« De quand date votre deuxième dose ? – le 5 mars dernier », répond un habitant de Guyancourt venu au centre de vaccination éphémère vers 17 h 15, dans le centre social Joseph Kosma à Guyancourt. L’homme d’un certain âge s’est dépêché pour se faire vacciner une troisième fois. Pourtant il n’est que le trente-quatrième patient de la journée, selon Tiphaine Marchal, conseillère en prévention à la municipalité. Sachant que 200 doses de Pfizer ont été prévues pour cette après-midi du 29 septembre, aux heures d’ouverture du centre de vaccination sans rendez-vous.

Ce jour-là, les habitants étaient donc peu nombreux – 38 au total sont venus se faire vacciner – et la plupart ont reçu leur troisième dose du vaccin. Mais ce n’est pas une surprise. « C’était prévisible. C’est globalement la proportion des gens qui se rendent au vélodrome », constate le maire de Guyancourt, François Morton (DVG). Sachant que l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines a vacciné 85 % des personnes éligibles. « On a atteint un seuil », poursuit-il.

« On voulait être au plus près des populations qui ne se déplacent pas forcément au vélodrome, et on voulait aussi proposer la troisième dose dans un espace proche, justifie la conseillère en prévention de Guyancourt. Le vélodrome peut faire peur. »

Alors en ouvrant ce centre au cœur du quartier des Garennes, en collaboration avec l’APHP et l’ARS, « on voulait être au plus près des populations qui ne se déplacent pas forcément au vélodrome, et on voulait aussi proposer la troisième dose dans un espace proche, justifie la conseillère en prévention de Guyancourt. Le vélodrome peut faire peur. »

Mais la municipalité et l’APHP visent surtout les habitants qui ne sont pas encore vaccinés. « Peut-être que si c’est à côté de chez eux, ils viendront plus facilement », espère Tiphaine Marchal. En revanche, Anis Arrouche, le coordinateur de la mission APHP, est beaucoup moins optimiste. Lui qui enchaîne les centres de vaccination éphémères depuis juillet dans toute l’Île-de-France l’assure : « On va dans certains quartiers sensibles pour viser une population qui n’est pas vaccinée, mais ça ne marche pas. »

Pourtant, le choix du quartier des Garennes ne serait pas délibéré, tout comme l’espace Yves Montand, au Pont du Routoir, où sera installé le deuxième centre éphémère, le 20 octobre. « Ce sont les deux centres sociaux de la ville, et on ne peut pas mobiliser toutes les équipes sur les quartiers. Il fallait commencer quelque part. Il n’y a pas d’études statistiques qui disent qu’il y a moins [de vaccinés] ici », affirme le maire de Guyancourt.

En revanche, le choix d’investir un centre social, qui est aussi une maison de quartier, n’est pas anodin. Surtout que les activités ont continué d’avoir lieu ce jour-là. « Les enfants voient ce qui s’y passe et pareil quand les parents viennent les chercher. […] Certains ne sont [peut-être] pas vaccinés, mais en voyant ils réfléchissent », suppose Tiphaine Marchal. Même si certains ne sont pas encore convaincus quant à la vaccination de leurs enfants, comme le confie une travailleuse du centre à une de ses collègues.

Ils étaient donc très peu nombreux à venir se faire vacciner pour la première fois. C’est le cas de Lionel, 36 ans, qui est arrivé vers 17 h 30. Il a eu le Covid-19 en avril dernier et a été au bout de son passe sanitaire, soit un test PCR positif valable six mois, avant de venir se faire vacciner. « J’ai bien attendu la fin », ironise-t-il. Ce dernier, en télétravail, a trouvé bien pratique cette ouverture sans rendez-vous et proche de chez lui.

Le prochain centre éphémère ouvrira donc le 20 octobre à l’espace Yves Montand. La date a notamment été choisie pour que les habitants ayant reçu leur première dose puissent venir recevoir la deuxième.

Le vaccinodrome de SQY n’ouvrira plus que du mercredi au samedi

Le vélodrome est désormais ouvert à la vaccination du mercredi au samedi depuis le 4 octobre, selon François Morton, (DVG), vice-président de SQY délégué à la politique de la ville, à la santé, et à la solidarité. Les horaires changent également. Les jeudis et vendredis, le vaccinodrome fermera donc à 15 h et les mercredis et samedis, il fera sa dernière injection à 17 h. Ces nouveaux créneaux étant effectifs jusqu’à fin octobre. « On densifie les journées, justifie François Morton, également maire de Guyancourt. C’est aussi pour rationaliser les coûts de la structure, le ménage et le personnel. » Sachant que l’agglomération compte environ 150 000 personnes vaccinées pour une population vaccinale de 191 000, selon les chiffres de l’élu à SQY, qui n’exclut pas une fermeture du centre de vaccination prochainement. « On espère passer à une médecine de ville », souhaite-t-il.