Ali Rabeh (Génération.s), maire de Trappes, réélu au mois d’octobre après l’annulation des élections de 2020 (voir notre édition du mardi 12 octobre), n’avait pas siégé en tant que vice-président de l’Agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines depuis plusieurs mois. Le jeudi 25 novembre, après le vote des élus, l’édile a retrouvé son siège sur fond de débats et d’avertissements de la part du président Jean-Michel Fourgous (LR).

Sur 72 votants, 49 bulletins étaient blancs ou nuls, le nombre de suffrage exprimés s’élevant ainsi à 23. Le maire de Trappes ayant ainsi recueilli les 23 voix exprimées ést élu à la « majorité absolue des suffrages exprimés ». Mais avant la tenue du vote, quelques débats ont eu lieu entre les élus de l’Agglomération. Nicolas Dainville, maire LR de La Verrière, semblait particulièrement ému, annonçant, alors que le vote était à bulletin secret, qu’il s’abstiendrait.

Distribution de tracts, participation à une manifestation à La Verrière, vote contre un projet de rénovation, Nicolas Dainville reviendra dès le début de la séance sur son émotion et les raisons qui le pousseront à s’abstenir. Ali Rabeh lui répondra, indiquant son état d’esprit pour le mandat à venir au sein de la communauté d’agglomération.

« Décider de ce qui nous rassemble »

« Je crois que notre conseil d’agglomération doit rester un sanctuaire et que, lorsque nous sommes réunis ici, nous devons décider de ce qui nous rassemble, des projets que nous avons décidé de mener en commun, ne serait-ce que parce que les compétences de l’agglomération l’exigent, répond-il ainsi. Nous devons mettre de côté ce qui nous divise le temps des élections, il faut distinguer ces temps. »

De son côté, Jean-Michel Fourgous indique au vice-président qui sera officiellement élu quelques minutes plus tard : « Le tout, c’est de ne pas jouer à se victimiser. […] On va jouer le jeu, mais sachez que les élus souhaitent que l’on soit particulièrement vigilants. Ils ne cautionnent pas bien sûr toutes ces marques d’irrespect, et de jouer la victime sans cesse, en manipulant les faits. »

Jean-Michel Fourgous pointera lui aussi du doigt l’importance d’oublier la difficile campagne qui avait eu lieu et de se rassembler pour « que tout le monde soit dans une logique constructive ». Le président lance tout de même un avertissement à Ali Rabeh, expliquant que les élus de la majorité ont choisi de lui donner « cette chance » et qu’il faudra désormais que « le mot respect » reste un « objectif prioritaire ».

« Ne pas jouer à se victimiser »

L’élu d’opposition Nicolas Hue (Génération.s, élu aux Clayes-sous-Bois, Ndlr) s’interrogera sur la signification de cette « chance » laissée à Ali Rabeh alors qu’il « vient d’être élu à plus de 58 % dans sa commune » et qu’il a donc selon lui « été […] sans conteste élu par l’ensemble des Trappistes ». Jean-Michel Fourgous se défendra alors, sans vouloir raviver la polémique, en abordant l’occasion qui est donnée aux élus d’oppositions d’avoir des sièges de vice-présidents, contrairement à ce qui se faisait auparavant.

Ali Rabeh, après son élection en tant que dixième vice-président de l’agglomération, chargé de l’économie sociale et solidaire, conclura donc simplement. « Merci, chers collègues », avant que les élus de Trappes retrouvent eux aussi leur place dans les différentes commissions de la communauté d’agglomération.

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