Une soixantaine de personnes ont participé, le jeudi 19 mai, à la visite de presse de Sepur, entreprise spécialisée dans la collecte et le tri des déchets, fondée en 1965. La société a dévoilé Govalo, sa marque consacrée à la gestion des biodéchets au travers de la visite de l’une de ses unités de micro-méthanisation et de sa plateforme de co-compostage, actuellement en chantier, « qui sera opérationnelle en septembre prochain », a précisé Maxime Venot, responsable ICPE (Installation classées pour la protection de l’environnement) chez Sepur. Les festivités ont commencé par une brève présentation de l’entreprise par son président, Youri Ivanov, dans laquelle il a rappelé que « le site de Thiverval-Grignon emploie 500 employés sur une superficie de 13 hectares ».

« Nous avons tous les corps de métiers en rapport avec la collecte, le recyclage, et le traitement global des déchets et nous avons également créé une structure d’insertion. 120 camions poids lourds et 20 véhicules utilitaires légers composent notre flotte sur ce site. »
« Sepur, c’est également un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros par an et nous desservons 10 millions d’habitants. Pour préparer l’avenir, nous nous sommes tournés vers la matière organique, car le métier a grandement évolué par rapport à ce qu’il était à l’origine », a-t-il conclu avant d’inviter les visiteurs à faire le tour du propriétaire.

Place à la visite guidée, muni d’un casque audio. Elle a débuté par l’unité de micro-méthanisation, lancée en 2018 et entièrement autonome. « Un opérateur transvase les déchets réceptionnés ici, mais sinon le processus est entièrement automatisé par pilotage informatique », explique Laurane Bonneau, responsable d’exploitation chez Sepur.

« Des déchets provenant de toute l’Île-de-France atterrissent ici. Ils sont issus des écoles/collèges/lycées, de la grande distribution, de la restauration (Burger King ou Lenôtre cités en exemple), etc. Les déchets sont d’abord broyés, ce qui donne une soupe organique », poursuit-elle.

« Cette soupe organique est ensuite méthanisée, c’est-à-dire une dégradation de la matière organique par des micro-organismes. C’est un processus naturel biologique de dégradation des déchets qui permet de produire de l’électricité. En 2021, Govalo a produit 190 Mwh d’électricité grâce à la méthanisation », termine Laurane Bonneau. « Notre unité de micro-méthanisation permet de traiter jusqu’à 2 500 tonnes de déchets par an. Cela représente environ 3 tonnes par jour », ajoute Maxime Venot.

La visite s’est poursuivie par la découverte des conteneurs d’hygiénisation, aussi appelés digesteurs. « Dans ces digesteurs, les restes de viande, de poisson sont chauffés à une température de 37-38 °C pour pasteuriser la matière organique », continue Maxime Venot.

Chacun des digesteurs de Sepur permet de stocker 200 tonnes de matière. En 2021, 800 tonnes de biodéchets ont été traitées sur le site, ce qui représente 30 % des déchets ordinaires. Dans ces digesteurs, la matière organique se dégrade et le biogaz remonte à la surface. Il est ensuite capté et transféré dans une poche de stockage pour produire de l’électricité.

Le liquide resté en dessous est ensuite récolté puis transformé en eau « qui arrosera par exemple les espaces verts, car nous recyclons l’eau par phytoépuration depuis 5 ans ».

Concrètement, comment fonctionne la phytoépuration ? L’eau est d’abord collectée dans un premier bassin rempli de plantes, elle est traitée puis filtrée par les bactéries présentes dans les racines des plantes pour être rejetée, propre, dans le milieu naturel. Au fil de la visite, différents bassins de phytoépuration se succèdent avant d’arriver au chantier du futur site de co-compostage, dirigé par l’entreprise de BTP Spie Batignolles, dont les travaux ont commencé en septembre 2021. « Le coût est estimé entre 4,5 et 5 millions d’euros. Nous avons obtenu une subvention de l’ADEME (Agence de la transition écologique) à hauteur de 500 000 euros », précise le responsable ICPE.

« Contrairement au compostage classique, le co-compostage, c’est lorsque deux matières différentes sont mélangées. Cette usine permettra de co-composter 45 000 tonnes de déchets végétaux avec les 12 000 tonnes de biodéchets pour créer du bio-compost », conclut le responsable ICPE.

La visite s’est terminée par un apéritif au milieu de l’imposant chantier, agrémenté de photos explicatives de la plateforme de co-compostage qui entrera en fonctionnement à la rentrée prochaine.