Située derrière le centre commercial Mon Grand Plaisir, l’école Gérard Philipe, qui date du début des années 1990, semble faire son âge. Depuis plusieurs années, sa toiture se détériore fortement, entraînant des fuites et de nombreux autres problèmes à l’intérieur du bâtiment. C’est ce que rapportent des représentants de parents d’élèves.

« Ça va faire plus de cinq ans que nous demandons des actions pour réparer le toit de l’école, qui fuit à chaque pluie, dans les classes, dans les couloirs. Dernièrement, des dalles de plafond ont été retirées, la laine de verre est apparente, […], les plaques de plafond sont moisies, et la mairie ne fait rien », raconte Emmanuelle Birot, représentante de parents d’élèves ayant deux enfants scolarisés dans cet établissement de 148 élèves, soit six classes à la fois de maternelle et d’élémentaire.

« On a un faux plafond, l’eau rentre par le grenier, […] elle tombe quelques jours après, le temps qu’elle circule, qu’elle s’imbibe dans toute l’isolation, et après, elle traverse. Quand il pleut le dimanche, on a des fuites le lundi soir ou le mardi. On a de la moisissure au niveau du plafond, des murs. Le système de sécurité incendie est sur un mur complètement inondé. On a des spots au plafond qui sont imbibés d’eau, ça passe au niveau de l’électricité, des gaines d’aération », évoque quant à elle Céline Martel, présidente des représentants de parents d’élèves de l’école. Avec certaines conséquences sur la tenue des cours puisque de l’eau a coulé sur le cahier d’un élève, et une institutrice « a glissé sur une flaque d’eau » et s’est foulé la cheville », relate Emmanuelle Birot. « Et aussi en termes de respiration, car la laine de verre pourrie, c’est catastrophique au niveau sanitaire », soulignent les deux mamans.

« Des dalles de plafond ont été retirées, la laine de verre est apparente […], les plaques de plafond sont moisies », rapporte Emmanuelle Birot, représentante de parents d’élèves de l’école Gérard Philipe.
Un courrier d’avocat a été adressé en octobre « en expliquant que la situation était inadmissible, que la condition de vie des élèves, des enseignants et des équipes et des animateurs, n’était pas acceptable », précise Céline Martel. « La mairie a répondu à ce courrier d’avocat qu’ils faisaient le nécessaire, qu’ils s’occupaient de l’entretien des écoles, qu’ils étaient là et qu’ils n’oubliaient pas l’école Gérard Philipe, et qu’ils accompagnaient les parents d’élèves dans l’ensemble de leurs démarches et les soutenaient », fait-elle savoir.

Pour les représentantes de parents d’élèves, si la municipalité entretient si peu l’école, c’est qu’elle envisagerait de la fermer. « On ne veut pas que l’école ferme. Ici, on est dans un quartier très populaire, explique Céline Martel. Il y a une bonne partie des enfants de cette école qui sont dans un ‘‘cas social’’ plus ou moins grave et identifié par les services sociaux. Cette école répond à ça, […] car elle est petite. Les classes sont composées de 25 ou 26 élèves maximum, en élémentaire, […]. Si l’école ferme, ça veut dire aller à Prévert (la plus proche, Ndlr), où les classes sont déjà parfois de plus de 30 élèves. Et l’école d’après en termes de proximité, c’est Mozart, et là, c’est une usine. »

Lancement d’une étude sur la structure du bâtiment

La maire de Plaisir, Joséphine Kollmannsberger (LR), a reçu des représentants de parents d’élèves et l’inspectrice d’académie, le 16 juin. Elle rapporte les avoir assurés de sa volonté de maintenir l’équipement, et annonce le lancement d’une étude sur la structure globale du bâtiment, avant une possible rénovation d’ampleur. « D’après les services techniques de la Ville […], les travaux vont être suffisamment conséquents pour qu’on soit obligés de vider l’école », confie l’édile, parlant d’un potentiel déplacement temporaire dans une autre école « pour la rentrée scolaire 2023 », et ce durant les travaux.

Un déplacement « le temps qu’il faudra », indique-t-elle, tenant à rassurer aussi au sujet des craintes sur le nombre d’élèves par classe pendant ce transfert provisoire, évoquant, avec la collaboration de l’Éducation nationale, « un repositionnement des élèves dans des conditions optimum ». Elle reconnaît toutefois que l’« on aurait pu intervenir avant sur des grands travaux, sauf qu’on a 28 écoles sur la ville », rappelant aussi ces dernières années les travaux de construction de Mon Grand Plaisir, « qui étaient déjà une perturbation importante, donc refaire quelque chose pendant les travaux juste à côté, ce n’était pas très cohérent ».

Suite à cette entrevue avec la maire, Emmanuelle Birot confirme les engagements de l’élue concernant l’étude, mais se montre plus méfiante au sujet de l’avenir de l’établissement. « Elle n’a jamais dit qu’elle voulait garder l’école. Elle a dit qu’elle voulait garder la structure, le bâtiment ou l’équipement, elle n’a jamais parlé d’école, estime la mère d’élèves. On est ravis des décisions qu’ils ont prises et des actions qu’ils vont entreprendre, mais on reste sur la réserve. »

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