Lors de la dernière séance du conseil départemental, le 24 juin, les élus ont adopté une mesure forte en faveur du handicap. Le Département va investir 21,3 millions d’euros dans le projet AgorHa, porté par la Fondation Anne-de-Gaulle. Il s’agit de créer 100 places d’hébergement, d’ici 2024, à Montigny-le-Bretonneux.

« Le Département fait un effort particulier pour adapter l’offre locale en faveur des personnes en situation de handicap, a souligné Marie-Hélène Aubert, 2e vice-présidente déléguée à l’autonomie et à la coopération décentralisée. Par ailleurs, cet investissement massif permettra de réaliser une économie de fonctionnement de 8 millions d’euros au bout de 25 ans, ce qui n’est pas négligeable à l’heure où l’argent public se raréfie. »

Reconnue d’utilité publique en 1945, la Fondation Anne-de-Gaulle a été créée à l’initiative d’Yvonne et Charles de Gaulle pour accueillir de jeunes femmes handicapées mentales « sans ressources, bénéficiant des secours de l’assistance publique, et de préférence provenant de familles éprouvées par la guerre », afin qu’elles bénéficient des mêmes soins que leur propre fille Anne, trisomique 21.

21,3 millions d’euros investis

La Fondation a donc décidé de construire un nouvel établissement à Montigny-le-Bretonneux. Un choix salué par le maire de la ville et conseiller départemental, Lorrain Merckaert (DVD), comme « un atout supplémentaire dans notre démarche d’inclusion ». L’AgorHa sera à la fois un site unique en France et le premier village inclusif consacré au handicap cognitif à ouvrir dans les Yvelines.

Sur 7 000 m2, il regroupera un établissement médico-social de 100 places ainsi que l’un des tout premiers living labs consacrés à la déficience intellectuelle en France « réunissant concepteurs et personnes déficientes intellectuelles et leurs accompagnants », explique la fondation sur son site. Et de poursuivre : « Il accueillera 42 places de Foyer de vie, 33 places de Foyer d’accueil médicalisé (FAM) et 25 places d’Unité pour personnes handicapées vieillissantes (UPHV) […] Il est innovant à double titre. D’une part, les 100 places d’hébergement pour adultes souffrant de déficience intellectuelle seront organisées en unités décloisonnées dont l’une dédiée à l’accueil des personnes handicapées vieillissantes, permettant ainsi un accompagnement jusqu’à la fin de vie sans rupture du parcours. D’autre part, cet établissement accueillera un living lab consacré aux nouvelles technologies et aux solutions innovantes, volet phare du projet. Les living labs proposent des actions de recherche et d’évaluation basées sur la coconception et coconstruction, réunissant usagers, aidants, professionnels et industriels. »

Enfin, la Fondation Anne-de-Gaulle précise que « l’objectif est de tester des nouvelles technologies, mais aussi des pratiques innovantes dans le domaine de la vulnérabilité et de la dépendance. Une telle ambition suppose la mise en place d’un cadre éthique irréprochable et l’implication des familles et des personnels éducatifs et soignants. »

Installée à Milon-la-Chapelle, la Fondation Anne-de-Gaulle a donc fait le choix d’un ancrage local fort en choisissant d’implanter ce premier living lab à Saint-Quentin-en-Yvelines. La proximité avec les grandes écoles, ainsi que le pôle universitaire de Paris-Saclay, ne pourra être qu’un atout dans le développement de partenariats et la mise en place de nouveaux dispositifs et l’utilisation des nouvelles technologies au service des personnes en situation de handicap.

Les travaux devraient normalement débuter en octobre 2022 pour une ouverture à la rentrée de septembre 2024. Le département des Yvelines investit à hauteur de 87 % du montant prévisionnel total, les 13 % restants sont pris en charge par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), la Région Île-de-France et le Comité national coordination action handicap (CCAH).