Écologique et économique. Un électrocomposteur pour collecter, traiter et recycler les biodéchets, sera bientôt mis en place à la cuisine centrale du groupe scolaire Jean de La Fontaine à Villepreux. Pour ce faire, une convention a récemment été signée entre la Ville et l’Agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY).
Ainsi, les biodéchets ou encore le gaspillage alimentaire de la restauration collective des cinq écoles de Villepreux seront récoltés à l’aide d’un vélo électrique avec remorque. Ce dernier viendra récupérer les matières organiques depuis des points d’apport installés à proximité des écoles, avant de les rapporter au composteur électromécanique.
« On n’aura pas le côté polluant du transport »
Sachant qu’un biodéchet est « un déchet non dangereux alimentaire ou de cuisine issu notamment des ménages, des restaurants, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, ainsi que tout déchet comparable provenant des établissements de production ou de transformation de denrées alimentaires », selon le code de l’environnement.
L’objectif affiché est de respecter la directive européenne du 30 mai 2018, spécifiant que « tous les biodéchets devront être triés et traités à la source ou collectés séparément d’ici le 31 décembre 2023 », selon les documents du bureau communautaire datant du 6 mai 2021.
Ce projet participe également à une ambition plus générale, visant à recycler d’ici 2025, « 55 % en poids des déchets municipaux, puis 60 % d’ici 2030 et 65% d’ici 2035, en favorisant la valorisation de proximité des déchets organiques », précise le même document.
Ainsi, les deux institutions, communautaire et municipale, ont fait le choix de traiter les biodéchets à la source et non pas de les collecter séparément. La collecte séparée impliquerait la mise en place d’une quatrième poubelle et d’un quatrième flux de ramassage, ce que l’Agglomération et la commune ne souhaitent pas. Elles préfèrent « être sur une filière courte, avec un traitement local, une collecte locale, explique Jean-Michel Chevallier, conseiller communautaire délégué à la collecte et à la valorisation des déchets. Et on n’aura pas le côté polluant du transport. »
« Un intérêt financier »
Cette décision est aussi économique, en raison de la potentielle augmentation de la Taxe générale sur les activités polluantes (TGAP). « Cette taxe va être multipliée par 5 », prévient le conseiller communautaire. D’où leur choix du traitement à la source pour éviter un quatrième flux. « On a intérêt à réduire nos flux (de collecte, Ndlr) puisque c’est sur cette base qu’on est taxés et ça coûte cher », révèle Jean-Michel Chevallier.
Ce choix de traitement à la source cocherait donc toutes les cases d’un cycle vertueux, selon lui. « C’est une filière courte et locale, qui donnera de l’engrais. C’est aussi une réponse à une contrainte réglementaire et ça a un intérêt financier », conclut-il.
Villepreux est donc la ville pilote choisie pour tester cette machine du compostage, notamment en raison de sa cuisine centrale. « On a un gisement de biodéchets important », justifie le conseiller communautaire. Par la suite, des bornes de collecte pour les habitants vont aussi être mises en place, sous forme, « de points d’apport volontaire », poursuit Jean-Michel Chevallier.
Ensuite, c’est la commune de Trappes qui devrait poursuivre l’expérimentation avec l’installation d’un électrocomposteur dans la ville fin 2021, début 2022. Une troisième machine devrait également voir le jour à Voisins-le-Bretonneux, dans le cadre de l’écoquartier de la Remise, d’ici 2023-2024.
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