Sujet particulièrement sensible et délibération « politique » comme l’a indiqué d’emblée le président du conseil départemental des Yvelines, Pierre Bédier (LR). Les conseillers départementaux ont eu à voter sur l’implication du Département dans l’île de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines.
Une grande absurdité
Et Pierre Bédier a expliqué la « logique de cette délibération ». « Nous sommes insatisfaits de l’organisation de la gouvernance de l’île de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines. Des investissements pharaoniques ont été réalisés par le passé et ont généré des coûts prohibitifs et des déficits qui ne cessent de se creuser. Et si l’investissement est réalisé par la Région Île-de-France, le fonctionnement, et donc le déficit, est pris en charge par le conseil départemental et par les villes. C’est d’une très grande absurdité. L’État souhaiterait remettre à plat cette gouvernance et nous sommes d’accord pour accompagner les investissements de l’île de loisirs et de participer ponctuellement aux dépenses de fonctionnement, en rapport avec notre activité sociale. » Et d’ajouter : « Nous ne voulons pas continuer à payer uniquement les déficits. »
Le président a alors expliqué qu’il reconnaissait que cette « opposition était très mal venue » et la position délicate des conseillers départementaux « pris entre le marteau et l’enclume ». Pierre Bédier a donc précisé qu’ils réclamaient « un débat et un vote pour la sortir du Département de la gouvernance et donc du paiement obligatoire de la dette. Pour éviter un conflit cornélien, nous avons pris la décision de remplacer nos conseillers impliqués dans la gouvernance par des élus qui ne seront pas des élus locaux de Saint-Quentin-en-Yvelines et qui n’auront donc pas la double casquette. » Et de conclure : « Il ne s’agit pas d’une crise, mais d’une volonté d’apaisement. Je le répète, le Département ne veut pas se désengager mais que cela soit plus rationnel. »
Taper du poing sur la table
Et effectivement, les élus locaux de SQY qui siégeaient à l’île de loisirs reconnaissent que « la situation nous plongeait dans une certaine complexité, comme l’a souligné Nicolas Dainville (LR), maire de La Verrière, vice-président de Saint-Quentin-en-Yvelines et vice-président départemental. Le déficit comblé systématiquement par le conseil départemental ne peut pas durer, d’autant plus en l’absence d’investissement de la Région. Mais l’île de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines conserve un potentiel énorme. Cette situation nous inquiète et nous attendons vraiment des investissements de la région Île-de-France ».
Élue élancourtoise et conseillère départementale, Anne Capiaux (LR) a également salué l’évolution de la situation. « Nous avons beaucoup travaillé avec José Cachin, le président de l’île de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines, et Marie-Hélène Carabantès, sa directrice, qui tient la boutique. Il a fallu taper du poing sur la table pour sortir du blocage de dialogue entre la région Île-de-France, le conseil départemental des Yvelines et Saint-Quentin-en-Yvelines et que tout le monde se parle enfin de nouveau. »
Impliquée dans la gouvernance de la base de loisirs du Val de Seine, Suzanne Jaunet, conseillère départementale et maire-adjointe à Achères, a précisé que « l’action sociale ne doit pas être perdue de vue. Cela étant dit, rien n’empêche de faire des investissements qui rapportent. Nous l’avons fait pour gagner un peu de sous. »
En conclusion, le président du département a rappelé que chacune des trois bases de loisirs du territoire devrait avoir une gestion spécifique et que la « gouvernance de l’île de loisirs serait récupérée par Saint-Quentin-en-Yvelines et l’investissement assuré par l’État et le Département ».
Les titulaires (Anne Capiaux, Bertrand Coquard, Nicolas Dainville) et la suppléante (Alexandra Rosetti, UDI) ont donc démissionné et cédé leur place à Gwendoline Desforges, Karl Olive (DVD) et Patrick Stéfanini, LR (suppléante : Pauline Winocour-Lefèvre).