Avec désormais quatre maîtres-chiens et quatre chiens (Pilou, Narco, Shayze et One), la brigade cynophile de Montigny-le-Bretonneux constitue un véritable plus pour la police municipale de la ville. « Il s’agissait d’un engagement de campagne, rappelle Éric-Alain Junes, adjoint au maire chargé de la citoyenneté et de la sécurité. Nous voulions donner un nouvel élan à une brigade qui a existé par intermittence depuis les années 90. Leur polyvalence est un véritable plus pour notre police municipale, tant au niveau dissuasif que préventif. »
Les maîtres-chiens ont tout le matériel nécessaire à disposition, dont un chenil pour parquer les chiens, des véhicules équipés et un terrain d’entraînement près du Centre technique municipal (CTM). « Tout comme nous, ils ont besoin d’être en forme pour intervenir, de faire du cardio, de répéter des situations pour réagir au plus vite, de s’habituer à la chaleur des voitures, etc., souligne Christelle, maître-chien et propriétaire de plusieurs chiens. Tout cela renforce à la fois les liens entre le maître et le chien, mais également la cohésion de groupe, pour nous comme pour les chiens. Nous sommes beaucoup plus soudés, nous partons en balade, faire de la natation, etc. »
Œuvrant contre les incivilités du quotidien, dans des missions de prévention, de surveillance, de sécurisation des services publics ou des voiries, sur des manifestations récréatives, sportives ou culturelles, Christelle, Pascal, Julien et Corentin participent au quotidien à recréer une véritable police de proximité. « Les chiens sont particulièrement dissuasifs, notamment lorsque nous intervenons sur des rassemblements. Près de 50 % des personnes préfèrent directement s’éloigner de peur des réactions des chiens. Ils ne sont pour autant pas agressifs, souligne Christelle. Ils nous protègent également en établissant un périmètre de sécurité. Et, croyez-moi, avec leur muselière renforcée, lorsqu’ils vous arrivent dessus, on a coutume de dire que cela ressemble à une bonne droite de Mike Tyson. »
Mais les chiens créent aussi une proximité avec la population qui, régulièrement, « nous demande de quelle race ils sont, s’ils sont gentils, obéissants, etc. Certains demandent à pouvoir les caresser », précisent les maîtres-chiens.
Un décret qui déplaît
Très attendu par la profession, le décret qui encadre les brigades cynophiles est paru le 20 février dernier. Mais il est loin de faire l’unanimité. Il provoque même des remous chez les maîtres-chiens et dans les municipalités. Contrairement à ce qui se pratiquait jusqu’alors, les collectivités vont devenir « propriétaires des chiens, ce qui apporte une contrainte supplémentaire pour les villes qui souhaitent mettre en place une brigade cynophile, assure Éric Piot, le chef de la police municipale de Montigny-le-Bretonneux. Cela va contre le bon sens. La conséquence, c’est que beaucoup de villes ont d’ores et déjà abandonné l’idée de créer une brigade pour cette raison ». Si le décret est dérogatoire pour les sections canines constituées avant sa parution, il impose une mise en conformité au fur et à mesure. Par ailleurs, « cela va engendrer des coûts supplémentaires, comme l’achat des chiens, leur hébergement, la prise en charge de l’animal les nuits et les week-ends, etc. », souligne l’élu.
Aujourd’hui, à Montigny-le-Bretonneux, les chiens vivent en famille avec leur maîtres. Ils sont totalement sociabilisés et restent à la charge de leurs maîtres, la nuit, les soirs, les week-ends et durant les vacances. Grâce à cela, il existe un vrai lien affectif entre eux. « C’est notre meilleur binôme, assure Christelle. Ils sont fidèles. Nous sommes tous des passionnés. Nous aimons nos chiens. Nous vivons avec eux et, au final, l’entraînement ne s’arrête jamais. Ils sont à la fois une arme, un animal de compagnie, etc. Nous avons un véritable lien affectif avec nos chiens. » « Ils viendront au charbon avec nous et ils n’y vont jamais seuls. Et si l’on sent que l’on va au casse-pipe, nous n’y allons pas », ajoute Pascal, un autre des maîtres-chiens.
Pour rappel, à Saint-Quentin-en-Yvelines, seule Élancourt disposait déjà d’une unité cynophile au sein de sa police municipale, avec trois chiens policiers dans sa brigade de nuit.