Face à Valérie Pécresse qui sort en tête du premier tour, une union de la gauche aura bien lieu au second tour. Le 20 juin au soir, lors de l’annonce progressive des résultats des élections régionales, Julien Bayou (EELV), tête de liste en Île-de-France pour le parti écologique et Génération.s, est arrivé troisième pour ce premier tour, avec 12,95 %. Il est en tête des partis de gauche. Mais devant lui, la présidente sortante de région, Valérie Pécresse (Libre!) remporte largement ce premier tour avec 35,94 %, suivie de loin par le Rassemblement national avec Jordan Bardella (RN), qui comptabilise 13,12 % des suffrages.

Alors, dès dimanche soir, les autres partis de gauche ont décidé de s’unir derrière le candidat EELV-Génération.s. Clémentine Autain (LFI), tête de liste de La France insoumise et du Parti communiste Français (PCF) a annoncé son ralliement derrière Julien Bayou dans la même soirée. « Nous devons en finir avec cette droite réactionnaire au service des plus riches. Nous devons relancer l’égalité en Île-de-France et la conduire vers un changement en profondeur, social et écologique », a-t-elle déclaré lors de sa prise de parole. Au premier tour, elle a obtenu 10,24 % des suffrages.

De même pour Audrey Pulvar (SE), tête de liste du Parti socialiste (PS), qui a affirmé être « à la disposition [des] partenaires pour [trouver] ensemble le chemin d’une large union de la gauche ouverte, républicaine et écologiste  », lors de son allocution devant la presse. Sachant que la candidate a obtenu 11,07 % des suffrages exprimés. Cette union s’est donc négociée dans la nuit et a débouché sur une annonce officielle le 21 juin, même si les candidats n’étaient pas tous d’accord sur la gratuité des transports, qui était la mesure phare d’Audrey Pulvar, alors que Julien Bayou ne le souhaitait pas.

Mais l’objectif est de faire tomber Valérie Pécresse. Dans ses déclarations après l’annonce des résultats, Julien Bayou a revendiqué ce rassemblement comme le « meilleur atout pour tourner la page du système Pécresse », peut-on lire sur son compte Twitter. Même la maire de Paris, Anne Hidalgo (PS) a appelé sur le réseau social à un large rassemblement de la gauche pour battre la candidate de la droite.

Face à eux, la présidente de région sortante est loin devant avec près de 36 % des suffrages. C’est mieux qu’en 2015, où la candidate avait recueilli 30,5 % des voix au premier tour. L’union de gauche pourrait pourtant faire la différence, si le report des voix est suffisant. C’est ce qu’espère Clémentine Autain dans son post Twitter : « L’alliance des trois listes emmenée par Julien Bayou nous place au coude-à-coude avec Valérie Pécresse. La victoire est à notre portée. »

La présidente sortante met néanmoins en garde les électeurs face à cette union de la gauche, qu’elle décrit dans son allocution comme étant « une coalition de gauche radicale qui inclut l’extrême gauche de M. Mélenchon ». Selon elle, « cette gauche-là a perdu sa boussole républicaine », en voulant emmener « les jeunes dans l’assistanat », imposer « une écologie punitive », défendre les réunions « racisées »… « S’abstenir ou disperser les voix, c’est faire élire cette gauche extrême », conclut-elle.

Mais, à l’inverse, une union entre la droite et LREM n’aura pas lieu. Le 20 juin, Aurore Berger (LREM) députée des Yvelines et deuxième sur la liste du département pour les régionales a été claire sur France Info. « On n’a pas envisagé de se retirer en Île-de-France », affirme-t-elle, alors que son parti ne réunit que 11,76 % des suffrages.
La majorité présidentielle n’a pas fait de percée dans la région francilienne. Le tête de liste Laurent Saint-Martin (LREM) justifie ce score en raison de la forte abstention, qui est le véritable grand gagnant de ces élections. « Ce qui a bousculé les prédictions, c’est l’abstention », affirmait-il sur France Info dimanche soir.

En effet, avec près de 67,5 % d’abstention en Île-de-France, selon l’institut de sondage Ipsos, soit deux Français sur trois, ce résultat inquiète les candidats. « Ce dimanche montre que l’abstention a pris un tournant dangereux pour notre démocratie », remarque le candidat LREM, toujours sur France Info. Avec 13,12 % et une deuxième place au premier tour, Jordan Bardella (RN), se dit aussi victime de l’abstention sur France 2. Il appelle ses électeurs à « un sursaut » pour ce dimanche 27 juin.