Après une lettre ouverte ayant recueilli 650 signatures, des expressions pendant l’enquête publique de la ligne 18, c’est au travers d’une motion que Voisins-le-Bretonneux réaffirme son opposition au projet de fermeture du mini-tunnel de la RD91 situé sous la place de Villaroy à Guyancourt. Cette fermeture est prévue dans le cadre de l’arrivée de la ligne 18 à Saint-Quentin-en-Yvelines, et particulièrement de la construction du quartier de la future gare à Guyancourt.

Voisins craint de « forts embouteillages »

La municipalité de Guyancourt souhaite en effet que l’actuelle RD91 soit dévoyée pour ne pas couper le futur quartier des Savoirs du reste de la ville, afin qu’il soit « accessible et praticable par tous les habitants », expliquait-elle en mars dernier. Sauf que sa voisine Voisins-le-Bretonneux craint les conséquences de cette décision sur la circulation, qui y est déjà parfois compliquée.

Lors du conseil municipal du 27 septembre, les élus vicinois ont donc voté à l’unanimité une « motion contre le projet de fermeture du mini-tunnel de la RD91 ». Une proposition de motion commune faite par l’élu d’opposition Olivier Afonso (LR), et acceptée par la majorité d’Alexandra Rosetti (UDI).

« La fermeture du mini-tunnel sur la RD91 à Guyancourt entraînerait de forts embouteillages autour de la nouvelle gare et un accroissement important de ceux déjà rencontrés dans Voisins-le-Bretonneux, affirme la motion. En effet, au motif d’apaiser la circulation entre les quartiers de Guyancourt, la coupure de l’entrée sur Voisins-le-Bretonneux renverrait inévitablement un important trafic au milieu de ses résidences par effet de ‘‘shunt’’, notamment aux abords des quartiers de la Bretonnière et de Port-Royal. »

La motion craint également des conséquences pour les communes riveraines et celles de la vallée de Chevreuse, dont de nombreux habitants utilisent la RD91 pour rejoindre Versailles ou en revenir. Voisins-le-Bretonneux conclut sa missive en demandant que le mini-tunnel reste ouvert, d’être associée aux réflexions et que « les études de circulation soient mises à jour et transmises aux différentes parties prenantes. »

La motion rappelle cependant que Voisins-le-Bretonneux est « sans ambiguïté favorable » à l’arrivée de la ligne 18, et Alexandra Rosetti a tenu à préciser : « On n’est pas là pour embêter Guyancourt, on a très bien compris sa problématique, [il faut] juste trouver une solution qui convienne aussi à son projet. » Elle a cependant regretté de ne pas avoir eu de retour de son homologue guyancourtois sur la « proposition alternative » que Voisins-le-Bretonneux aurait faite. L’édile a également fait savoir que les élus vicinois étaient allés à la rencontre de « tous les autres partenaires du projet » et avoir peu à peu « acquis des soutiens ».

Sollicité, le maire de Guyancourt, François Morton (DVG), nous a expliqué par mail que sa Ville avait bien « connaissance de la position » de sa voisine. « La municipalité reste ouverte au dialogue comme elle l’a toujours été, insiste le maire de Guyancourt. Elle reste ouverte à toute proposition qui garantira aux habitants de Guyancourt un quartier des Savoirs apaisé, y compris en matière de trafic routier, et un quartier intégré au reste de la Ville. »

Guyancourt veut « un quartier des Savoirs apaisé »

Il estime cependant qu’il ne faut pas « reproduire les erreurs passées », rappelant l’exemple de la nationale 10 qui coupe Trappes en deux depuis des décennies. « C’est pourquoi le dévoiement de la RD91 et la transformation de l’actuelle rue Léon Blum en voie de circulation apaisée sont essentiels, souligne François Morton. Des échanges doivent avoir lieu prochainement, sous l’égide de la communauté d’agglomération qui a la compétence mobilités, et l’Epaps (l’Établissement public d’aménagement Paris-Saclay, Ndlr) qui porte le projet urbain, afin de pouvoir trouver une issue à cet enjeu techniquement complexe. »

De son côté, le conseil départemental des Yvelines, qui gère les routes départementales, va également dans le sens de la poursuite des discussions. « L’objectif est de poursuivre les études de circulation SQY/[conseil départemental des Yvelines] pour trouver un accord entre les deux maires dans l’intérêt général », indique le Département.