Le projet Illumine, lancé il y a cinq ans, revient pour une nouvelle édition. Porté par 39 étudiants du master 2 Management et communication des organisations (MCO) de l’UVSQ, en collaboration avec le trophée Presse Citron/BNF (trophée ouvert aux étudiants français et étrangers et aux dessinateurs professionnels et ayant pour objectif de soutenir la liberté d’expression grâce au dessin de presse, Ndlr), ce projet est marqué par des colloques, tables rondes, ateliers et surtout une exposition sur le dessin de presse. Cette année, l’exposition se déroule depuis le 15 décembre et jusqu’au 31 janvier à la bibliothèque universitaire de l’UVSQ. Après le féminisme ou encore les errements technologiques ces dernières années, elle mettra en avant la transition écologique, avec comme thème Ça presse pour la planète.
Écologie et émotions
« On a choisi l’écologie, et on voulait mettre en parallèle l’écologie et les émotions, ce qu’un dessin de presse peut nous procurer comme émotions », confie Elyne Bollin, l’une des étudiantes ayant participé au projet, rencontrée lors du vernissage le 15 décembre. Les étudiants « ont sélectionné une série de dessins satiriques/humoristiques qui interrogent nos comportements face aux enjeux environnementaux que l’on retrouve dans la presse quotidienne », précise le communiqué de l’événement.
Les étudiants ont réparti les dessins en sélectionnant cinq « éco-émotifs » : climato-sceptique, climato-anxieux, climato-furieux, climato-blasé, et climato-optimiste. Une sixième catégorie, hors-émotions, concerne « des dessins qui peuvent traiter de toutes ces émotions à la fois ou pas du tout », souligne également Naïma Ahamdi Barki, autre étudiante ayant pris part à Illumine.
Plus de 70 dessins de presse, réalisés par une dizaine de dessinatrices et dessinateurs engagés, sont exposés. Parmi eux, Coco, Chappatte, Sanaga, ou encore Pako. Avec parfois des messages très forts, comme sur un dessin de Mutio représentant Emmanuel Macron jouant de la flûte, accompagné de cette légende : « Macron se convertit à l’écologie, pipeau en bois issu de forêts françaises gérées durablement. » Les étudiants se sont aussi essayés au dessin de presse. Un jury composé de dessinateurs et de Luce Mondor, fondatrice du trophée Presse Citron, a élu sa réalisation favorite. C’est un dessin représentant un homme nu sur son fauteuil, ayant mis le chauffage au maximum et déclarant « On se les gèle », qui l’emporte.
« C’est le dessin qui ressemble le plus à un dessin de presse type, qu’on va pouvoir retrouver dans de la presse écrite, avec des lignes très simples, pas de volonté de faire un truc trop technique, le moins de texte possible, et un décalage entre le texte et le graphisme », justifie Lodi, l’un des dessinateurs qui composait le jury. Il se montre aussi heureux d’un tel projet étudiant : e« Ça veut dire que d’une part, les gens qui disent que les jeunes ne s’intéressent pas du tout à ce média-là, aux médias en général et à la presse, […] c’est faux, et que ce genre, qui n’est pas forcément connu de tout le monde, qu’il y ait des jeunes qui s’y intéressent, c’est vachement bien quand on est jeune dessinateur comme moi. »
Ces étudiants ont réalisé ce travail dans le cadre de leur cours de communication événementielle, sous la direction de Garance Leroux. Le master MCO développe « les compétences en management et en communication des étudiants » et « forme des managers pour lesquels l’acquisition des connaissances et de la culture des métiers de la communication permettra d’optimiser leurs pratiques de management au sein des organisations », explique le communiqué. « Une formation qui se caractérise par la transversalité et l’ouverture d’esprit à adopter en tant que futur manager et/ou communicant », ajoute le communiqué. À noter que l’exposition sera aussi visionnable via un compte Instagram qui sera animé régulièrement en mettant en avant les dessins de presse, des portraits de dessinateurs, ainsi qu’un site web où il sera possible de lire leurs articles autour du projet.
Par ailleurs, une autre exposition de dessins de presse se tient au même moment dans le bâtiment Vauban de l’UVSQ. Organisée elle par le collectif de l’association Marge, elle porte « sur l’écologie mais plus en général » et propose à la fois des créations de dessinateurs connus, et d’autres dessinateurs plus jeunes, qui essaient « de faire soit la même chose soit ce thème-là sous une vision différente », fait savoir Naïma Ahamdi Barki.