Appliquer la fauche tardive, couper manuellement les arbres et les arbustes, préserver certaines espèces rares… C’est l’ambition de la création d’un Atlas de la biodiversité communale (ABC) de Plaisir. Celui-ci est présenté aux Plaisirois le 19 mai de 19 h à 20 h, lors d’une webconférence, dans le cadre de la Fête de la nature qui a lieu toute la semaine.

Son objectif est de sensibiliser les habitants sur la préservation des espaces naturels de Plaisir. L’atlas servira aussi à la municipalité dans sa gestion différenciée des espaces verts. « 54 % du territoire de Plaisir sont des espaces naturels », affirme Véronique Morin, adjointe à l’embellissement de la ville et à la promotion de la nature : « Notre politique municipale s’inscrit pour sensibiliser à la biodiversité et pour qu’on connaisse et reconnaisse cette biodiversité. » L’élue fait notamment référence à la présence ornithologique dans les quartiers urbanisés.

« Une orchidée sauvage très rare et en danger »

Cet atlas a été mis en place par le bureau d’études, Eco’Logic, qui fait des études de terrain et des observations à Plaisir depuis début 2020. « Ils sont venus pour identifier la faune et la flore, car il y a des espèces rares et des choses à préserver », explique Véronique Morin. Cinq zones ont été choisies pour être étudiées, à savoir le bois de la Cranne, le parc Bouillot, la forêt de Sainte-Apolline, la Châtaigneraie et le parc du château.

« Dans le bilan, il apparaît que de nombreuses plantes identifiées présentent un intérêt patrimonial », constate-t-elle. Par exemple, c’est le cas du Daphné bois-joli, qui bénéficie d’une protection régionale, selon l’élue. Ce diagnostic semble être utile, quand on sait que certaines plantes sont de moins en moins présentes. « On a repéré une orchidée sauvage très rare et en danger. Il y a un enjeu écologique fort », insiste la déléguée à l’embellissement de la ville.

À l’inverse, les plantes invasives sont à contrôler dans leur prolifération. « Il faut s’en méfier, car elles ont été apportées par l’homme, mais, dans la nature, elles peuvent devenir envahissantes par rapport à d’autres plantes plus indigènes », décrit Véronique Morin. Tous ces éléments, et bien plus encore, vont être présentés lors de la conférence en ligne.

Suite aux conclusions de l’ABC, la municipalité établira une feuille de route. « Ça permet d’orienter la gestion des espaces verts. Ça sera visible sur les zones où on va appliquer la fauche tardive », présente-t-elle. Certains espaces vont donc être tondus moins souvent pour n’être fauchés qu’à l’automne, afin de préserver « des espèces d’insectes qui peuvent se développer ».

« On va abandonner la taille électrique »

La coupe des arbres et des arbustes va également être revue. « On va abandonner la taille électrique et faire une coupe manuelle (au sécateur, Ndlr), annonce-t-elle. Mais cette démarche est difficile, car il faut voir avec les prestataires. »

D’autres mesures pourraient être mises en place. Le travail du bureau d’études n’est pas complètement fini, selon l’adjointe. « On aura encore des interventions ponctuelles », indique-t-elle, notamment en raison des fortes chaleurs du printemps dernier, pendant lesquelles certaines espèces n’ont pas pu être observées. « Ils vont repasser pour affiner certaines observations. »