Le bâtiment Le Californien, situé avenue du 8 Mai 1945, à Guyancourt, était inoccupé depuis le départ de l’entreprise Orange. Il est désormais, depuis un peu plus d’un mois, squatté par une centaine de Roms. « Ce sont essentiellement des familles. On a des adultes, des enfants. Il y a aussi des femmes enceintes qui sont présentes sur ce site », précise le maire de Guyancourt, François Morton (DVG), soulignant que ce bâtiment est une propriété privée, appartenant à un promoteur en vue d’un projet immobilier.

Il avance également que la Municipalité est en contact régulier avec le propriétaire, rejetant toutefois la responsabilité sur ce dernier. « Nous l’appelons assez régulièrement, car je trouve qu’à son niveau il n’a pas été d’une très grande diligence dans les procédures, glisse même l’édile. Dans ce genre de situation, on a affaire à une propriété privée, donc ça concerne avant tout le propriétaire de faire l’ensemble des démarches auprès de l’État, notamment pour gérer une éventuelle procédure d’évacuation. »

Le propriétaire « n’a pas été d’une très grande diligence dans les procédures »

François Morton fait néanmoins état de « contacts récents qui nous font dire que, maintenant, il a bien accompli l’ensemble des procédures ». « Dans un premier temps, je pense qu’il ne s’en est pas aperçu, puisque personne n’était présent dans les locaux, et je pense qu’il y a eu une petite période de latence, ajoute-t-il. Et puis, les personnes ne sont pas arrivées à 100 ou à 150 d’un coup non plus, ça s’est fait de manière très progressive, sachant qu’il n’y a pas d’habitation dans ce quartier, ce ne sont que des sociétés, tout le monde ne s’en est pas rendu compte tout de suite, notamment le propriétaire. Au moment où il s’en est aperçu, les premières personnes étaient là depuis plusieurs jours, voire peut-être plus d’une semaine. Il n’y a donc pas eu la possibilité d’intervention d’urgence des forces de police, par exemple, qui auraient pu empêcher les personnes de s’installer. »

L’élu assure toutefois également que la Ville s’est emparée du sujet, à travers les pouvoirs de police du maire, « c’est-à-dire la tranquillité publique et surtout la salubrité ». Ainsi, la Commune a fait installer, à ses frais, des bennes pour les déchets, selon François Morton. « C’est un coût toujours important, qui n’est jamais prévu dans les budgets d’une Ville, donc il faut s’adapter. On parle de plusieurs milliers d’euros, voire de dizaines de milliers d’euros à terme. Mais c’est absolument nécessaire, car ma responsabilité en tant que maire, c’est de veiller à cette salubrité et aussi à la tranquillité publique des riverains », estime-t-il.

Le maire rappelle néanmoins que ce phénomène est commun à plusieurs autres villes. « Montigny, par exemple, a exactement le même phénomène, avec les mêmes communautés, qui sont, de la même manière, dans une ancienne entreprise ». C’est d’ailleurs, d’après lui, « probablement, suite à l’expulsion ou au démantèlement d’un autre squat, probablement de Montigny », que ces Roms se sont installés.

Et aux procédures qui sont déjà habituellement longues, s’ajoute en plus le fait que l’« on est en période hivernale, on a aussi des enfants qui sont présents, des femmes enceintes, on est sur une crise sanitaire », rappelle François Morton, qui espère néanmoins que la meilleure solution possible sera trouvée : « On est en liens très réguliers avec les services de la Préfecture, avec les services de police également, en attendant que toutes les démarches aboutissent à une décision de justice, mais on sait que ça va durer un certain temps ».