« Entre les études, le couvre-feu, et le confinement avec la limite à 10 kilomètres, on ne peut pas trop se déplacer », atteste Amine, étudiant à Paris Sud et réalisant une thèse à Montigny-le-Bretonneux sur les véhicules autonomes. Avec son ami, ils sont descendus chercher des denrées alimentaires et des produits d’hygiène, livrés par le bus épicerie solidaire UVSQ, ce 29 avril dans le hall de la résidence Morelon. Mis en place par l’épicerie solidaire Agoraé et l’entreprise d’insertion Equalis, soutenu par le Département, ce bus commence sa première tournée ce jour-là. « On a décidé de se déplacer. […] C’est plus facile d’aller directement au pied des résidences », justifie Charline Roger, vice-présidente de l’Agoraé.
Ce bus touche tous les étudiants
Cette épicerie – un des pôles de la fédération d’association Interassos, situé à Guyancourt – propose désormais un bus se déplaçant de résidence en résidence étudiante, pour distribuer des produits alimentaires et d’hygiène, sur présentation de leur carte d’étudiant.
« Avant la crise sanitaire, on avait déjà eu l’idée d’un projet Agoraé mobile. On avait conscience que tous les étudiants de l’UVSQ n’habitaient pas dans l’agglomération [pour venir dans notre épicerie]. Mais la crise sanitaire a mis le projet en attente », raconte la vice-présidente, également étudiante en sage-femme en M1 à l’UVSQ. Les membres de l’épicerie ont finalement trouvé des partenaires pour mener à bien leur projet, dont l’entreprise d’insertion Equalis.
Ce bus touche donc tous les étudiants, sans que ces derniers aient besoin de monter un dossier, comme c’est le cas initialement pour accéder à l’épicerie de Guyancourt. Ils sont d’ailleurs pour beaucoup en partiels. C’est pourquoi l’action commence maintenant. Il s’agit de toucher les étudiants qui sont en pleine révision et qui n’ont pas le temps de se déplacer pour aller à l’épicerie Agoraé, au restaurant universitaire ou ailleurs, selon Charline Roger. Le bus va donc se rendre dans plusieurs résidences des Yvelines pendant quatre semaines, soit trois à quatre fois par jour.
« Ça permet d’économiser un peu »
Les étudiants sont d’ailleurs nombreux à descendre cet après-midi-là. Khyra est la première à s’avancer dans le hall. « Ça comble des trous, car avec la voiture et les frais médicaux que je dois avancer. […] Je suis malade maintenant […] et je dois mieux manger, et équilibrer », explique-t-elle. C’est pourquoi, ces produits secs de première nécessité – comme les pâtes, le riz, les lentilles – lui permettent de garder un budget pour acheter des fruits et des légumes.
Les étudiants ont d’ailleurs droit à cinq produits chacun, qu’ils soient alimentaires ou hygiéniques. Certains mixent leur panier entre les pâtes, le riz, le gel douche, les gâteaux, les biscottes, les brosses à dents… « Ça permet d’économiser un peu, assure Lanja, c’est dur financièrement et psychologiquement, il y a du stress et de l’angoisse. »
Mais cinq produits est-ce suffisant ? « Ce n’est pas ça qui va faire la différence », lâche Wissal, doctorante en sciences des matériaux et actuellement dans l’attente de toucher le chômage. C’est la première fois qu’elle bénéficie de ce type d’aide alimentaire. « J’en ai besoin », reconnaît-elle tout de même. Amine tempère : « Si c’est toutes les semaines, c’est suffisant, c’est une aide non négligeable. »
Le bus poursuivra sa tournée de distribution le 6 mai de 11 h 30 à 12 h 30 à Guyancourt au sein de la résidence Vauban et de 13 h à 14 h à Montigny-le-Bretonneux dans le hall de la résidence Blaise Pascal.
Des jeunes en insertion à la tête du bus épicerie solidaire UVSQ
L’entreprise d’insertion Equalis participe à l’initiative du bus épicerie solidaire UVSQ, pensé par l’Agoraé. Cette association fait travailler des jeunes en insertion. Ces derniers s’occupent des livraisons et de la distribution des produits alimentaires et d’hygiène, sous la responsabilité d’un encadrant. C’est le cas de Nicolas, 27 ans. Il est en contrat de réinsertion dans le maraîchage mais ce jour-là, il s’occupe de la distribution des denrées. « C’est stipuler dans le contrat, on peut être amené à exercer d’autres missions », explique-t-il. Son programme de réinsertion a commencé le 15 février et son contrat peut durer 12 mois renouvelables.