Alors que la rentrée des classes a lieu cette semaine, à Plaisir, elle se fera cette année avec un établissement en moins. L’école Gérard Philipe ferme ses portes à partir de ce mois de septembre. Une fermeture annoncée en février dernier pour ce groupe scolaire de 148 élèves de maternelle et d’élémentaire situé derrière le centre commercial Mon Grand Plaisir, et qui avait suscité de vifs débats en conseil municipal. Le sujet est revenu sur le devant de la scène durant l’été, lorsque les groupes municipaux d’opposition Plaisir notre ville et Tout à faire pour Plaisir, ont déposé un recours gracieux contre la fermeture de cette école, mais aussi contre la réforme de la carte scolaire, qui conduira d’ici 2026 quatre autres établissements plaisirois (les maternelles Alphonse Daudet, Marc Laurent, Le Petit Bontemps et Louise Michel) à disparaître, fusionnées dans d’autres groupes scolaires de la ville.

1re sur la liste donc, l’école Gérard Philipe, qui date du début des années 1990. À partir de cette année scolaire 2023-2024, ses élèves seront accueillis à l’école Prévert. Selon les deux groupes d’opposition, la décision de fermer cet établissement a été prise alors que « son maintien et la pérennité de la structure avaient été initialement promis aux parents », rappellent-ils dans un communiqué. « Par la suite, une déclaration du maire annonce que le bâtiment est insalubre alors qu’aucune étude sérieuse probante sur les risques et sur l’estimation financière et technique pouvant justifier la fermeture de l’école n’est fournie », poursuit le communiqué.

L’opposition se dit aussi inquiète pour « le bien-être des enfants et de leur famille », évoquant notamment « le fait de surcharger les effectifs dans nos classes », qui aura de multiples répercussions par exemple en diminuant la qualité des enseignements, en saturant les parkings lors des dépôts matinaux. « Tout cela ne facilitera pas réellement le quotidien des familles, des élèves, des enseignants », résument les deux groupes.

« Les décisions de la majorité sont réfléchies, avec des élus intelligents, […] des services de la Ville de grande compétence, en relation étroite avec la population, réagit la maire de Plaisir, Joséphine Kollmannsberger (LR), contactée par La Gazette. L’édile l’assure : « La priorité des priorités, c’est le bien-être des enfants, et on pourra s’en rendre compte dès la rentrée. […] J’ai fait le tour des travaux, des écoles, des enseignants, et les choses se passent bien, sereinement. […] Dans l’ensemble, je crois qu’on doit se satisfaire du travail qui a été fait par les services de la Ville durant tout l’été pour pouvoir accompagner du mieux possible les élèves, et le seul vrai changement, c’est celui de l’école Gérard Philipe à Prévert. »

Des décisions « réfléchies » avec « le bien-être des enfants » comme priorité, selon la maire

Un changement qui n’aura pas de grande incidence pour les élèves et leurs parents, au contraire, selon l’élue : « L’Éducation nationale souhaite qu’il y ait des regroupements des maternelles avec les élémentaires, pour un côté pédagogique. […] Les résultats sont bien meilleurs pour les enfants [avec les regroupements], et apportent un confort bien plus important au niveau des parents, pour les fratries. » Notamment « quand vous avez un enfant que vous devez emmener à la maternelle et l’autre à l’élémentaire, qui n’est pas très loin », ajoute-t-elle, soulignant qu’à Plaisir les écoles faisant l’objet d’un regroupement sont distantes d’environ 300 à 400 m l’une de l’autre.

« On a quand même 29 écoles à Plaisir, sur une strate de 30 000 habitants, ce qui paraît hallucinant, quand vous voyez qu’une ville comme Versailles a 80 000 habitants et même pas la moitié des écoles », tient-elle aussi à préciser, évoquant «  un vieillissement de population, avec une baisse des effectifs dans certaines écoles », et rappelant que Gérard Philipe, à l’origine, n’était pas vouée à être une école.

« Au départ, ça devait être un équipement de proximité publique nord. L’école s’est installée car il y a eu un arrivage de population. Mais on s’est aussi rendu compte que cette école avait besoin de travaux, justifie Joséphine Kollmannsberger. Il y avait des priorisations, et on s’est aussi retrouvés avec une école qui nous semblait enclavée derrière ce grand centre commercial [Mon Grand Plaisir], et aussi le fait que cette école méritait une réhabilitation totale, mais comme nous remettions en état complet l’école Prévert, où nous avons refait un self, la cour et le centre de loisirs, on pouvait intégrer les enfants là-bas. »

Quant à l’avenir du bâtiment de la désormais ex-école Gérard Philipe, il reste pour l’instant incertain. « Aucune prise de décision n’a été faite, rien n’est dans les tuyaux, rien n’est acté, déclare la maire. On est en réflexion, on va voir, […] mais en tout cas, ça ne sera pas de l’habitat, ça, c’est sûr. »

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