Protéger le secteur stratégique de l’avenue de Versailles-RD11 face aux pressions immobilières pour avoir le temps de réfléchir à son aménagement futur. C’est en quelques mots l’objectif qu’a la municipalité de Villepreux en passant une convention avec l’Établissement public foncier d’Île-de-France (Epfif) et Saint-Quentin-en-Yvelines. Comme l’a repéré l’hebdomadaire Toutes les nouvelles, le conseil municipal du 20 septembre a voté cette délibération.

L’Epfif est un opérateur foncier public qui a pour mission de contribuer au développement de l’offre de logements et de soutenir le développement économique. Comme l’a expliqué le maire de Villepreux, Jean-Baptiste Hamonic (Modem), lors du conseil municipal, l’Epfif peut notamment « réguler le marché immobilier en débloquant du foncier à prix maîtrisé », et son intervention peut être sollicitée par les collectivités, « notamment pour son exercice du droit de préemption en vue d’acquérir du foncier dans des secteurs stratégiques ». En particulier lorsque le coût est élevé.

Avec cette convention, c’est le secteur de l’avenue de Versailles-RD11, à l’entrée de Villepreux en arrivant de Fontenay-le-Fleury, que la municipalité souhaite protéger. Une zone « qui fait depuis plusieurs années maintenant l’objet de réflexions quant à son aménagement », soulève Jean-Baptiste Hamonic.

Il souligne ainsi que le secteur est stratégique, car il constitue « une poche d’urbanisation d’entrée de ville », à proximité de la voie ferrée et de la gare, qui doit évoluer grâce à un contrat de pôle, traversée par la route départementale que le conseil départemental souhaite transformer « d’ici 2024 » en boulevard urbain composé de deux fois une voie de circulation et d’une piste cyclable. L’aménagement à long terme de la zone doit également permettre à Villepreux de tendre vers les 25 % de logements sociaux imposés à l’horizon 2025.

« Il apparaît donc nécessaire de mener une réflexion en vue de mener un projet d’aménagement cohérent et de qualité sur le secteur », insiste l’édile, précisant que cette réflexion est conduite avec tous les acteurs concernés, et que les études vont « nourrir le projet de révision du PLU ». Si le secteur présente donc de nombreux enjeux, il fait cependant face « à une très forte pression immobilière », avec des acteurs privés tentant de racheter des terrains pour y mener des projets.

La municipalité avait justement écrit aux riverains il y a quelques mois « pour les alerter en leur rappelant qu’il n’y a pas d’opérateur ni de promoteur qui a quelconque mandat de la collectivité sur un quelconque projet, bien au contraire », rappelle Jean-Baptiste Hamonic, précisant que la lettre conseillait aussi « de bien rester vigilant et de ne pas s’engager dans des procédures de vente avec ces acteurs privés ».

Autant de raisons qui poussent la Ville à faire appel à l’Epfif. « Comme nous souhaitons maîtriser l’évolution de ce secteur et donner à la commune un temps de réflexion adapté aux enjeux, cette convention d’intervention foncière avec l’Epfif constitue pour nous une garantie et vient donc sécuriser à la fois la position de la Ville sur ces orientations, et ce secteur face à la forte pression immobilière que nous connaissons », indique le maire. La convention prévoit que l’Epfif pourra mobiliser une enveloppe d’un montant plafonné à 3 millions d’euros, jusqu’à fin 2026, et pourra acquérir des biens « par tous moyens, y compris la préemption ».