« Un succès retentissant. […] C’était l’animation qu’il fallait aller voir », rapporte Samuel Jolivet, le directeur de l’Office pour les insectes et leur environnement (Opie), dont le siège est à Guyancourt. Ce dernier fait référence à la volière à papillons tropicaux et immersive installée lors du Congrès mondial de la nature du 3 au 11 septembre à Marseille. Leur objectif était de sensibiliser le grand public et « de leur faire prendre conscience des problématiques sur la biodiversité qui est peu maîtrisée par la population », explique le directeur de l’association.
« Les compétences à acquérir ne sont plus enseignées »
La volière était donc un moyen de montrer la richesse de cette nature qui est aussi en danger. C’est pourquoi « on a un programme d’action pour les papillons de jour. Au total, 38 espèces sont menacées », prévient Samuel Jolivet. C’est justement le double rôle de cette association : conserver et éduquer. Basé à Guyancourt et à Carrière-sous-Poissy avec sa maison des insectes, l’Opie mène principalement de grands programmes de conservation aux niveaux régional et national. « Cette activité scientifique occupe les deux tiers de nos activités », résume le directeur.
L’éducation est donc un pendant de leur action. La structure experte auprès du ministère de l’Environnement et des collectivités intervient dans les écoles, ou fait venir les élèves dans sa maison des insectes. L’association propose aussi des formations. « C’est à destination de tous les professionnels de la nature, des associations et des collectivités, car les compétences à acquérir ne sont aujourd’hui plus enseignées », justifie-t-il.
Par exemple, à Guyancourt, aura lieu, du 25 au 29 octobre, une formation en petit groupe sur les insectes aquatiques, sachant que leur siège ne peut plus accueillir de publics nombreux depuis 2007, en raison de la vétusté du bâtiment, selon le directeur. Une discussion avec la mairie serait en cours pour réhabiliter les lieux.
En parallèle, l’Opie réalise, en ce moment, des listes rouges sur le plan régional, pour alerter sur les espèces menacées. En Île-de-France, leur observatoire des insectes a évalué l’état de conservation des espèces de papillons de jour et des zygènes – un papillon de nuit, qui vole le jour. Il existe donc une liste rouge pour ces papillons, mais également pour les libellules, selon Samuel Jolivet. « On en finalise une autre pour les orthoptères (sauterelles criquets et grillons, Ndlr) », poursuit-il.
Et ces espèces sont aussi observables sur le territoire de Saint-Quentin-en-Yvelines. Par exemple le papillon thymelicus acteon, signalé en liste rouge, est présent à Magny-les-Hameaux, ou encore la libellule cordulegaster boltonii est également observée à Guyancourt.
La liste rouge permet de donner la proportion des espèces en danger en Île-de-France et en France, afin d’alerter les pouvoirs publics. Selon le directeur de l’Opie, entre 15 et 20 % des espèces d’insectes sont gravement menacées, et entre 10 et 15 % en plus vont être bientôt en danger. Au total, 40 % sont dans une situation préoccupante en France.