Des grues qui s’élèvent vers le ciel et l’ébauche d’une façade blanche vitrée. Depuis plus d’un an déjà, le chantier de l’immeuble le Carré, anciennement « L’International », s’est intégré dans le paysage saint-quentinois. Situé avenue des Près, à deux pas de la gare de Montigny-le-Bretonneux, et entamé fin 2017, il devrait coûter environ 60 millions d’euros et l’ensemble du projet doit prendre fin au début de l’année 2020. Le bâtiment est positionné sur un terrain vendu par SQY aux promoteurs Akera et Pierre Etoile en 2017. Le projet sur ce terrain, qui présente la particularité de mêler rénovation et reconstruction, prévoit une partie bureau, orientée vers l’avenue des Prés, et une partie habitations, juste derrière.

La partie bureau, acquise en 2017 par le promoteur Akera et revendue à la société Primodial Reim, sera elle-même divisée en deux pôles reliés par des passerelles vitrées et reposant sur un même hall d’entrée. Une grande partie du bâtiment a d’ores et déjà été louée à Expleo (ancien Assystem Technologies, entreprise d’accompagnement dans la transformation numérique, Ndlr). Les attentes d’Akera et de Saint-Quentin-en-Yvelines concernant ce nouvel immeuble du parc immobilier sont nombreuses. Bâtiment historique transformé en pôle d’économie design et fonctionnel, « il doit devenir un symbole représentatif du développement économique de l’agglomération, selon Anne Fahy, directrice adjointe au développement économique de SQY, et répondre à l’évolution des besoins des entreprises qui s’installent sur le territoire. »

Le poids du symbole est déterminant, pour les artisans du projet : « C’est un immeuble qui date de 1976, explique Philippe Rayé, vice-président du promoteur Akera. C’est le premier grand immeuble de bureaux de la Ville nouvelle, le premier investissement. » Le promoteur s’estime heureux d’avoir mis la main sur « la plus belle adresse de Saint-Quentin-en-Yvelines, […] qui domine par sa hauteur les autres bâtiments du paysage ».

C’est pour garder l’âme du bâtiment que le chantier comprend une large partie rénovation, et une partie reconstruction plus restreinte. « Si on le démolit, on efface son histoire », plaide Philippe Rayé. Pour marquer le tournant, le nom de l’immeuble a été changé en « le Carré », en référence à sa forme.

Si le bâtiment a représenté dans les années 1970 l’essor économique de la Ville nouvelle, il est aujourd’hui appelé à répondre aux besoins d’une nouvelle génération d’entreprises intéressées par une installation à SQY. « L’immeuble avant les travaux était en perte de vitesse, car il ne correspondait plus à la demande des entrepreneurs, il était vieillissant », explique Anne Fahy. Selon Philippe Rayé, les bureaux « étaient obsolètes, mal isolés, et il y avait des traces d’amiante sur les façades. »

Le chantier prévoit une partie bureaux, orientée vers l’avenue des Prés,
et une partie habitations, juste derrière. Il devrait prendre fin début 2020.

Après le rachat en 2017 du terrain à Saint-Quentin-en-Yvelines et le rachat des 14 lots qui constituaient les bâtiments à leur différents propriétaires, les promoteurs Akera et Pierre Etoile, ce dernier étant le promoteur de la partie habitations du projet, ont donc débuté les travaux avec une opération de désamiantage. « On a aussi démoli entre 10 000 et 12 000 m² de construction, sur les 32 000 m² du site, au niveau du bâtiment habitations, explique Philippe Rayé qui précise que « 9 000 m² ont été reconstruits à la place. » Les 20 000 m² restants font eux l’objet d’une rénovation, car moins obsolètes et plus fonctionnels.

