Décidément, le Golf national réussit aux Italiens. Après Francesco Molinari, grand bonhomme de la Ryder cup 2018, l’Italie championne du monde amateur par équipes chez les hommes début septembre dernier, c’est de nouveau un golfeur transalpin qui a triomphé sur les greens saint-quentinois. Guido Migliozzi a remporté la 104e édition de l’Open de France, disputée du 22 au 25 septembre à Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY). Pourtant 9e et à cinq coups de la tête au matin du dernier jour de compétition, l’Italien de 25 ans, 169e mondial, a réalisé une formidable remontée le dimanche pour finalement devancer celui qui était encore leader après les trois premières journées, le Danois Rasmus Hojgaard.

Guido Migliozzi a notamment réussi un joli score de 62 au 4e tour, égalant le record du tournoi. Il a terminé en -16 par un birdie sur le trou 18, tandis que Rasmus Hojgaard, qui s’était écroulé la veille avec un quintuple bogey au trou 2, termine en -15. « Le Golf national devrait être la maison du golf italien, plaisantait le vainqueur du jour en référence aux précédentes performances italiennes à SQY. Gagner ici, pour moi, c’est incroyable, c’est un très beau parcours. » Le golfeur originaire de Vénétie remporte, avec cet Open de France, son troisième titre sur le circuit européen et succède au Belge Nicolas Colsaerts, 26e cette année.

L’Yvelinois Antoine Rozner particulièrement acclamé

À la 3e place, on retrouve, à égalité avec le Sud-Africain George Coetzee et le Belge Thomas Pieters, un Français, Paul Barjon, qui a terminé en -11. Pour ensuite trouver trace d’un tricolore au classement, il faut descendre à la 12e place, occupée par l’Yvelinois Antoine Rozner, particulièrement acclamé par le public lors de ce tournoi. Sur les 156 joueurs participant au tournoi, il y avait une vingtaine de Français, dont 13 ayant franchi le cut. Le bilan tricolore est positif selon le directeur du Golf national Philippe Pilato, interrogé à la fin du tournoi.

« Les Français font un super tournoi, assure-t-il. Ils répondent présent, et puis, ce n’est jamais facile de jouer à la maison, car on est sollicité, il y a la famille, on est sur-sollicité par les médias, et il y a toujours un peu plus de pression lorsqu’on joue chez soi. » Il mentionne notamment Antoine Rozner, ou encore Julien Sale, 27e. Ce dernier, amateur, faisait partie de l’équipe de France masculine ayant terminé 6e aux championnats du monde amateurs par équipes il y a trois semaines sur ce même golf.

Le directeur du Golf national se réjouit aussi du retour du tournoi après trois ans d’absence et plusieurs reports dus à la crise sanitaire. « C’est dans notre ADN, l’Open de France, estime-t-il. C’est quelque chose qu’on a [au Golf national, Ndlr] depuis 1991. Ça marque la saison, les équipes attendent ça chaque année, et c’est vrai que retrouver cette ambiance, ce côté sportif, qui est le cœur de notre site et de notre vocation, c’est vraiment très fort. »

Et de poursuivre : « On a des équipes, et notamment des équipes terrain, qui ont su se mobiliser et se remobiliser. Il faut savoir le faire, surtout après la quinzaine qu’on a eue avec les championnats du monde amateur (du 24 août au 3 septembre, Ndlr). […] C’est aussi un bilan très positif sur la collaboration qu’on a pu avoir avec l’European tour. L’autre bilan très positif, c’est de voir des journées comme [dimanche], où on voit que le public français avait l’envie de retrouver cet Open et son Open national, […] les Français étaient heureux de voir des Français qui sont venus là pour les encourager, et on se rend compte que dans les grands événements, à la Fédération et au Golf national, on répond présent. » D’ailleurs, si la fréquentation était « un peu tendre sur jeudi et vendredi », « on a eu une très belle affluence » le week-end, note le directeur du golf.

Malgré l’absence de nombreuses têtes d’affiches comme il y a quelques années, le cru 2022 était « un super cru » où « le champ des joueurs était plutôt bon », citant notamment Patrick Reed, trois fois membre de l’équipe américaine de Ryder cup et vainqueur du Masters d’Augusta en 2018, mais qui n’a même pas passé le cut sur cet Open de France.

Mais l’Open de France attire moins les stars depuis son déclassement il y a trois ans. Si la dotation de cette édition 2022 était de 3 millions d’euros, en hausse par rapport au 1,6 million de 2019, elle reste loin des 7 millions de 2018. « On prouve qu’on est en mesure de produire un bel événement, estime Philippe Pilato. Par rapport à ça et à 2024 où on va accueillir les JO, le Golf national est là, est toujours présent, le sera. Je pense que pour remonter la dotation à 7 millions, il faut qu’on retrouve du sponsor, qu’on vende un beau produit aux sponsors, et ça se travaille, […] de façon à vraiment séduire les sponsors, et leur montrer que le golf est un sport porteur, qui attire du monde, sexy, et que le golf, c’est du sport. »