Plusieurs centaines d’étudiants de la faculté de médecine de Saint-Quentin-en-Yvelines sont suspectés d’avoir triché à un examen, pouvait-on lire sur le site internet du Figaro le 5 janvier dernier. Des propos confirmés par le Pr Djillali Annane, doyen de l’UFR Simone Veil-Santé à Montigny-le-Bretonneux, contacté quelques jours plus tard par La Gazette de Saint-Quentin-en-Yvelines.
« L’épreuve concernée a bien été annulée ainsi que toutes les épreuves de la semaine », explique Djillali Annane. D’après les premiers éléments de l’enquête, la fraude était organisée de la manière suivante : des groupes de discussion sur des messageries instantanées ont été utilisés pour que les étudiants s’échangent les bonnes réponses.
Une moyenne trop élevée devenue suspecte
La moyenne générale particulièrement élevée lors de ces épreuves, mais également des erreurs de masse commises aux mêmes questions ont alerté l’administration.
« D’habitude, lors de ce genre d’examen, la moyenne tourne aux alentours de 11 ou 12/20. Là, la moyenne est montée à 18/20. C’est exceptionnellement élevé pour un partiel de cette nature », nous explique Djillali Annane.
Une enquête interne a donc ensuite été ouverte. « Dès que les organisateurs et les participants à cette fraude seront identifiés, nous lancerons des recours disciplinaires et nous déposerons une plainte pour chacun. Une enquête comme celle-ci peut prendre des mois ,voire une année », poursuit-il.
« Des étudiants qui trichent, il y en a toujours eu. De l’école élémentaire aux hautes études. Mais là, le caractère organisé d’une fraude collective est inédit. À ma connaissance, c’est la première fois qu’une fraude de si grande ampleur est organisée au sein de notre université. Ces étudiants sont amenés à devenir médecins ! C’est regrettable de se dire que ces gens censés soigner les gens et agir pour la santé de tous puissent tricher pour réussir un examen. Surtout que ce n’est pas un concours d’entrée à l’université, c’est une épreuve pour poursuivre leurs études, c’est grave », regrette le doyen.
Une fraude inédite
Pour l’heure, la faculté ne sait pas encore quand aura lieu le passage des nouvelles épreuves, mais ce qui est sûr, c’est qu’elles auront lieu en présentiel et non plus à distance. Les sanctions encourues par les étudiants coupables de tricherie peuvent aller du simple blâme au renvoi définitif de l’université avec interdiction de poursuivre ses études. Il faut savoir qu’en plus des sanctions administratives qui peuvent être prises, les auteurs d’une telle fraude encourent des sanctions pénales : jusqu’à 9 000 euros d’amende et trois années de prison. L’université souhaite désormais aller de l’avant et passer sur cette triste histoire.
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