Que se passe-t-il dans la paisible résidence des Garandes à Guyancourt ? Comme dans toutes les résidences du genre, construites dans les années 1970, la population a évolué et avec elle le nombre de voitures. D’une voiture par foyer, on est passé aujourd’hui souvent à deux, voire trois. Et forcément, le nombre de places de parking n’est pas extensible. Alors, les résidents se garent sur les trottoirs, sur la route quand cela ne gêne pas, etc.
Or, depuis quelque temps, les habitants de l’impasse Camille Flourens, au Clos des Bleuets, ne peuvent plus se garer en dehors des places marquées sans se faire verbaliser par la police municipale. Et la note est rapidement salée : 135 euros par amende.
« Depuis près de 20 ans, les habitants ont donc pris l’habitude de se garer sur les trottoirs le long de la rue Camille Flourens sans que cela n’ait jamais posé de problème, explique Alexandre, l’un des propriétaires de la rue Camille Flourens. C’est d’ailleurs le cas dans plusieurs autres résidences de la ville. Au sein même des Garandes, d’autres rues connaissent le même problème et certaines voitures se garent même sur la chaussée. Depuis peu, la Mairie a pris la décision de verbaliser les véhicules qui stationnent sur les trottoirs. Du jour au lendemain, les gens prennent des amendes alors qu’aucune alternative n’est envisagée… »
Des habitants verbalisés par la police municipale
Tout serait parti de deux voisins qui, visiblement gênés pour garer leur véhicule ou sortir de chez eux de temps en temps, ont demandé à la municipalité d’agir. « Nous avons la preuve écrite de la mairie que cette verbalisation (et le projet de potelets) nait de la plainte d’une personne en particulier auprès du maire. Il nous apparaît pour le moins étrange que, pour satisfaire une personne, le maire de Guyancourt puisse ainsi impacter la vie quotidienne de plus d’une centaine de personnes… », assure Alexandre, rejoint par d’autres propriétaires de la rue.
Et ils expliquent que la municipalité a lancé un projet « conjointement avec l’ASL des Garandes, pour mettre en place des potelets pour empêcher le stationnement sur les trottoirs, précise le groupe de résidents. Ce projet a été fait sans aucune concertation avec les habitants concernés. » Face à ce projet, les habitants se sont donc mobilisés. Ils ont lancé une pétition et ils ont monté des groupes de travail pour proposer des solutions à la municipalité. « Depuis des années, les habitants appellent la mairie à [résoudre] le manque de places de stationnement. Ils n’ont jamais été entendus. On leur rétorque que les habitants ont trop de voitures et qu’ils peuvent garer des véhicules dans leur box.
Malheureusement, ceux-ci datent des années 60-70 et ne permettent pas d’y stationner des véhicules de type SUV… Ce que nous voulons, c’est trouver simplement une solution qui convienne à tout le monde. Mais là, nous ne savons plus comment faire », affirme Alexandre. Et de conclure : « Nous demandons la suspension des verbalisations, au moins jusqu’à l’aboutissement des négociations autour du projet de mise en place de potelets et la création de nouvelles places. »
D’autant plus qu’une inconnue persiste, car, pour le moment, personne ne sait exactement à qui appartiennent les rues de la résidence. « Les documents auraient été perdus, selon l’ASL », poursuivent les résidents. De son côté, la municipalité de Guyancourt, sollicitée par La Gazette de SQY, assure que « la voirie concernée est publique, elle est sous responsabilité de la Ville. Des riverains nous ont fait part de leur sentiment d’insécurité, car les piétons, notamment les plus jeunes, sont obligés d’emprunter la chaussée en raison du stationnement des véhicules sur les trottoirs. La place des piétons n’est évidemment pas sur la chaussée et la ville serait certainement la première pointée du doigt en cas d’accident entre un véhicule et un piéton. Nous avons donc travaillé des scénarii de travaux en lien permanent avec la copropriété pour assurer le stationnement et sécuriser les circulations de tous les usagers. »