À l’entrée de la mairie de Voisins-le-Bretonneux, un bac pour les masques usagés est installé en évidence. En effet, ces derniers seront ensuite envoyés à l’entreprise de recyclage Plaxtil qui les transformera en matériel scolaire pour les élèves vicinois.

Cette nouvelle initiative a commencé début octobre. « On avait déjà l’année dernière constaté beaucoup de masques par terre et on les utilise même plus que du tissu. […] On voit trop de masques partout, c’est horrible », observe la maire de Voisins-le-Bretonneux, Alexandra Rosetti (UDI). Alors la commune a voulu trouver une solution pour remédier à cette pollution, qui ne serait pas du ressort de l’Agglomération, selon l’édile, également vice-présidente déléguée au développement économique et à l’attractivité du territoire à l’Agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines.

Une première solution avec Recnorec

Une première solution avait d’abord été trouvée avec l’entreprise Recnorec. Cette start-up spécialisée dans le recyclage des déchets « non recyclables », avait lancé l’opération Bas les masques, en février dernier, en vue de développer une solution de recyclage des masques usagés pour les transformer en un matériau composite, écologique et durable, servant à produire en mini-série des objets (voir notre édition du 23 février).

Mais cette phase étant expérimentale, l’entreprise ne recycle encore qu’à petit flux les déchets qui lui parviennent. « Ce n’est pas de la collecte à grande échelle, affirmait en février dernier à La Gazette, Ugoline Soler, présidente-fondatrice de Recnorec. […] L’idée est […] de d’abord valider que techniquement ça a du sens de faire ça. On l’a fait, et maintenant il y a un certain nombre de validations d’analyses de matériaux à mener. »

La commune de Voisins-le-Bretonneux, qui était partenaire de Recnorec, a finalement arrêté sa collaboration en mai-juin 2021, selon la maire, pour en créer une autre avec l’entreprise Plaxtil, qui recycle justement à plus grande échelle les masques. C’est la spécialité de cette entreprise, recycler les déchets textiles, causés par la fast fashion, qu’elle transforme en objet comme des cintres.

« Suite à l’arrivée des masques, on s’est adaptés avec une désinfection à l’ultra-violet, explique Olivier Civil, le cofondateur de Plaxtil. On prend tout type de masques, FFP2, chirurgicaux et textile. » L’entreprise – en collaboration avec l’Association pour l’insertion et la réinsertion professionnelle et humaine des handicapés (ANRH) – les transforme ensuite en ouvre-porte Covid-19, en supports de téléphone, en économiseurs de dentifrice, ou encore en matériel de géométrie.

La commune a donc opté pour un recyclage en équerres, en règles et en rapporteurs, pour ensuite les fournir aux élèves des écoles primaires de la commune. Il suffit de déposer les masques à l’entrée de la mairie de Voisins-le-Bretonneux. Mais pour le moment, aucune distribution n’a été faite. « On vient de commencer », rappelle Alexandra Rosetti, qui souhaite aller plus loin, en espérant que les supermarchés se saisissent aussi de ces bacs à masques de Plaxtil, « à mettre à côté des récupérateurs de piles », suggère l’édile de Voisins.

D’autres entreprises ont d’ailleurs déjà fait appel à Plaxtil pour recycler leurs masques. C’est le cas de la SNCF à Trappes et à Élancourt, ou encore de l’assurance la Maif, à Montigny-le-Bretonneux, liste le cofondateur de l’entreprise.