Une rencontre en forêt fait basculer la vie d’un témoin de Jéhovah

Le vendredi 29 avril, un homme de 42 ans, évadé de prison, a été jugé par le tribunal judiciaire de Versailles pour avoir escroqué un témoin de Jéhovah à Magny-les-Hameaux.

En janvier 2021, lors d’une balade en forêt près de Magny-les-Hameaux, un homme que nous appellerons Philippe a fait la rencontre d’un certain Bertrand, par hasard. Philippe, qui fait partie des témoins de Jéhovah, souffre d’oligophrénie, un retard du développement mental. Il « est malheureux car il a du mal à se remettre du décès de sa femme », précise un article de 78 actu.

Quant à Bertrand, il est recherché par la justice pour accomplir une peine de prison. Il va expliquer à Philippe être sans toit et sans travail. « Philippe a l’âme d’un bon samaritain. Il va lui ouvrir sa porte. Et son portefeuille », poursuit l’article. Il va ainsi aider ce mystérieux Bertrand jusqu’au 18 août 2021, date à laquelle il décide « de suivre les conseils de ses proches qui s’inquiètent de la présence de Bertrand », continue 78 actu. Philippe va accompagner son invité jusqu’à un camping en voiture. « Fin de l’aventure. Début du parcours judiciaire.» Dans la foulée, il va déposer une plainte à la gendarmerie de Magny-les-Hameaux, car il pense que Bertrand a profité de sa gentillesse et de son argent. La somme totale représente 1 400 euros.
Les gendarmes vont réussir à retrouver Bertrand à Brétigny-sur-Orge (Essonne), le mercredi 27 avril 2022, « en suivant un téléphone volé et les instructions d’une lettre anonyme », précise 78 actu.

« Bertrand est une anguille. Un poisson recherché […] depuis le mois de juillet 2020. Les tribunaux d’Amiens puis de Versailles ont lancé des mandats de recherche contre lui. Il bénéficiait d’un aménagement de peine qui a été suspendu suite à son comportement violent sur un chantier d’insertion. Sa conseillère l’a informé qu’il allait donc retourner en prison », explique 78 actu. Mais Bertrand, qui a déjà 33 mentions sur son casier judiciaire, ne l’entend pas de cette oreille et a préféré s’enfuir. Durant son procès, il reconnaît son évasion mais pas l’abus de faiblesse d’une personne vulnérable. « Philippe était dans un état de faiblesse que chaque personne constatait directement en le rencontrant. Sauf vous ! En revanche, vous avez bien vu sa gentillesse et cette possibilité de le dominer pour profiter », a lancé le procureur de la République.Bertrand s’est justifié en expliquant « […] avoir signé une reconnaissance de dette pour chaque somme. Et puis j’ai payé des kebabs. »

Sur l’état de santé mentale fragile de son hôte, Bertrand a argumenté : « Il pleurait souvent. Mais je croyais que c’était de la tristesse à cause de sa femme décédée. Moi, j’essayais de lui remonter le moral, de le consoler, de le sortir. Le soir, on discutait de sa religion. On lisait des psaumes ». Pour lui, il n’a rien fait de mal. « J’avais prévu de le rembourser. Et l’argent liquide qu’il a retiré, ce n’était pas pour moi. C’était pour son maître spirituel des témoins de Jéhovah », a-t-il expliqué face au tribunal. Au bout de vingt minutes, le verdict tombe : « 3 ans de prison et une interdiction de se rendre à Magny-les-Hameaux pendant 5 ans. Le tout avec maintien en détention », conclut l’article de 78 actu.