Lors du conseil communautaire du 31 mars, les élus de Saint-Quentin-en-Yvelines ont également voté les taux de la fiscalité locale. « Dans un souci de ne pas augmenter la pression fiscale supportée par les contribuables ainsi que par les entreprises de notre territoire, nous avons décidé de reconduire les taux à l’identique », a expliqué Thierry Michel, vice-président délégué aux finances et aux ressources humaines.
Pour sa part, le maire DVG de Guyancourt, François Morton, a tenu à préciser que c’était « une aberration de la part de l’État de faire disparaître la taxe d’habitation. Je suis en colère, car cela éloigne les populations de l’impôt et réduit nos leviers. De plus, cela produit un effet pervers en n’encourageant pas les villes à aller vers le locatif social. J’espère que nous pourrons un jour revenir dessus. »
Une position partagée par le président de Saint-Quentin-en-Yvelines et maire LR d’Élancourt, Jean-Michel Fourgous. « C’est incompréhensible qu’une petite élite se soit permis d’enlever la taxe d’habitation. D’autant qu’elle fait croire qu’elle baisse les impôts alors que nous allons tous le payer très cher avec la hausse vertigineuse des déficits de l’État. Sans compter que l’on entend déjà parler de remettre en cause la CVAE (Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, ndlr). »
SQY a voté son budget 2022
Rappelant le contexte général, avec les baisses de dotations de l’État, la conjoncture internationale incertaine, les hausses des prix de l’énergie et les incertitudes concernant l’avenir de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), Thierry Michel, vice-président aux finances, a présenté également les grandes masses du budget 2022 de Saint-Quentin-en-Yvelines.
Avec 245 millions d’euros en fonctionnement et 178 millions d’euros en investissement, Saint-Quentin-en-Yvelines poursuit son développement du territoire. Dans ce cadre-là, l’attribution de compensation (AC) versée aux communes se monte à 65,6 millions d’euros. En parallèle, les fonds de concours, en soutien à l’investissement des communes membres, s’élèvent eux à 32,5 millions d’euros sur la période 2022-2026 (conformément au Pacte financier voté en décembre 2021) soit 5 millions d’euros pour 2022.
La nouveauté en 2022 vient de la Programmation pluriannuelle des investissements (PPI) qui intègre également des opérations d’intérêt communal et de compétence communautaire, conformément au Pacte financier 2022-2026. Ces investissements (30 millions d’euros) seront notamment fléchés sur des actions structurantes comme la construction du commissariat d’agglomération à Élancourt, la réalisation du carrefour de la Malmedonne et du parking relais à La Verrière ou encore l’enfouissement des lignes à haute tension (HT) dans plusieurs communes.
Si, pour certains, comme Vivien Gasq, élu d’opposition DVG à Montigny-le-Bretonneux, « votre budget manque de souffle, notamment sur la transition écologique avec seulement 1 million d’euros pour le vélo », Jean-Baptiste Hamonic (MoDem), maire de Villepreux et vice-président aux transports et aux mobilités durables, a souligné qu’il s’agissait là d’un « bon budget au regard des temps. Toutes les agglomérations ne soutiennent pas à ce niveau l’investissement sur les communes, sans augmenter les taux. C’est un véritable message de confiance ». Et d’ajouter : « Par ailleurs, nous mettons 39 millions d’euros sur 10 ans sur le vélo. Je pense que là, nous répondons présents sur la transition écologique. »
Un désendettement constant
Depuis 2014, Saint-Quentin-en-Yvelines poursuit une gestion active de sa dette. L’endettement a été réduit de plus de 110 millions d’euros en 8 ans, sans augmenter les impôts. Enfin, du côté des associations, les subventions atteignent un montant équivalent à 6,2 millions d’euros.
Pour sa part, le maire de Guyancourt a souligné que le désendettement n’était pas « un projet politique et le développement économique » la seule ambition du territoire et qu’en conséquence, il voterait « contre un tel budget ». Concluant, le président de SQY, Jean-Michel Fourgous (LR), a rappelé qu’il n’y « avait pas de modèle social sans modèle économique. Nous sommes le pays le plus redistributif au monde ».
CREDIT PHOTO : Azema architectes