À proximité directe de la Mare aux saules, sur une ancienne carrière abandonnée, un parc naturel de 10 ha disposant d’équipements sportifs doit toujours voir le jour, alors qu’il est évoqué depuis plusieurs années par la Ville de Plaisir. La Mission régionale d’autorité environnementale (MRAE) a rendu un avis sur ce projet courant mai, et la mairie prévoit une nouvelle réunion publique de présentation en septembre.

Alors que ce projet est présenté en tant que « parc de loisirs » dans les documents de la MRAE, Joséphine Kollmannsberger (LR), la maire de Plaisir, insiste : « Plus qu’un parc de loisirs, c’est un parc naturel. » Il doit voir le jour à la place d’une ancienne carrière, située derrière le quartier de la Mare aux saules, au lieu-dit « la côte d’Élancourt ».

« Initialement boisé, puis défriché pour ouvrir une carrière exploitée jusqu’en 2005, le site, d’une surface totale de 10,7 ha, a été reboisé de manière partielle et est actuellement en partie composé de milieux ouverts et semi-ouverts, détaillent les documents de la MRAE. Le projet consiste à réaliser des aménagements paysagers et des espaces de loisirs. Sont prévus : un parking de 45 places, plusieurs aires sportives (pétanque, football, basketball, escalade, trail et VTT), une aire de jeux pour enfants, différents cheminements dont un parcours sportif, des espaces verts (reboisements et prairies) et des jardins familiaux. »

Pour permettre cet aménagement, la MRAE explique qu’il est prévu « au préalable de défricher une surface de 2,1 ha puis de décaper une surface de 8,6 ha ». Le terrain sera ensuite « exhaussé, sur une surface de 8,6 ha et sur une hauteur maximale autorisée de 14 mètres par apport de matières inertes issues des chantiers du Grand Paris express (environ un million de tonnes) ».

« Sont prévus : un parking, plusieurs aires sportives, une aire de jeux pour enfants, différents cheminements dont un parcours sportif, des espaces verts et des jardins familiaux », détaille le MRAE.

La maire plaisiroise y voit « l’opportunité de pouvoir transformer » cette « ancienne carrière » pratiquement laissée à l’abandon, et de permettre son « amélioration environnementale », en créant « un espace consacré à la nature, au sport, à la détente, tourné vers tout ce qui est naturel ». Si Joséphine Kollmannsberger parle « d’opportunité », c’est également parce que ce projet « ne coûte rien à la commune de Plaisir ».

« Cet aménagement est fait dans le cadre d’une entreprise qui récupère des terres de travaux importants, comme […] des routes ou des constructions d’habitats (en l’occurrence, vraisemblablement des chantiers du Grand Paris express, Ndlr), souligne l’édile. C’est une entreprise qui a déjà fait ce genre d’aménagements dans d’autres départements, et qui a cette capacité d’être payée par les entreprises qui construisent soit des routes soit des bâtiments, pour débarrasser la terre. » L’entreprise en question va donc payer l’aménagement du parc et assurera ensuite son « entretien sur plusieurs années », précise la maire.

Et alors que les risques de pollution des terres inquiètent souvent, Joséphine Kollmannsberger se veut rassurante. « [Il y a] un contrôle extrêmement pointu de l’apport de terres, pour qu’il n’y ait rien de polluant ou de pollué qui puisse venir sur le territoire », insiste-t-elle, précisant que des contrôles seront effectués par l’entreprise et également par la Ville.

Dans son avis, la MRAE avance que les « principaux enjeux environnementaux identifiés » pour ce projet concernent « la biodiversité, les pollutions liées au chantier, la compatibilité des sols avec les usages projetés, le paysage ». L’une de ces principales recommandations est de « justifier le choix du site du projet d’aménagement d’un espace de loisirs au regard d’autres sites potentiels de moindre impact, ainsi que l’importance de l’apport de matériaux pour réaliser les exhaussements et la compatibilité de l’aménagement envisagé avec l’objectif affiché sur ce site de protection des milieux naturels et de la biodiversité ».

Interrogée à ce sujet, Joséphine Kollmannsberger estime qu’il n’y a pas d’autres lieux à Plaisir pouvant accueillir ce projet. « Et puis ce site n’était pas du tout utilisé, il part un peu à vau-l’eau par rapport à l’entretien, rappelle-t-elle. Après, si on veut que les choses restent en état, il ne faut rien faire de plus. Nous, ce qu’on essaye de prouver, c’est que l’implantation de ce parc sera dans un respect total de l’environnement, et même dans une amélioration de l’environnement. » Et de conclure : « C’est un très beau projet pour la ville de Plaisir, et il profitera à tous les habitants de l’agglomération. »

Par ailleurs, le projet s’est affiné au fil des années. Il avait en effet déjà été présenté aux riverains de la Mare aux saules il y a quelques années. À l’époque, avait notamment été soulevée « une inquiétude » sur les potentielles nuisances qu’auraient pu apporter les « va-et-vient de voitures », nous raconte la maire. Elle précise qu’une solution a été trouvée en éloignant l’entrée du site des habitations. La recherche de cette solution ainsi que les études environnementales ont pris du temps.

Une nouvelle présentation du projet est donc programmée pour septembre. « Maintenant, ça remonte à plusieurs années, souligne Joséphine Kollmannsberger, à propos de la dernière réunion publique à ce sujet. Donc nous souhaitons ré-évoquer ce sujet avec la population, en présence de la société qui va aménager cet espace et tous les partenaires qui vont travailler avec nous. » La maire « aimerait » que ce nouveau parc soit achevé « dans les trois ans », même si elle précise que cela dépendra de la réunion de septembre et du rythme que la Ville va souhaiter pour les apports de terre en camions.

CREDIT PHOTOS : Capture d’écran de l’avis de la MRAE