Rattaché à l’UVSQ, l’OVSQ (Observatoire de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines) a organisé sa 31e Fête de la science du 11 au 16 octobre. Au programme, des ateliers pour les scolaires de l’école élémentaire jusqu’au lycée, et pour le grand public le week-end. Cette semaine a été tournée vers le climat, thème national choisi pour cette édition.

Jean Jouzel, célèbre climatologue ayant obtenu la médaille d’or du CNRS (la plus haute distinction scientifique française), mais également le prix Vetlesen (l’équivalent du prix Nobel pour les sciences de la vie et de la terre, Ndlr), était présent le mardi 11 octobre pour assister à la projection du documentaire « Jean Jouzel, dans la bataille du siècle », de Brigitte Chevet, dans l’amphithéâtre G. Mégie, qui a fait salle comble pour l’occasion. Également président de Météo et Climat, une association d’utilité publique fondée en 1852 tournée vers le grand public, la communauté scientifique et les décideurs politiques, pour sensibiliser au changement climatique, Jean Jouzel souhaite appuyer sur l’urgence climatique que nous vivons actuellement.

La Gazette a eu le privilège de lui poser quelques questions. « Ici, nous sommes dans une maison que je connais bien, j’y suis comme chez moi, plaisante celui qui garde son éternel sourire malgré l’urgence de la situation climatique. Je me suis occupé, il y a 20 ans, des dossiers de la construction de cette structure. J’avais un bureau dans la maison de maître, il y a quelques années. » Invité prestigieux de cette 31e Fête de la science, le climatologue a expliqué que « le message le plus important à faire passer, c’est de faire prendre conscience aux gens, et notamment aux jeunes (venus nombreux) qui sont plus concernés par les conséquences du réchauffement climatique, qu’il est vital de mettre les bouchés doubles pour atteindre les objectifs fixés, comme celui de diminuer de 55 % les émissions de CO2 d’ici 2030 ».

« La politique gouvernementale me satisfait dans les textes. Je suis assez en phase avec l’objectif de la loi énergie-climat qui vise à l’horizon 2050 d’atteindre la neutralité carbone. Cette loi s’appuie sur le diagnostic de la communauté scientifique. Par ailleurs, sur la façon d’agir, il y a beaucoup de bonnes choses qui ont été proposées avec la convention citoyenne pour la transition écologique », poursuit-il.

Cependant, le spécialiste apporte un discours plus nuancé dans les faits. « Je suis d’accord avec les objectifs, mais on s’y prend trop tard selon moi. Un de mes regrets, c’est le retard sur le développement des énergies renouvelables. Nous devrions aujourd’hui être à 24 % et nous avons déjà 4 % de retard. » Pour illustrer ses propos, Jean Jouzel prend l’exemple de l’éolien. « Il y a 5 000 éoliennes en mer en Europe, il n’y en a pas encore une qui soit raccordée au réseau en France », se désole-t-il.

D’ici 2030, le gouvernement souhaite atteindre 40 % d’énergies renouvelables en France. « Ce n’est pas faisable, c’est souhaitable. Donc allons-y maintenant, il faut tenir les engagements pris. » À une question sur les climatosceptiques, Jean Jouzel répond « que l’on peut toujours discuter, entendre les arguments de chacun. Le climat a toujours changé, cela est vrai. Mais le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) démontre que les activités humaines sont en train de prendre le pas sur la variabilité naturelle du climat de façon certaine. Il y a 1,1 degré de hausse à cause des activités humaines depuis le début du XXe siècle », conclut le climatologue.


L’UVSQ bien placée à l’international

L’UVSQ (Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines) est placée en très bonne position dans le classement international annuel des universités par discipline. Publié en juillet dernier, le classement de Shanghai place l’UVSQ à la 13e place mondiale en sciences de l’atmosphère et à la 29e place mondiale en sciences de la Terre. « L’UVSQ y côtoie les meilleures universités et plus particulièrement l’université Paris-Saclay avec laquelle elle fusionnera en 2025. Celle-ci confirme sa place de 1re mondiale en mathématiques et de 9e en physique et se classe dans 25 autres disciplines », précise le site internet de l’université.