Une quinzaine de fonctionnaires de police ont été sollicités dans le quartier de la Pointe à l’Ange à Villepreux, ce jeudi 25 novembre. Vers 16 h 50, la Brigade anti-criminalité (BAC), le Groupe de sécurité de proximité (GSP), la brigade de roulement, et l’unité canine départementale sont à l’œuvre, en civil ou en uniforme, pour réaliser une opération anti-stupéfiants. Celle-ci fait suite à un affrontement qui a eu lieu non loin du quartier, aux Clayes-sous-Bois. « Il y a quelque temps, il y a eu une rixe importante et, depuis, on a intensifié les sécurisations, et c’est un lieu pointé du doigt comme étant souvent concerné par des incivilités, et où gravitent des trafics de stupéfiants », contextualise la commissaire de Plaisir, Alexandra Capogna.

La présence policière a donc depuis été intensifiée et des descentes régulières sont faites, selon la fonctionnaire de police. Les immeubles sont passés au peigne fin grâce à un chien cynophile, qui marque les espaces où les individus susceptibles de cacher des stupéfiants ou des billets. Ce jour-là, un appartement sera marqué par Lox, le chien de l’unité canine départementale.

Au début de l’opération, une équipe sécurise, pendant qu’une autre contrôle et examine les lieux, après les différents marquages du chien. Trois jeunes garçons sont d’ailleurs fouillés, avant que La Gazette rejoigne les équipes de police. « On les a palpés. Il y en a un qui avait pas mal de billets. Mais ils n’avaient rien sur eux », raconte le capitaine de la BAC, en faisant référence à la détention de drogue. Lox vient d’ailleurs de trouver deux cachettes, une pour de la drogue et une autre pour le téléphone. Ce dernier a été retrouvé dans une bouche d’aération au deuxième étage et la résine de cannabis a été débusquée au troisième. Il ne s’agit que de quelques grammes, selon l’officier de police. « On va les confier au groupe de sûreté urbaine qui vont pouvoir faire des prélèvements d’empreintes, nous explique le fonctionnaire. Le quartier est connu et répertorié pour ça. »

Ces opérations ont généralement lieu toutes les semaines. « Pour beaucoup de fois, on fait de la visibilité. […] Des fois, on fait tous les étages et on n’a rien », confie l’officier de police. Ce soir-là, il en est allé autrement. Le chien cynophile a marqué un appartement au cinquième étage d’un immeuble du quartier. L’officier de police a donné son accord pour sonner chez la personne.

L’homme fait entrer la police. Il a le teint blafard. Il serait atteint d’une maladie grave. Le chien marque une petite boîte en bois contenant de la drogue. Les effectifs arrivent vite à la conclusion qu’il s’agit d’un consommateur thérapeutique. Ils pensent même le laisser tranquille. Mais le chien poursuit sa perquisition et trouve une sacoche plus grosse contenant des stupéfiants. De l’argent en liquide est également découvert, ainsi que des sachets de conditionnement.

Les équipes de police se ravisent donc sur leur première hypothèse et décident d’appeler la brigade des stupéfiants pour poursuivre la perquisition et réaliser des prélèvements, dans le cadre d’une ouverture d’enquête. « Il y a des marquages partout. […] Il fait sa petite conso pour lui et pour le quartier. Avec tous les pochons qu’on a trouvés, potentiellement, [les acheteurs] viendraient se fournir là », récapitule un membre des équipes.

D’autant plus qu’une paire de baskets traîne devant la porte du suspect. « À quoi elles servent ces chaussures ? », interroge le capitaine de la BAC. L’homme lui répondra qu’il les met pour aller en forêt. Le brigadier n’y croira pas et y verra un point de repère pour orienter les acheteurs vers leur vendeur. La perquisition a toujours lieu avec Lox qui continue de marquer d’autres espaces dans l’appartement, et notamment dans le salon plongé dans le noir. « Le chien est perturbé par l’odeur, car ça sent un peu partout, explique le maître-chien essoufflé. La perquisition dans le noir, c’était dur, car il va vite et il faut ensuite repérer là où il a marqué. »

L’homme est à présent menotté. Il sera emmené au commissariat pour être placé en garde à vue puis auditionné. « Il doit vendre, c’est sûr », lâche un policier. Une ou deux barrettes de résine de cannabis ont également été retrouvées, ainsi qu’un téléphone. Le procureur de la République sera appelé le lendemain et une décision judiciaire sera rendue en vue d’une convocation ou pas en comparution immédiate. Affaire à suivre. Pour le moment, la personne est toujours présumée non coupable.