Le Laboratoire atmosphères, observations spatiales (Latmos), coordonné par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et dépendant notamment de l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ), a participé à plusieurs recherches dans le cadre de missions ayant eu lieu ou actuellement en projet. D’abord, celle débutée en février 2021, concernant l’atterrissage sur Mars du rover Perserverance de la NASA, et dont des publications parues le 25 août dans les revues Science et Science Advances en disent plus sur les découvertes géologiques effectuées, plus précisément dans le cratère Jezero de la planète rouge.

Ce dernier « abritait bien un lac il y a 3,6 milliards d’années », mais « les premières analyses sont surprenantes : les scientifiques n’ont pas observé les roches sédimentaires formées par l’accumulation de sable et de boue qu’ils s’attendaient à trouver dans un ancien environnement aquatique, mais ont identifié à la place des roches magmatiques dérivant de processus volcaniques profonds ou de surface », décrit dans un communiqué le CNRS, dont les laboratoires ont donc participé aux recherches, et ont notamment contribué à la mise au point du SuperCam, un instrument analysant et échantillonnant les roches de Mars.
« À ce jour, 12 échantillons de roches ont été récoltés pour être rapportés sur Terre en 2033. Ces quatre publications [des revues Science et Science Advances] démontrent que ces premiers échantillons ont un fort potentiel scientifique pour des problématiques géologiques (magmatisme, champ magnétique passé, géochronologie, etc.), géochimiques (cycle de l’eau et du carbone) mais aussi exobiologiques, car ce type de roches altérées est connu pour constituer une niche pour la vie sur Terre et pour en préserver des traces fossiles sous forme de biosignatures », détaille le communiqué. Le Latmos fait partie des quatre laboratoires franciliens ayant participé à ces recherches.

Le laboratoire saint-quentinois était aussi représenté en août dernier lors du survol par deux avions de recherche, de l’océan Arctique, à la recherche « de dépressions polaires afin de mieux comprendre leur développement, leur lien avec la fonte de la banquise, et afin d’améliorer leur représentation dans les modèles de prévisions météorologiques et de climat », précise le CNRS dans un communiqué. Gwendal Rivière et Julien Delanoë, chercheurs en météorologie au CNRS et à l’UVSQ, coordonnaient la partie française de la mission, centrée sur les nuages au sein de ces dépressions.

Enfin le Latmos fait partie des dix laboratoires français impliqués dans la mission Comet interceptor, dont le lancement est prévu en 2029 et qui a pour objectif de « caractériser, pour la première fois, une nouvelle comète dynamiquement jeune ou un objet interstellaire », explique le communiqué du CNRS, soulignant que Comet interceptor, « développée en collaboration avec l’agence spatiale japonaise (JAXA), plusieurs agences spatiales nationales et centres de recherches en Europe, dont le CNES et le CNRS [qui participent notamment via les contributions de quatre instruments embarqués], sera la première mission à visiter une comète issue des confins du système solaire, voire hors de ce dernier. » Pour rappel, le Latmos a également pour projet le lancement d’un deuxième nano satellite en 2023, après un premier lancé début 2021, et participe à la mission Dragonfly de lancement d’un drone sur Saturne, programmée en 2027 (lire nos éditions des 25 janvier et 31 mai).

CREDIT PHOTO : ILLUSTRATION/LATMOS