Un million d’euros. C’est la somme qu’a décidé d’emprunter la commune de Villepreux. Une décision annoncée lors du conseil municipal du 12 décembre dernier, où elle a fait l’objet de deux délibérations. Rappelant le contexte inflationniste, l’adjointe aux finances, Eva Roussel, a également évoqué une remontée des taux d’emprunt. « Dès l’été, on est passé de taux limites négatifs depuis mi-2019 et qui étaient de toute façon inférieurs à 1 % depuis 2015, et en octobre, on était à 3 %, niveau qu’on avait connu en 2013 », a-t-elle déclaré lors du conseil.

« Un emprunt de prudence »

Dans ce contexte, la commune a alors mis en œuvre une consultation bancaire en septembre dernier en vue d’un emprunt. « On a sollicité un certain nombre d’offres auprès de cinq établissements bancaires », révèle Eva Roussel. Elle estime que c’est l’offre de la Caisse régionale de Crédit agricole mutuel de Paris et d’Île-de-France qui s’est avérée la plus intéressante : un emprunt d’un million d’euros, sur 15 ans, avec une durée des frais d’amortissement de 24 mois, et un taux d’intérêt annuel fixe de 2,78 %. « On peut solliciter ce prêt en une ou plusieurs fois, mais la somme complète doit être empruntée avant octobre 2024 », précise l’élue. Le taux effectif global est de 2,8 %, « qui reste en-dessous du taux moyen terme et du taux marché que l’on observe aujourd’hui », souligne-t-elle. Le remboursement s’effectue de manière trimestrielle en 60 échéances.

Selon l’adjointe aux finances, c’était le moment pour souscrire à un tel emprunt, en prévision de l’évolution du marché de l’emprunt, qui « risque encore de se dégrader avec cette inflation qui augmente ». Eva Roussel considère qu’au vu des prévisions des taux d’intérêt, « notamment à long terme (dix ans), [où] la courbe montre qu’on est aux alentours de 3 %, il était judicieux d’emprunter tout en restant prudents ». Elle qualifie d’ailleurs cette opération « d’emprunt de prudence, […] un emprunt à un taux inférieur au taux moyen que nous avons aujourd’hui ».

L’élue assure même qu’« avec cet emprunt on sera à une dette inférieure à celle que nous avions au 1er janvier 2021 ». D’après elle, renoncer à cet emprunt reviendrait à se priver « d’une opportunité d’emprunter à un taux fixe, de manière un peu sûre, en ne prenant pas de risques additionnels », et alors que l’on « peut manquer d’un million d’euros à un moment donné pour financer certains investissements ». Et le maire, Jean-Baptiste Hamonic (MoDem), d’abonder en rappelant que l’emprunt « a vocation à financer uniquement l’investissement, et pas du tout les dépenses de fonctionnement ».

Et les investissements sont importants, tant les projets en cours sont nombreux et voient leurs coûts augmenter. Eva Roussel cite par exemple la Maison des arts au sein de l’ex-école Jacques Gillet : « L’augmentation du prix, c’est + 288 000 euros, donc on se retrouve avec un coût total d’un peu plus de 3,5 millions d’euros. » L’élue se veut en revanche rassurante sur la dette de Villepreux, qui ferait « toujours partie des communes les moins endettées de notre strate » : « Fin décembre, nous aurons une dette de 2,9 millions d’euros, correspondant à 22 % de taux d’endettement. Si on emprunte un million d’euros, fin 2023, on aura continué à rembourser l’encours actuel et les intérêts. Notre dette sera à 3,4 millions d’euros. Elle était, au 1er janvier 2021, à 3,8. Pour mémoire, elle était supérieure à ça en 2020 puisque l’on arriverait, avec cet emprunt, à un taux d’emprunt de 30 % fin 2023. On était à 31,4 en 2020, et le seuil d’alerte c’est 100 %, donc on en est très loin. »

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