Les Vicinois peuvent de nouveau aller acheter des livres dans leur commune. Fermée depuis mars 2020, la librairie Lettres voisines, à Voisins-le-Bretonneux, a rouvert. Mais cette fois-ci, elle a pris ses quartiers rue Hélène Boucher, dans le centre-ville, à deux pas de la mairie, dans un pavillon loué par la municipalité.

« Des problèmes de coût du loyer »

« La librairie avait du mal à ouvrir pour des problèmes de coût du loyer, évoque Valérie Cottin, élue à la culture à Voisins-le-Bretonneux, rencontrée le matin de la réouverture, le 12 mai. Donc nous avons fait passer une résolution en conseil municipal pour louer pendant trois ans à loyer modéré un bâtiment de la commune, […]. Au bout de trois ans, en revanche, ils seront obligés de payer un loyer normal. »

« C’est vraiment quelque chose à laquelle on tenait énormément, assure-t-elle. Nous étions très tristes quand elle a fermé. Ça a été un combat pour qu’on puisse avoir enfin une librairie à Voisins. » Soulagement donc du côté de la municipalité. Et que dire de l’ancienne gérante, Christine Sauvage, qui avait démarché la Ville pour trouver un nouveau lieu après son départ à la retraite ? « J’avais tellement envie que ça continue que j’ai fait appel à la mairie. J’ai demandé s’il n’y avait pas un lieu qui serait disponible, et quand on m’a dit ‘‘Il y a cette maison’’, on a regardé », raconte-t-elle, satisfaite « de savoir qu’il y a un lieu de livres à Voisins, car c’était vraiment un peu un déchirement de fermer la librairie en se disant ‘‘Il n’y a plus rien derrière’’. »

Le 31 janvier 2020, la libraire, qui a au total été implantée pendant 17 ans à Voisins-le-Bretonneux, avait fermé son enseigne située ailleurs dans la commune, rue des Tilleuls, après avoir d’abord été implantée rue aux Fleurs. À la fermeture, elle avait initialement pu compter sur une reprise par le gérant du Pavé du Canal à Montigny-le-Bretonneux… jusqu’en mars 2020, lorsque le premier confinement est passé par là et a rendu la gestion d’une deuxième librairie par ce dernier plus compliquée, même lorsque les libraires ont pu rouvrir leurs portes.

Une solution a donc finalement été trouvée dans un pavillon municipal d’une cinquantaine de m² (plus un étage au-dessus pour stocker), où figurent entre 3 000 et 4 000 références. Ce qui devrait répondre aux besoins des Vicinois. « On a une population de beaucoup de personnes à la retraite, qui aiment beaucoup lire, et qui étaient vraiment ennuyées de devoir aller au Pavé du Canal à Montigny, de prendre la voiture, etc. », estime Valérie Cottin.

« Ici, on est quand même sur un secteur sociologique où les gens sont très exigeants. Vous avez des gens qui connaissent bien la littérature, la littérature étrangère, etc. », abonde Christine Sauvage, qui estime que le changement de lieu était nécessaire. « [Rue des Tilleuls], on y était bien, mais le chiffre d’affaires n’était pas suffisant pour attirer quelqu’un de relativement jeune, mais qui a déjà professionnellement de l’expérience, mais qui trouve quand même de quoi se rémunérer correctement, justifie-t-elle. Or, en librairie, économiquement, ce qu’on peut retirer, c’est 0,02 % de bénéfices. »

Le message est clair : François Vergnon a repris l’affaire, mais de manière provisoire. « Ça fait 35 ans qu’il est libraire, précise Christine Sauvage à propos de ce dernier. Il est à la retraite. Mais en tant qu’auto-entrepreneur, il a repris un peu le flambeau pour éviter que ça tombe à l’eau. Mais ça sera en attendant une autre solution. » Un nouveau repreneur est espéré le plus vite possible. « Pour l’instant, [François Vergnon] est tout seul. Moi, j’habite à côté et je vais venir régulièrement pour lui prêter la main, et on va essayer vraiment de trouver quelqu’un qui reprenne réellement la suite. On espère du court-terme (avec François Vergnon, Ndlr) pour maximum un an et entre-temps, il faut qu’on trouve une solution. »

À la recherche d’un repreneur

Le portrait idéal est déjà dressé, et Christine Sauvage prévient déjà le futur repreneur : « Ce n’est pas quelqu’un qui dit : ‘‘J’aime les livres, je vais faire une librairie’’. Ça, ça n’existe pas. J’ai des tas d’étudiants (elle avait un temps donné des cours en université en plus de ses activités de libraire, Ndlr) qui ont fait ça et qui se sont cassé la figure. Il faut savoir gérer, communiquer, présenter, c’est un métier. Ce n’est pas seulement l’amour des livres… Et on ne lit pas pendant qu’on est dans la librairie, on a beaucoup d’autres choses à faire. » En attendant de trouver « la perle rare », la librairie a donc déjà pu retrouver ses clients. Elle est ouverte du mardi au samedi de 10 h à 13 h et de 14 h à 19 h.