Donnant sur l’avenue Kessel, le boulevard Descartes et la rue Alfred de Vigny, la résidence HLM Descartes est gérée par le bailleur Seqens. Suite à des travaux de grande envergure commencés en 2017 et qui ont duré quatre ans, les habitants ne décolèrent pas. Les résidents rencontrés ce mercredi 2 mars par La Gazette ont expliqué que les logements étaient en meilleur état avant les travaux.

Clara Martins vit dans la résidence depuis 1985. Elle a vu différents bailleurs se succéder et une situation compliquée perdurer. « Depuis que j’habite ici, j’ai vu quatre bailleurs différents se succéder et je peux vous dire que, depuis que Seqens a repris la gestion de la résidence à la place de Domaxis, la situation est encore pire qu’avant », se désole-t-elle.

« Lorsqu’ils ont fait leurs travaux, ils sont rentrés dans nos jardins en détruisant les grillages et en abandonnant des produits dangereux dans nos jardins à l’extérieur. Mon logement donne sur le boulevard Descartes, comme je n’avais plus aucune barrière ni aucun grillage suite au passage des ouvriers, je ne dormais plus la nuit par peur que quelqu’un s’introduise chez moi. Je laissais la télévision allumée toute la nuit », continue-t-elle.

Sur les 144 logements qui composent la résidence, beaucoup ont une VMC (ventilation mécanique contrôlée) qui ne fonctionne toujours pas. « C’est horrible, regardez la moisissure que cela crée », explique une habitante en montrant des tâches d’humidité sur le plafond de sa salle de bain. « Lorsqu’on contacte Seqens, ils ne nous répondent pas ou alors nous renvoient vers nos assurances, c’est fatigant. On a envie de partir parfois, même si on est bien à Montigny », explique une autre habitante désabusée.

Dans les escaliers menant aux étages supérieurs, des traces de moisissure sont visibles sur les murs malgré des travaux effectués récemment dans les parties communes. Le constat est également sombre lorsque l’on se promène dans le parking souterrain de la résidence, où des fuites sont visibles sur des tuyaux où l’eau s’écoule goutte à goutte, inondant petit à petit les places de stationnement.

Terrasses constamment inondées, traces de moisissure sur les murs… les problèmes se multiplient pour bon nombre de logements.

Suite à ces nombreux problèmes, les habitants ont créé des groupes sur Facebook et WhatsApp pour expliquer et montrer leur quotidien. Un autre problème est venu s’ajouter à la liste : « En fin d’année dernière, les habitants ont reçu une facture de régularisation des charges, avec des sommes allant de 700 à 1 200 euros alors que normalement elles sont incluses dans le loyer », peut-on lire sur le site internet du journal Capital. Seqens évoquait pour cela une fuite sur une bouche incendie, désormais réparée. La situation a depuis été régularisée, les habitants concernés ont été remboursés par le bailleur.

Contactée par La Gazette, Florence Bovet, directrice du patrimoine chez Seqens, explique que « 4,6 millions d’euros de travaux ont été effectués dans les logements, avec une moyenne de 32 000 euros par logement. L’électricité a été refaite, ainsi que les parties communes. La consommation énergétique a été divisée par deux ». Florence Bovet reconnaît néanmoins « que des problèmes d’infiltrations d’eau subsistent sur certains balcons ». Et de préciser : « Des dalles sur plots vont être installées dans les logements concernés pour endiguer ce problème. »

Par ailleurs, Seqens a déjà organisé des rencontres avec les habitants les 15 et 17 février derniers et des investigations sont actuellement en train d’être menées dans les logements pour améliorer la situation. Suite au mécontentement général des habitants qui commence à prendre de l’ampleur, le maire de la commune, Lorrain Merckaert (DVD), s’est rendu sur place le 12 janvier pour analyser la situation.

« C’est monsieur le maire qui a conseillé aux habitants de créer une association de locataires pour pouvoir se faire entendre, suite à sa venue. Je suis en contacts réguliers, par téléphone et par mails, avec les habitants qui ont monté la structure », explique Alexandre Guillemaud, vice-président régional délégué à l’Unli (l’Union nationale des locataires indépendants).

L’association de locataires l’Amicale Unli Descartes a donc été créée le 25 février 2022, avec à sa tête, Nadia Hamdi, une locataire de la résidence. L’Amicale Unli Descartes compte actuellement une quarantaine de membres. « Le maire était à l’écoute, il a bien vu que la situation est catastrophique ! Il nous soutient, ça fait plaisir d’avoir un maire qui se sent concerné. Je pense que sa venue a fait avancer les choses », conclut Malika, une autre habitante de la résidence, qui tente elle aussi de faire évoluer la situation.