« Une véritable métamorphose de la résidence de l’Avre. » C’est en ces mots que le bailleur Logirep décrit la vaste réhabilitation que va connaître d’ici 2026 ce quartier d’environ 400 logements. Une centaine d’habitants est venue assister à la présentation du projet, le 22 septembre, au gymnase Jean Guimier. Il prévoit notamment la démolition de deux bâtiments, la construction de quatre nouveaux ensembles immobiliers, la rénovation des logements existants et des parties communes, l’amélioration du stationnement et l’aménagement des espaces extérieurs. La question du relogement a logiquement inquiété les personnes concernées par les démolitions.

« Je sais que, parmi vous, il y a beaucoup d’attente au travers de cette première réunion. [Elle] n’est que le départ d’un long process sur les années qui vont arriver, pour ce qui va conduire à une réhabilitation totale de ce quartier, a souligné, en ouverture de la réunion publique, Philippe Guiguen (DVD), maire des Clayes-sous-Bois, confiant que ce projet était travaillé depuis un an entre la municipalité et le bailleur. […] Mon objectif au travers de ce projet de réhabilitation, c’est de revaloriser toute cette résidence afin que chacun puisse y vivre paisiblement. »

Depuis quelques mois, les habitants de la résidence de l’Avre se demandaient en effet quelle serait la prochaine étape après la réhabilitation extérieure de presque tous les bâtiments du quartier. Les détails de ce projet, chiffré à près de 50 millions d’euros entièrement financés par Logirep, leur ont donc été dévoilés la semaine dernière.

Le bailleur, conscient « que la résidence de l’Avre n’a pas forcément une très bonne image », souhaite remédier à cet écueil en misant sur les « atouts » du quartier que sont notamment la proximité d’espaces verts et d’équipements publics. « C’est vrai qu’il y a des dysfonctionnements, et vous nous en avez fait part, mais, plutôt que juste se focaliser sur une réhabilitation simple comme on le fait dans toutes les résidences, on a souhaité aller plus loin », insiste la cheffe du projet chez Logirep.

Jugée prioritaire, la rénovation énergétique des bâtiments a été faite en premier. « Une deuxième tranche de réhabilitation va concerner la partie intérieure des immeubles, annonce le bailleur. Ces travaux vont principalement cibler les pièces humides, […] on va vous faire pratiquement des pièces neuves. » Les installations électriques seront également remises à niveau. « Et ensuite, on procède à la rénovation des parties communes, poursuit Logirep. On va rénover les halls, les couloirs, les escaliers, etc. »

Un autre versant du projet concerne les espaces extérieurs et le stationnement. L’architecte du projet résume la volonté « de passer d’une grande résidence un peu introvertie vers un morceau de ville vivant, animé et ouvert sur le reste de son environnement ». Cela passera notamment par la création de nouvelles voiries traversant le quartier pour relier la rue Neruda à celle des 13 Arpents. Les espaces extérieurs vont également être réaménagés avec plus de végétalisation et la création d’une grande place centrale proposant des espaces ludiques.

De plus, une résidentialisation – par groupes de un, deux ou trois immeubles – doit permettre d’améliorer le stationnement, l’un des points noirs du quartier. « Chaque locataire aura sa place de stationnement, ce qui veut dire que l’accès sera fermé et accessible par bip, etc. », prévoit l’architecte.

Enfin, l’un des plus importants aspects du projet va concerner la démolition des bâtiments 1 et 9, soit un total de 91 logements, et la construction de quatre nouveaux ensembles immobiliers. Ces derniers se décomposeront en 127 logements en accession libre, 20 logements en bail réel solidaire, et 35 logements sociaux. Logirep a tenu à préciser que ces logements sociaux, « de façon privilégiée, auront vocation à reloger les habitants des bâtiments qui vont être démolis ». Au total, cela va représenter « 15 % de logements supplémentaires » dans le quartier. Tous les programmes neufs auront « des parkings souterrains sécurisés », précise le bailleur.

La deuxième partie de la réunion publique du 22 septembre a été consacrée aux échanges avec la salle. Si beaucoup de participants ont fait part de problèmes particuliers qu’ils rencontraient actuellement dans leur logement, deux grands thèmes sont revenus à plusieurs reprises. Surtout celui du relogement. « Est-ce-que vous avez prévu assez de logements pour pouvoir reloger toutes les familles qui vont devoir quitter leur appartement ? » a par exemple questionné une participante, soulevant que 91 logements sociaux vont être démolis contre 35 reconstruits.

Sur ce point, le bailleur a tenté de rassurer, rappelant que, prochainement, tous les habitants concernés vont être rencontrés individuellement. « On va tenir compte de vos besoins, vous aurez l’occasion de les exprimer, il y aura un accompagnement personnalisé, on va vous proposer un logement en bon état qui va être adapté à votre composition familiale mais aussi à vos capacités financières », insiste Logirep. Le bailleur a ajouté qu’en plus de 35 logements sociaux, les habitants pourront être relogés dans les autres logements réhabilités dont certains « tournent », et que certains voudront quitter le quartier pour leur projet personnel : « Ceux qui veulent rester aux Clayes pourront rester. »

L’autre sujet plusieurs fois évoqué a été celui des ordures ménagères. Le bailleur a assuré que cela faisait partie de son projet, prévoyant de déplacer à l’extérieur les locaux des ordures ménagères.

Du côté du calendrier, la réhabilitation va être composée de deux grandes périodes de travaux. La première va durer de septembre 2022 à fin 2024, pour comprendre la réhabilitation des immeubles existants, la construction de trois ensembles immobiliers et le gros des aménagements extérieurs. La deuxième phase, de 2024 à 2026, permettra la construction des derniers logements, les derniers aménagements extérieurs et les deux démolitions. Une deuxième étape qui ne commencera qu’à « partir du moment où on aura relogé tous les habitants des bâtiments 1 et 9 », insiste Logirep. Le bailleur prévoit pour les prochains mois de nouvelles réunions, notamment sur la question du relogement, et des ateliers participatifs.