« SQY veut en faire le symbole de la capacité du territoire à s’adapter aux besoins des entreprises et aux attentes des collaborateurs, vante Anne Fahy. On accompagne le promoteur pour que les différentes opérations se fassent dans les délais. C’est important pour SQY de soutenir ces opérations car elles nous permettent de conserver notre leadership en matière d’immobilier, d’avoir un parc d’immobilier d’entreprises, il ne faut pas oublier que l’immobilier est le deuxième coût pour une entreprise. »

La directrice adjointe au développement économique de SQY rappelle que Saint-Quentin représente en tout cinq millions de m² de bâtiments d’entreprises, répartis entre secteurs tertiaires et secteur d’activités (R&D, assemblage, logistique…). La demande en immobilier d’entreprise serait assez forte pour autoriser la construction de plusieurs bâtiments dits « en blanc », c’est-à-dire qui n’ont pas encore d’entreprises locataires. Le Carré a pour sa part trouvé un àlocataire dès le début de sa construction, puisqu’une grande partie des bureaux seront loués à Expleo.

« Les études pour le bâtiment ont commencé dès 2014, explique le vice-président d’Akera. Et les travaux ont commencé en 2017. Aujourd’hui, on n’est pas vraiment en avance mais le gros œuvre est achevé, les façades sont construites à 90 % et les équipements intérieurs achevés à 60 %. » Le pôle « bureaux », d’une superficie d’environ 21 000 m² , sera divisé en deux « îlots » en forme de L, d’environ 10 000 m² chacun, attenants à l’avenue des Prés.

Divisibles chacun en quatre îlots de bureaux, ils seront liés entre eux par des passerelles vitrées et posés sur un hall principal. « Le hall s’étendra sur deux étages, détaille Philippe Rayé. Il comprendra un restaurant d’entreprises, un foyer… » L’accès aux étages, se fera par des ascenseurs avec vue panoramique sur les environs. « L’ambition est de donner un côté design et moderne au bâtiment, continue le vice-président d’Akera. D’en faire un lieu agréable à vivre. » La construction de cette partie du projet devrait être terminée durant l’été 2019.

Pour le promoteur, offrir une réponse adaptée aux entreprises qui installeront leurs locaux dans le Carré passe également par la mise à disposition d’un bâtiment adapté aux usages modernes et à la consommation énergétique responsable, pour optimiser les coûts des entreprises : « Le Carré disposera d’une quadruple certification au niveau énergétique et environnemental, c’est très rare. »

Le bâtiment sera ainsi certifié Breeam ( Building research establishment environmental assessment method) au niveau « Très bien », Leed (Leadership in energy and environmental design) au niveau « argent », HQE (Haute qualité environnementale) au niveau « excellent », et BBC renovation, qui prennent en compte la dépense énergétique, la pollution, les déchets, la consommation d’eau et l’écologie.

Pour Anne Fahy, mettre le bâtiment au diapason des besoins réels pourrait passer par des capteurs, indicatifs de l’activité réelle : « On se rapproche du bâtiment intelligent », se réjouit-t-elle. La directrice adjointe au développement économique de SQY identifie trois défis majeurs pour le Carré : le défi numérique, avec une connexion performante et des conditions adaptées attractives pour les entreprises innovantes dans le secteur, le défi environnemental et le défi de qualité de vie urbaine des employés qui y travailleront, et évolueront dans le quartier de la gare, regroupant habitations et bureaux.

« Il faut qu’ils puissent accéder aux services autour, soulève-t-elle, pouvoir faire leurs courses, un footing entre midi et deux, avoir un accès aux soins médicaux et aux transports en commun. On voit bien que les attentes vont vers des quartiers d’affaires où on peut vivre. » Pour entretenir ce mix entre quartier d’habitations et quartier d’affaires, les artisans du projet ont choisi de faire figurer sur les plans du site un bâtiment d’habitations, prévu par le promoteur Pierre Etoile pour être livré début 2020.

Ce dernier, d’une superficie de 9 000 m² en grande partie reconstruits, sera nommé « New wave », en référence aux balcons en forme de vague qui garniront sa façade. Il sera composé de 133 logements de taille variable, allant de 187 000 euros à 365 000 euros. « 60 % des logements vendus sont en accession, explique Philippe Rayé, c’est gratifiant car cela veut dire que les particuliers ont envie d’y habiter. 25 % sont des logements sociaux et le reste est vendu à des investisseurs. » Cette partie logements sert également à équilibrer l’équation financière du bâtiment.

CREDIT PHOTO 1 : AKERA DEVELOPPEMENT