Le meilleur du cyclisme sur piste s’enchaîne au Vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY). Après les championnats du monde du 12 au 16 octobre et les Mondiaux de paracyclisme sur piste du 20 au 23 octobre, le futur site olympique de Paris 2024 accueillait le 26 novembre la 3e manche de l’UCI track Champions league. La 2e édition de cette jeune compétition mais la 1re pour le Vélodrome national (lire notre édition du 8 novembre), qui avait dû annuler son rendez-vous avec la crème des pistards l’année dernière, vaccination anti-Covid oblige.

Mais cette année, les 72 meilleurs pistards de la planète étaient bien présents sur l’anneau saint-quentinois. Particulièrement attendue, Mathilde Gros, devenue chouchoute du public saint-quentinois et français depuis son titre de championne du monde dans dans ce même vélodrome le 14 octobre. Et la Française n’a pas manqué ses retrouvailles avec les supporters au Vélodrome national, plus d’un mois après son sacre mondial en vitesse. La vitesse, épreuve qui lui réussit parfaitement puisqu’elle y a encore triomphé, résistant en finale à celle qui était alors leader au classement général du sprint, la Colombienne Martha Bayona.

Une confrontation comme une passation de pouvoir, puisque c’est désormais Mathilde Gros qui domine le classement général, forte également de sa 2e place en keirin à SQY (derrière la Néerlandaise Steffie van der Peet) et de ses deux victoires en vitesse, déjà, lors des deux première manches, à Majorque et Berlin. La Française possède neuf points d’avance sur sa rivale colombienne, en attendant les deux dernière manches, les 3 et 4 décembre à Londres.

En remportant l’épreuve de vitesse, et en se classant 2e du keirin, Mathilde Gros prend la tête du classement général à l’issue de la manche de SQY.

« C’est que du positif. Maintenant, il va falloir continuer à travailler, a réagi la pistarde de 23 ans face aux médias après son succès en vitesse. Pour l’instant, ça se passe bien pour moi. Après, peut-être que ce sera différent, mais je pense que c’est le travail qui continue. […] Il faut profiter des moments présents et penser au futur. […] Je ne regarde pas vraiment les victoires, mais surtout la façon dont je cours sur les matchs. Si je gagne tant mieux, si je ne gagne pas, c’est pas grave, ça me permettra de continuer pour la suite. Pour l’instant, c’est cool, après on verra, mais en tout cas, ce sera que du positif quoi qu’il arrive à la fin. » Un doublé Mondiaux-UCI track Champions league, la Française assure néanmoins ne pas non plus en faire un objectif à tout prix. « Si je gagne tant mieux, mais si je ne gagne pas, ce n’est pas la fin du monde », déclare-t-elle.

L’autre Française en piste, Marie-Divine Kouamé, championne du monde du 500 m à SQY en octobre, a dû se contenter de la 4e place en keirin et a été éliminée en séries en vitesse. Elle est actuellement 9e du classement général. Les deux autres tricolores en lice dans cette UCI track Champions league, Tom Derache (10e en vitesse et en keirin) et Rayan Helal (8e en vitesse et 16e en keirin), sont eux respectivement 14e et 17e du général en sprint hommes. En vitesse masculine, c’est l’inarrêtable Néerlandais Harrie Lavreysen, double champion du monde à SQY le mois dernier, qui l’emporte. Également 2e en keirin derrière l’Australien Matthew Richardson, il continue à revêtir le maillot bleu ciel de leader au général.

Dans les autres catégories, les coureuses britanniques Sophie Lewis et Katie Archibald s’imposent respectivement en scratch et élimination. Cette dernière se classe d’ailleurs 2e du général en endurance, derrière l’Américaine Jennifer Valente. Chez les hommes, le classement de l’endurance est dominé par le Suisse Claudio Imhof, 2e du scratch et 3e de l’élimination à SQY, épreuves respectivement remportées par l’Espagnol Sebastian Mora et le Britannique Oliver Wood ce week-end. Autant d’épreuves pour lesquelles « 3 102 billets » ont été vendus (la capacité du vélodrome est de 5 000 places), ainsi que 200 hospitalités sur l’aire centrale, selon Bruce Goldsztejn, responsable marketing et communication du vélodrome, qui dresse un bilan positif de l’événement, organisé par l’UCI et Discovery sports events.

« C’est une forme de répétition générale avant Paris 2024, affirme-t-il. On a l’envie de s’engager sur les trois prochaines années pour accueillir ce round français de l’UCI track champions league. On est ravis de cette 1re édition [pour le Vélodrome national] et on croise les doigts pour la suite. » Il rappelle aussi que cette compétition se démarque des autres, par un format se voulant simplifié et plus attractif, et insiste sur les aspects spectacle, innovation et technologie proposés par l’UCI track champions league, avec notamment du show lumineux et des mappings, « autant d’ingrédients pour faire un vrai succès ». Rendez-vous donc à Londres le week-end prochain pour la clôture de l’édition 2022, et l’année prochaine pour le retour de la compétition à SQY.

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