacle né en 2019, alors qu’il tenait déjà une chronique dans l’émission Télématin sur France 2. « La version longue du Son d’Alex sur scène […] reprend le ton de ses interventions, mêlant anecdotes, mauvaise foi, bon humour, des bouts de sa vie et surtout de la musique », indique le communiqué du spectacle.

Un spectacle né à la suite d’une conférence TedX

Un spectacle ayant pris au départ racine dans la participation du compositeur… à une conférence TedX, raconte Alex Jaffray, contacté par La Gazette : « On m’a proposé de faire une conférence TedX il y a quelques années, et j’ai dit oui. Je pensais que c’était cinq minutes de prise de parole, et je me suis rendu compte qu’en fait c’était 20 minutes. 20 minutes pour parler de musique, c’est un peu de boulot. J’ai donc trouvé l’idée d’utiliser un sampler pour passer plein d’extraits musicaux différents, et ne pas simplement être lié à un piano. Ça a été le début de l’aventure, car après, j’ai trouvé un producteur qui m’a dit qu’on pourrait peut-être en faire un spectacle. »

Lui, le compositeur de musiques de films, de pubs ou encore de génériques d’émissions télévisées, s’est alors tourné vers le seul en scène pour transmettre sa passion de la musique. « Je n’avais jamais fait ça, j’étais persuadé que vous avez un spectacle et vous le jouez, confie-t-il. Sauf que non, il a évolué, ça doit être la 6e ou 7e version. C’est le principe du spectacle vivant, vous écrivez un truc qui vous fait marrer dans votre bureau, et quand vous allez le jouer, le truc qui fait rire, ce n’est pas ce truc-là, c’est le truc d’avant ou d’après. » Après des premières représentations à Paris, il a été ralenti, comme tous les artistes, par la crise sanitaire, avant de reprendre « très fort après, c’était quasiment plein partout », assure-t-il.

Le public a rapidement été attiré par ce spectacle permettant de se cultiver tout en éclatant de rire. « J’ai la chance d’écrire de la musique, c’est mon métier, affirme Alex Jaffray. Pour éviter le ‘‘J’aime, j’aime pas’’, ça fait 20 ans que je passe mon temps à expliquer pourquoi telle musique, pourquoi ces notes-là, pourquoi ça répond à telle ou telle sensation, telle ou telle valeur. Et puis, je me suis rendu compte que ça intéressait les gens, que c’était un bon axe pour parler de musique. On a tous des chansons qu’on aime, etc., mais on ne sait pas toujours comment c’est fait. Sans rentrer dans un cours de musicologie qui va emmerder tout le monde, l’idée était plutôt d’écouter la musique comme vous ne l’avez jamais entendue. Ce n’est pas une conférence, mais un spectacle où les gens se marrent. Vous vous marrez et vous apprenez des trucs en même temps. »

On apprend ainsi, d’après la vidéo teaser du spectacle, que les Rolling Stones, « quand on additionne leurs âges », ont 294 ans, alors que la Tour Eiffel en a 130, et ont fait 2 470 concerts. À l’aide de son fidèle sampler, Alex Jaffray isole aussi des passages de chansons, qu’il décrypte sous les explosions de rires des spectateurs, lui dont l’amour pour la musique remonte à l’enfance. « J’ai grandi chez mes grands-parents dans le Val-d’Oise, et il y a avait trois disques, se souvient-il. Il y avait un disque de bruitages de machines à vapeur […], un disque de musique classique qui était tordu, donc c’était assez drôle à écouter, et un disque d’Ennio Morricone. J’ai entendu ça petit et je me suis dit : ‘‘je veux faire ça, ça me fascine’’. »

« J’aime bien l’idée que le spectacle naît et meurt sur scène. »

Il en a donc fait son métier et cartonne aujourd’hui sur scène. Tout en prévenant que son premier spectacle sera peut-être aussi le dernier : « Ce n’est pas mon métier (il continue néanmoins toujours son activité de compositeur en parallèle, Ndlr), j’ai un plaisir immense à le faire, mais je pense que la beauté du geste, c’est peut-être que ça n’existe qu’une fois. […] J’ai des dates jusqu’en 2024, encore une petite année d’exploitation, et après ce sera fini. J’aime bien l’idée que le spectacle naît et meurt sur scène. » Il n’exclut toutefois pas de changer d’avis, mais si tel n’était pas le cas, cela donne d’autant plus de bonnes raisons d’aller le découvrir sur scène. D’ailleurs, comme l’indique le communiqué du spectacle, Le son d’Alex, c’est « 1/3 de musique, 1/3 de vannes, et 1/3 de ‘‘il faut venir le voir’’ ». Il n’y a plus qu’à, donc. Pour son passage à Élancourt, les tarifs des places vont de 8 à 20 euros, réservations sur kiosq.sqy. fr.

CREDIT PHOTO : Stephane_Kerrad