Diminuer la collecte et le traitement des déchets. C’est l’ambition première du nouveau plan compostage annoncé par l’agglomération dans son magazine de novembre. Saint-Quentin-en-Yvelines prévoit de déployer sur les 12 communes qui la composent un plan de distribution et d’installation de composteurs, outils qui permettent de recycler les déchets verts et organiques. Les déchets sont déposés dans le composteur pour s’y dégrader avec le temps et devenir du terreau : « Tout se transforme », aurait dit Antoine Lavoisier.

Le plan doit servir à diminuer les déchets collectés et traités par les services de Saint-Quentin-en-Yvelines, opérations qui ont un coût économique mais également environnemental de part leur transport et incinération. « Le plan se décline sur trois niveaux, détaille Thierry Essling (SE), conseiller communautaire délégué à la collecte et valorisation des déchets, et adjoint à Villepreux. Individuel, dans les maisons particulières, résidentiel, pour les résidences et immeubles, et par quartier, notamment pour ceux qui n’appartiennent pas à une résidence et n’ont pas de jardin. »

L’installation des composteurs individuels commencera dès janvier 2019, et se fera dans le cours de l’année pour les composteurs résidentiels et de quartier, Saint-Quentin-en-Yvelines devant encore discuter des modalités d’installations des composteurs dans les espaces verts avec les habitants et les communes. « Le prix pour l’habitant pour un composteur individuel est à moitié pris en charge par l’agglomération, ça revient à 25-30 euros par habitant, explique Thierry Essling. Dans ce prix, est également compris une formation au compostage et un suivi du processus par téléphone. L’idée c’est de mettre du savoir à la disposition des Saint-quentinois. »

Le composteur individuel pourra contenir 300 à 600 litres de déchets. Les composteurs résidentiels et de quartier seront quant à eux gratuits pour les habitants mais demeureront la propriété de l’agglomération. La capacité d’un composteur résidentiel sera de 800 à 1 000 litres, et un suivi est également prévu pour ses utilisateurs qui pourront réutiliser leur terreau.

« C’est la particularité de ce plan compost, se réjouit le conseiller communautaire. Alors que d’autres agglomérations en France se focalisent sur les maisons individuelles, nous avons voulu inclure trois typologies, […] on souhaite avoir des pratiques uniformes sur le territoire en matière de déchets et oublier les mauvaises pratiques. » Selon Thiery Essling, le but du processus est triple : réduire la part de déchet collectée et traitée par incinération ou compostage industriel, et contribuer à l’enrichissement des sols par le terreau récolté.

« La promesse est économique, car la tonne de déchet incinérée coûte 78 euros, et environnementale », indique Thierry Essling. Le plan compost doit aussi permettre la diminution du nombre de collectes de déchets verts, prévue par l’agglomération à l’horizon 2020. Deux mois avant le début du programme, les pré-inscriptions affluent : « Nous avons déjà plus de 200 pré-inscriptions pour des composts individuels et 25 pré-inscriptions pour les composts résidentiels, on peut aller par an jusqu’à 2 000 demandes de composts individuels », explique l’élu.

Il ne paraît pas surpris : « En matière de réduction des déchets par habitants, Saint-Quentin fait partie des bons élèves, assure-t-il. Ainsi, on produit par an et habitant 100 kg de moins que la moyenne nationale. » Le plan compost, déjà approuvé par la commission environnement, devrait être validé en conseil communautaire durant le mois de décembre.

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