Le projet de réaménagement du bassin Lewigue, à Guyancourt, avance. Le Groupe action projet (GAP), dont font partie 12 habitants – six hommes et six femmes, volontaires ou tirés au sort – a présenté, au début du conseil municipal du 15 février dernier, les grands axes de son travail et ses souhaits pour la réhabilitation de ce bassin, situé dans le quartier des Saules, à sec depuis plusieurs années en raison de la vétusté des canalisations et des coûts importants d’entretien.

C’est donc un groupe d’habitants qui est pleinement acteur du projet auquel il réfléchit depuis mai dernier, mais aussi qu’il suit jusqu’à son inauguration. Une démarche d’autant plus intéressante que cet échantillon d’habitants offrirait une bonne représentation de Guyancourt, par sa diversité, selon un membre du GAP. « Nous sommes tous de quartiers, d’âges, de sensibilités différentes, souligne-t-il. Nous avons pour objectif de partager nos attentes, comprendre ensemble ce que nous voulions faire et ce que nous voulons faire aboutir. Notre volonté était d’aider nos concitoyens à comprendre ce que le GAP représente, ce qu’il apportera et, ainsi, avoir le suivi nécessaire de manière à voir ce qui découlera de cette action. »

Les habitants ont commencé par se réunir pour former un groupe, dans le but de « fédérer nos envies, de fusionner nos sensibilités, faisant force de nos différences, afin d’arriver au meilleur résultat possible », développe l’habitant précédemment cité. « Nous nous sommes rencontrés à intervalles réguliers, afin, déjà, de définir notre cadre d’action, poursuit-il. Nous avons fait l’inventaire de nos souhaits et attentes, échangé sur les raisons de nos propositions, et, grâce à nos motivations diverses, nous avons pu faire émerger les idées collectivement. Nous nous sommes inspirés d’aménagements d’autres villes, pour envisager la conception du projet. Par consentement, en engageant des discussions avec bienveillance, écoute et respect, sans jamais recourir au vote, mais plutôt en définissant les lignes rouges de chaque personne. »

Et de poursuivre : « Il y a toujours eu […] un argument qui permettait de se dire : ‘‘Cette idée me tient à cœur, mais dans le contexte elle n’est pas réalisable, ou alors c’est un doux rêve et on n’en a pas forcément besoin puisque d’autres idées sont bien meilleures et permettent […] d’avoir un projet qui amène le consentement de tout le monde’’. » Il assure qu’ « il n’y a jamais eu qui que ce soit dans le groupe qui a dit : ‘‘Non, je ne veux absolument pas de ça’’, c’était plutôt ‘‘J’aimerais bien…’’, Que pensez-vous de…’’ »

« C’est comme une essoreuse à salade, on a tout mis, on n’a sorti que le meilleur », résume l’habitant. « On s’est écoutés, et on s’est tout de suite retrouvés sur le fait qu’on ne voulait pas imposer quelque chose à l’autre, et que si quelqu’un arrive à défendre un avis et finalement à le rendre acceptable aux autres, ça veut dire qu’il est acceptable », explique un autre habitant.

Rendre acceptable ses avis aux autres membres du groupe, mais aussi les faire connaître à l’extérieur. Le GAP est ainsi allé à la rencontre de commerçants, de l’école maternelle Morisot située à proximité, de résidents d’Ehpad, de riverains, a présenté son projet lors du forum des associations en septembre, et a collaboré avec la mairie.

Et en fonction des idées du groupe et des différentes rencontres, il a été convenu d’articuler le projet autour de trois grands principes : l’accessibilité, les liens intergénérationnels, mais aussi et surtout le théâtre de verdure. Il est ainsi prévu que le bassin soit végétalisé, devienne un îlot de fraîcheur, avec des brumisateurs, des plantes mellifères, « de l’herbe partout, un arbre central qui serait un arbre majestueux, des arbustes, et pourquoi pas des arbres fruitiers qui sépareraient le bassin de la maison de quartier (la maison de quartier Renoir située à proximité, Ndlr) », avance une autre membre du GAP.

Budget de 200 000 euros

Trois principes guidés par une contrainte budgétaire, puisqu’il ne faudra pas dépasser les 200 000 euros prévus pour la rénovation de ce bassin. Des études sont programmées cette année et les travaux sont eux prévus en 2023 pour ce projet prévu dans le plan pluriannuel d’investissement, indique le maire de Guyancourt, François Morton (DVG), annonçant également d’autres réalisations sur la suite du mail des Saules – dont le bassin Lewigue se situe à l’une des extrémités – , à la crèche Poulbot (pour plus de 370 000 euros), ou sur l’école Delaunay (pour 1,6 million d’euros) et la maison de quartier Renoir.

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