Les habitués de la librairie Le Pavé du Canal, à Montigny-le-Bretonneux, l’auront sans doute remarqué. La Bulle, lieu culturel non marchand, a pris depuis un mois ses quartiers à l’étage de la librairie. Une reprise d’activité après un an et demi de silence dû à la crise sanitaire et à la fin de la convention qui lui avait permis de s’installer gratuitement dans un local de l’Espace Saint-Quentin d’octobre 2018 à mars 2020.

« Notre convention s’était renouvelée tous les trois mois, s’arrêtait en mars 2020, et, comme de toute façon il y a eu le confinement, avec fermeture du centre commercial, des boutiques, etc, on n’a pas fait de demande de renouvellement de convention », relate Françoise Desaldeleer, présidente d’Anim’Assos, structure regroupant actuellement 25 associations, des habitants et deux entreprises et qui porte ce projet de La Bulle.

Expositions, rencontres, concerts, ateliers participatifs…

Anim’Assos a alors pu compter sur Laurent Garin, gérant du Pavé du Canal, entreprise ayant adhéré à la structure. « [Il] nous a proposés d’installer les activités de La Bulle à l’étage, car il était justement en train de reconcevoir tout l’espace intérieur de la librairie, notamment tout le rayon papeterie, évoque Françoise Desaldeleer. Il voulait fermer le rayon papeterie pour des raisons commerciales, et en faire quelque chose de différent. » Mais la crise sanitaire a retardé les choses. « On a emménagé en août de l’année précédente, mais, à cause des divers confinements, ça n’a pas ouvert au public », précise la présidente d’Anim’Assos.

Ce n’est donc que depuis le 25 septembre que dans un espace de 50 à 70 m² au premier étage, mis à disposition gratuitement, se déroulent expositions, rencontres, concerts, ateliers participatifs, ou encore conversations thématiques. Même si, pour le moment, ces rendez-vous ont attiré assez peu de monde, concède Françoise Desaldeleer. « Les concerts oui, mais les ateliers pas énormément », regrette-t-elle, avançant le facteur Covid parmi les possibles explications : « On a vraiment l’impression […] que les gens ont du mal à ressortir. […] Je pense […] que sur deux ans (un an et demi de pandémie, Ndlr), les gens ont aussi rempli leurs emplois du temps avec d’autres activités, et que les habitudes ont changé, et qu’il y a peut-être moins d’ouverture vers les activités collectives, publiques, et plus d’activités familiales. »

Pour Anim’Assos, il faut donc s’adapter à ces changements, mais aussi à son nouveau lieu d’implantation, en se réinventant, insiste Françoise Desaldeleer. « C’est un autre fonctionnement que celui que nous avions dans l’espace commercial vacant de l’Espace Saint-Quentin, souligne-t-elle. Là, nous sommes soumis aux contraintes horaires des libraires, et au fait que nous sommes dans un lieu dans lequel d’autres personnes travaillent. Donc on ne peut pas faire de concerts, hors concerts acoustiques, on ne peut pas faire d’activités bruyantes, d’activités avec des va-et-vient… Nous nous efforçons d’être très respectueux du travail des libraires. Donc […] on a proposé une programmation à tous ceux qui nous suivent, artistes et autres, dans ces limites-là. »

Le deuxième samedi de chaque mois, néanmoins, « le gérant, nous ouvre la librairie en soirée, au rez-de-chaussée » pour y organiser des concerts, ajoute la présidente d’Anim’Assos. Le prochain aura donc lieu le 13 novembre, à l’occasion d’une « soirée danse en ligne country », annonce-t-elle. L’un des temps forts des semaines et mois à venir, marqués entre autres par l’exposition de Nad, artiste plasticienne, à partir du 13 novembre, suivie par celle de Titouan
Lamazou, à partir du 6 décembre, puis François Bellefontaine.

Des ateliers créatifs sont aussi prévus – comme celui de Geneviève Colombier, La Ruche d’art, le 20 novembre à 14 h –, ou encore des rencontres avec des écrivains. Sans oublier une pièce de théâtre intitulée Es-tu si pressé ?, le 29 janvier à 16 h 30. Les activités sont gratuites – mais certaines sont avec une participation aux frais – et, ayant lieu dans une librairie, ne sont pas soumises au passe sanitaire.

« Réinventer un fonctionnement »

La programmation diffère donc de celle qui était mise en place à l’Espace Saint-Quentin. « Là-bas, [il y avait des ] expos, des ateliers participatifs, toute la journée, rappelle Françoise Desaldeler. On était beaucoup sur la musique, le théâtre, la danse, les ateliers collaboratifs ». Elle voit d’ailleurs comme « super intéressant[s] », les 18 mois passés au centre commercial, et notamment le fait de « faire venir aux activités culturelles un public qui n’était pas venu du tout pour ça ». « Ici, il faut réinventer un fonctionnement », affirme-t-elle. Et continuer à travailler sur les autres projets d’Anim’Assos, notamment le festival Pulsations, reporté à 2023, et la création d’un tiers-lieu culturel, artistique, solidaire et collaboratif, pour lequel un atelier de coconstruction doit avoir lieu le 22 novembre à 20 h 30 à La Bulle.