Equalis, association d’économie sociale et solidaire aidant les plus fragiles, est implantée dans différents départements en France, dont les Yvelines, où elle organise cinq chantiers d’insertion. L’un d’entre eux, baptisé Les étoiles filantes, est situé depuis septembre dernier dans la zone d’activités de Trappes-Élancourt, autour de la couture. Aurore Falaize, coordinatrice de ce chantier depuis décembre, souligne qu’il s’agit du « seul chantier d’Equalis à faire du vêtement ». Née en 2020, l’association avait installé cette année-là un atelier de confection de masques à La Verrière.

C’est donc désormais à Trappes, rue Denis-Papin, près de la gare, qu’ont lieu les activités. Au sein de l’atelier, s’affairent 14 à 16 personnes, embauchées en contrat d’insertion de quatre mois renouvelables pendant deux ans. « Ils peuvent partir à tout moment du moment que c’est pour un travail ou une formation, précise Aurore Falaize. C’est un chantier pérenne, donc [les personnes] travaillent tous les jours. Elles ont des contrats de quatre mois, 26, 30 ou 34 h. » Le salaire s’élève à 800 euros bruts mensuels pour le 26 h par semaine.

Orientés par une assistante sociale et Pole emploi, les salariés bénéficient d’une formation d’un mois et demi à leur arrivée. Parmi les profils, des personnes au RSA, bénéficiant d’une RQTH (Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) et/ou habitant en quartier prioritaire de la politique de la Ville, voire des femmes isolées. Les salariés peuvent, si besoin, sur leur temps de travail, bénéficier de cours de français et de code, sur place, et ces heures sont rémunérées.

Durant ces ateliers, la coordinatrice est accompagnée d’une chargée d’insertion professionnelle, « qui s’occupe de toutes leurs démarches et de les accompagner, sans faire à leur place, pour qu’ils puissent retrouver du travail », explique Aurore Falaize. Ces tâches viennent bien sûr s’ajouter à la confection des produits. L’atelier travaille beaucoup pour des créatrices, dont une ayant vendu ses collections au magasin parisien Le Printemps. « On a produit pour elle des vestes, des robes, pour qu’elle puisse les exposer et les vendre sur ce stand, évoque Aurore Falaize. On a aussi des clients comme des friperies, qui nous envoient par exemple 200 chemises à raccourcir avec une pose d’élastiques. » Selon elle « un peu plus de 500 pièces » sont sorties de l’atelier depuis décembre.

Ce chantier d’insertion, actuellement à la recherche de deux couturiers, a cependant du mal à attirer les jeunes, concède la coordinatrice. Or, la Région, « veut qu’on recrute des jeunes de 18 à 25 ans ». La Région, est l’un des principaux financeurs de l’association, avec le Département et SQY. Lors du dernier conseil communautaire, l’Agglomération a d’ailleurs accordé une subvention de 40 000 euros, à l’unanimité, même s’il a été fait référence aux révélations dans la presse sur le salaire et les avantages en nature du patron d’Equalis, ou sur l’onéreux séminaire organisé par l’association en février dernier.

« Nous travaillons avec eux dans le cadre de la politique de la Ville. C’est une association très sérieuse, quelques dérives de sa direction ne doivent pas jeter l’opprobre sur cette association », a tenu à préciser François Morton (DVG), maire de Guyancourt et vice-président de SQY à la politique de la ville, la santé et la solidarité, lors du conseil. « Les articles étaient quand même assez négatifs, donc le Département a décidé de diminuer sa subvention, a quant à lui déclaré Nicolas Dainville (LR), maire de La Verrière et vice-président de l’Agglomération à l’emploi, la formation professionnelle et l’apprentissage. Ce type de dérive naît aussi du fait que, parfois, ce type de structure connaît une situation de monopole. Donc le Département veut diversifier les prestataires. »

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