« Cette année, c’est paisible, serein et plus détendu », observe Grégory Garestier, (DVD), le maire de Maurepas, lors de sa visite de l’école élémentaire Les Bessières, le jour de la rentrée scolaire, le 2 septembre. « C’est la preuve qu’on a su s’adapter depuis le début », estime Aurore Bergé, la députée LREM des Yvelines, également présente pour cette reprise. Elle fait notamment référence au protocole sanitaire, que les enfants auraient bien intégré. En effet, celui-ci n’a pas changé depuis l’année dernière. « [Ils] sont habitués aux masques et les règles de contraintes sont bien comprises », remarque François Daudet, le directeur de l’établissement.

« C’est rentré dans les habitudes »

Ce qui ne semblait pas être le cas l’année dernière. « C’est plus tranquille, poursuit-il. […] L’année dernière, il y avait plus d’excitation surtout chez les petits. » En effet, les écoles avaient fermé plus tôt avant l’été et le protocole sanitaire était tout nouveau à l’époque de la rentrée 2020-2021. Mais cette année, « il n’y a plus l’appréhension de ne pas voir le visage de la maîtresse. C’est rentré dans les habitudes », constate Anne-Claire Renault, l’inspectrice de l’éducation nationale de la circonscription d’Élancourt.

Ainsi, quand les deux élus rentrent dans les classes de différents niveaux, les élèves sont effectivement calmes, entre la leçon de mathématiques en CP ou l’apprentissage de la poésie en CE2. Même en CM2 dans la grande classe de 36 élèves, l’ambiance est paisible, bien que le groupe soit nombreux.

Mais cette année, « il n’y a plus l’appréhension de ne pas voir le visage de la maîtresse », constate l’inspectrice de la circonscription.

« Ça a été mûrement réfléchi, justifie le directeur de l’établissement. Ce sont des élèves calmes et qui ont un niveau correct. […] On n’aurait pas fait ça avec des CM2 en difficulté. » Cette organisation est aussi le résultat de l’impossibilité d’ouvrir une nouvelle classe pour mieux répartir le nombre d’élèves, selon François Daudet. « On favorise ainsi les petites classes, pour qu’elles soient plus allégées », poursuit-il. L’heure du repas sonne et là encore ce n’est pas l’euphorie générale, les élèves restent assis à leur table, avant d’aller en récréation. Dans la cour, la zone d’amusement est séparée en six espaces, soit un par classe. « Pour éviter le brassage, tout le monde ne sort pas en même temps, mais ça va vite car les enfants ont compris le procédé », explique François Daudet.

La cantine fonctionne également sur le même principe : un espace par classe. « C’est moins convivial, car avant les enfants pouvaient retrouver leurs frères et sœurs pour manger ensemble à la cantine », souligne-t-il. Un protocole sanitaire largement intégré donc, mais qui reste contraignant.

« La pédagogie me semble essentielle »

C’est pourquoi une des enseignantes veut changer un peu la donne. « J’essaye de mettre de côté l’aspect sanitaire, tout en le respectant. On a suffisamment souffert au niveau pédagogique et social », témoigne Carole. La professeure a donc décidé de reprendre ses habitudes d’avant-crise.

« L’année dernière, les tables étaient espacées. Il n’y avait aucun échange, aucun travail coopératif. Cette année, je reprends le travail en groupe et en atelier, affirme-t-elle. La pédagogie me semble essentielle et notamment dans le rapport à l’autre. » D’ailleurs, cette résolution rentre en application dès la rentrée, avec une Escape game.

Les nouveautés de la rentrée dans les lycées

Les lycéens ont également retrouvé leurs classes jeudi dernier. Quelques jours plus tôt, la présidente de la Région, Valérie Pécresse (Libres), a présenté les nouveautés dans les lycées franciliens. « Une rentrée sous le signe du pouvoir d’achat des familles », avance-t-elle.

Des kits sanitaires remis à chaque lycéen

Valérie Pécresse a notamment annoncé que « tous les élèves du public entrant en seconde, ainsi que leurs professeurs » recevront un ordinateur portable, ce qui représente 135 000 nouveaux équipements. Toujours sur le volet numérique, elle ajoute que tous les lycées sont désormais raccordés au très haut débit et qu’ils disposeront tous du wifi d’ici l’automne.Concernant la restauration scolaire, « le prix du repas pour les lycéens des foyers modestes sera réduit à 50 centimes », alors qu’il était avant de 1,54 euro. Le coût de cette mesure est de « 800 000 euros » par an pour la Région. Par ailleurs, tous les lycées publics sont désormais « équipés de distributeurs de protections périodiques biologiques et gratuites ».

Sur le volet sanitaire, des kits vont être remis à chaque lycéen. Ils comporteront deux masques, un autotest, du gel hydroalcoolique et des informations sur la vaccination et les gestes barrières. Aussi, après les cantines, les salles de sport, gymnases et salles des professeurs seront équipés de capteurs de CO2 « d’ici la rentrée des vacances de la Toussaint », indique Valérie Pécresse. Enfin, la Région finance les purificateurs d’air à la demande des lycées pour les salles de classes mal ventilées.

La vaccination s’invite à l’école

Le Covid-19 reste un enjeu pour cette nouvelle année scolaire. « C’est une rentrée qui est placée évidemment sous le signe d’un contexte sanitaire qui continue à être tendu, sur lequel nous sommes vigilants, soulignait la rectrice de l’académie de Versailles, Charline Avenel, en conférence de presse le 30 août. Nous sommes néanmoins prêts et sereins pour entamer cette rentrée. »

« Faire preuve de dialogue et de pédagogie »

Outre le protocole sanitaire, l’académie de Versailles – qui regroupe les Yvelines, les Hauts-de-Seine, le Val-d’Oise et l’Essonne – a ainsi planché sur la vaccination. Selon les chiffres de l’Agence régionale de santé (ARS), « près de la moitié des jeunes âgés de 12 à 17 ans de la région Île-de-France ont reçu au moins une dose de vaccin, et un sur trois a un schéma vaccinal complet ». Sachant que l’académie a recensé 24 communes où ce taux est en dessous de 30 %.

Les élèves de plus de 12 ans vont donc pouvoir bénéficier d’une vaccination organisée avec leur école. En fonction des cas, trois dispositifs existent : soit le déplacement encadré des élèves vers le plus proche centre de vaccination avec des créneaux réservés, soit le déplacement d’équipes mobiles pour vacciner directement dans l’établissement, soit le déplacement vers une école voisine où se rend une équipe mobile.

Pour rappel, pour les élèves de 12 à 16 ans, l’autorisation parentale d’au moins un parent est nécessaire, et ceux de plus de 16 ans peuvent choisir d’eux-mêmes. « Pour vacciner, il faut convaincre de la nécessité du vaccin, de la nécessité collective qu’il y a à y procéder, note Charline Avenel, prévoyant une communication en direction des familles. Mais nous allons devoir faire preuve de dialogue et de pédagogie. »