C’est l’un des plus importants projets d’aménagement à venir à Villepreux. La résidence de la Pointe à l’Ange et ses 134 logements locatifs sociaux, répartis sur cinq tours en R+6, en entrée de ville à la limite avec Les Clayes-sous-Bois, vont subir un profond lifting dans les prochaines années. Dans les tuyaux depuis plusieurs années, le projet a été présenté le 19 avril dernier lors d’une réunion publique.

« La Pointe à l’Ange, depuis de nombreuses années, n’a pas eu l’attention qu’elle méritait, a déclaré le maire, Jean-Baptiste Hamonic (MoDem), lors de la réunion. Pendant la campagne des élections municipales, ça n’a pas été toujours facile de se rendre à la Pointe à l’Ange. […] On a été interpellés par des personnes, et on a vu une grande détresse dans leur regard, en disant : ‘‘Qu’est-ce que vous faites pour nous ?’’ […] Très tôt dans le mandat, on a souhaité pouvoir se rencontrer, pour déjà partager le constat de dire qu’on ne pouvait plus attendre, qu’il fallait une réhabilitation d’ampleur, à la fois pour les 130 familles qui sont à la Pointe à l’Ange, et pour aller plus loin. On a trouvé dans le groupe Polylogis-CitAme un partenaire de confiance. »

Un partenaire de confiance qui investit 20 millions d’euros dans un projet comportant deux facettes : une réhabilitation des 134 logements existants, et la construction, à la place des locaux associatifs et des commerces existants, d’un programme neuf de 34 appartements en BRS (Bail réel solidaire, un dispositif où les acquéreurs n’achètent que le bâti et louent le foncier à un organisme de foncier solidaire) et 20 en locatif social.

Les 134 logements sociaux répartis sur les cinq bâtiments actuels seront rénovés à l’intérieur comme à l’extérieur, tandis qu’un bâtiment neuf de 34 logements BRS et 20 en locatif social verra aussi le jour.

« C’est un ensemble immobilier qui date des années 70 et n’avait pas vécu de grosses réhabilitations depuis 30 ans, rappelle Wyna Salyeres, cheffe de projet chez Polylogis. On voulait vraiment faire un marqueur d’entrée de quartier, […] et dans le cadre des études, ce que l’on a proposé, en plus de la réhabilitation des logements, c’est de réaliser un programme neuf. » Un programme neuf dont les travaux débuteront l’année prochaine, avec la réalisation des 20 logements sociaux. Celle-ci sera permise par la démolition du local associatif, inoccupé, et qui surviendra d’ici la fin de l’année 2023.

Un étage de plus que prévu dans le bâtiment neuf

En plus des 20 logements sociaux, la 1re phase consistera aussi en l’aménagement en rez-de-chaussée de sept locaux commerciaux. Parallèlement, cette phase de travaux, qui s’achèvera en 2026, verra la réhabilitation des 134 logements existant. « On va faire une rénovation complète, profonde, autant sur les intérieurs des logements, des parties communes, que les façades, et aussi accompagner tout ça d’un aménagement extérieur, en clôturant la résidence, en mettant en place un système par contrôle d’accès, et en rajoutant du végétal », précise Wyna Salyeres. Enfin, de 2026 à 2028, s’étalera la construction des 34 logements neufs en BRS. Et en rez-de-chaussée, sont prévus 400 m² de tiers-lieu.

Parmi les habitants présents à la réunion, l’un s’est montré mécontent en soulignant que, dans le projet initial, les hauteurs des bâtiments neufs étaient en R+2+combles et non R+3+combles, contrairement à ce qui a été dévoilé ici. « Le bailleur social investit 20 millions d’euros. C’est énorme. Quand on fait une réhabilitation sur un projet de ce type, on est plutôt de l’ordre de 5 millions, répond Wyna Salyeres. Donc pour équilibrer, je ne vous cache pas que quand on a voulu rester sur 54 logements pour économiquement nous permettre de pouvoir investir au maximum sur les bâtiments existants et les espaces extérieurs, on s’est rendu compte qu’on n’arrivait pas à tout rentrer, on n’avait pas suffisamment d’espace au sol. » « Le bâtiment juste à côté est collé pratiquement, donc ça va cacher, rétorque l’habitant. Et ceux qui habitent au 2e ou 3e étage vont être en face-à-face direct. »

Et le maire de prendre la parole à ce sujet : « Quand je fais des permanences ouvertes, systématiquement, il y a un habitant ou une habitante de la Pointe à l’Ange. [Ils]viennent me voir en me disant : ‘‘Monsieur le maire, est-ce que vous avez des logements disponibles pour qu’on puisse quitter le quartier ?’’. […] C’est parce qu’il y a un équilibre global de l’opération qu’on peut mener cette réhabilitation. Et ça, il faut bien l’avoir à l’esprit, car le cœur du projet, c’est aussi d’avoir des conditions de vie qui s’améliorent pour les 130 familles qui y résident. »

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