« Accompagner les enfants vers leur rêve. » C’est ce qu’a voulu faire Karine Sebbah, en créant KidrivOO, une interface de covoiturage entre parents, pour que tous les enfants puissent se rendre à leurs activités extra-scolaires. « C’est un véritable besoin (pour les parents, Ndlr) », a réalisé la fondatrice magnycoise, il y a un peu plus d’un an.

Mère de famille, elle s’est retrouvée à devoir emmener chacun de ses deux enfants à une activité différente à Magny-les-Hameaux et à Montigny-le-Bretonneux, avec 10 minutes d’intervalle. « Même en discutant avec des mamans à Montigny, aucune n’habitait à Magny. Il n’y avait pas de covoiturage possible », se remémore-t-elle. En effet, selon la fondatrice, il y aurait des besoins pour les activités, telles que l’équitation, la natation, la musique et les entraînements de foot les week-ends et les mercredis.

D’où la création de la plateforme KidrivOO en juin 2021. Celle-ci compte aujourd’hui une cinquantaine de Kidriver, soit les « covoitureurs », dont une vingtaine dans les Yvelines. D’ailleurs, en plus d’être une plateforme de covoiturage, visant à instaurer de la solidarité entre parents, celle-ci permet également de faire un « geste écologique », affirme Karine Sebbah. Cela représente moins de trajets, sachant que ces derniers peuvent se faire à pied, à trottinette, à vélo, en bus ou encore en voiture.

En effet, le Kidriver parent, qui propose un trajet sur la plateforme, renseigne, en plus de ses informations personnelles, son nombre de places, son type de transport, et s’il est adapté aux enfants à mobilité réduite. Sachant que le covoitureur peut aussi bénéficier des trajets proposés par les autres parents.

Une fois qu’un parent a sélectionné son Kidriver pour son ou ses enfants, sachant que son profil a au préalablement été vérifié par la start-up, une validation du covoitureur est nécessaire en retour, avant qu’une rencontre soit organisée. « Ils ont cinq jours pour se mettre en contact. […] La rencontre sert par exemple, à faire le tour de la voiture, échanger les papiers d’assurance, présenter l’enfant, prêter un siège auto si besoin… », illustre la fondatrice.

« Un geste écologique »

Sur une deuxième interface, l’option Kidriver bénévole est aussi possible. Elle vise les grands-parents qui pourraient également se proposer pour emmener d’autres petits enfants que les leurs aux activités. En revanche, eux ne bénéficient pas du covoiturage en retour. Il faudrait alors s’inscrire sur l’interface des parents, pour rechercher des trajets.

Cette plateforme est payante pour ceux qui recherchent un trajet. La tarification fonctionne au forfait, qui rémunère la plateforme et non le Kidriver. Ce dernier ne doit pas être à la recherche d’une valeur marchande, selon Karine Sebbah. « C’est un système d’entraide », insiste-t-elle, mais qui se paye.

Il faut compter 9 euros par mois pour un trajet, un Kidriver, un aller ou un retour ; 17 euros par mois pour deux trajets et deux Kidrivers, ou un Kidriver et un aller-retour ; et 35 euros par mois pour cinq Kidrivers et autant de trajets souhaités. Les forfaits sont cumulables et sans engagement.
Alors pourquoi cette tarification ? « J’ai estimé que 9 euros par mois c’était moins qu’une heure de babysitting, qui tourne autour de 11 voire 12 euros de l’heure. C’est plus compétitif », explique la fondatrice.

Et cette plateforme compte bien évoluer. « Je souhaite après rajouter un module pour aller et revenir de l’école. Ce serait un vrai plus dans l’intérêt des enfants », annonce Karine Sebbah. En attendant, elle projette de lancer une campagne de crowdfunding et de répondre à des appels à projet, comme celui sur l’entrepreneuriat au féminin.