Le projet d’« hôpital virtuel », qui doit voir le jour à Guyancourt, continue d’avancer. Le 10 juin, le conseil départemental a signé un accord-cadre visant à investir 207 millions d’euros dans six projets yvelinois liés à l’enseignement supérieur, la recherche et à la formation médicale et scientifique. Dans cette enveloppe figure donc un projet à Saint-Quentin-en-Yvelines : l’« hôpital virtuel » porté par l’Université de Versailles-Saint-Quentin (UVSQ) au travers de son UFR de santé Simone Veil, et le Groupement hospitalier territorial du Sud des Yvelines (voir La Gazette du 3 décembre 2019).

« Le projet vise à réunir sur un même site un ensemble d’équipements numériques de pointe au service de la recherche, de la formation et des activités de soins et de prévention sanitaire, rappelle le Département dans un communiqué. Il repose sur un programme immobilier d’environ 6 500 m² et implique des investissements en équipements numériques importants. »

Fin 2019, la chargée de ce dossier d’« hôpital virtuel » nous précisait en effet que, malgré son nom, il s’agissait bien d’un bâtiment qui serait construit « à la place des préfabriqués à côté du bâtiment Vauban de l’UVSQ » à Guyancourt. Le coût global de l’opération est aujourd’hui estimé à 46 millions d’euros, dont 23 millions seront donc pris en charge par le conseil départemental.

En décembre 2019, l’établissement était prévu à l’horizon 2024. Sans confirmer de date, selon une responsable de l’UVSQ, « les études de faisabilité technique et d’implantation » sont en train d’être menées : « On avance pas mal. » Et cette dernière d’ajouter : « On attend de voir les financements. C’est pour ça qu’on se réjouit de cet apport du Département, parce que ça sécurise le projet. »

Les cinq autres projets concernent l’installation des laboratoires de Mines Paris à Versailles, l’université de Mantes-la-Jolie, l’Institut d’études politiques de Saint-Germain-en-Laye, ou encore la création de l’Institut de santé Parasport connecté aux Mureaux (voir encadré) et le développement du campus de formation aux métiers de la santé aux Mureaux.

« Je crois vraiment que cette exemplarité que nous essayons de créer autour de la recherche, autour de l’innovation technique, sociale, humaine, c’est vraiment le bon écosystème pour que la région parisienne, et plus généralement la France, retrouve les chemins de la prospérité », avance Pierre Bédier (LR), président du conseil départemental, lors de la signature de cet investissement. Il souhaite également que le prochain Contrat de plan État-Région (CPER) – un document en cours de négociation qui engage la Région et l’État sur le financement de projets importants sur six ans – soit plus favorable aux Yvelines que le précédent.

« Ce que nous disons, c’est que les 275 millions que représentent les six projets, sont aujourd’hui financés à 207 millions par le Département, tranche Pierre Bédier. Nous souhaitons que le CPER prenne en compte les financements complémentaires nécessaires, pour sortir de cette espèce d’injustice qui consiste à ne distribuer que 2 % de l’enveloppe à un territoire qui représente 12 % des habitants. »

L’institut Parasport ne sera pas à SQY

Alors que l’Institut de santé parasport connecté (ISPC) était annoncé pour être construit à Saint-Quentin-en-Yvelines (voir La Gazette du 12 novembre 2019), il verra finalement le jour aux Mureaux. Cette information a été révélée lors de la signature des investissements départementaux en faveur de la recherche (voir ci-contre). Pour rappel, ce projet « vise à développer, grâce à l’utilisation de moyens numériques innovants, l’approche scientifique d’une pratique sportive indispensable à la santé des personnes en situation de handicap », précise le Département.

Depuis plus d’un an et demi, ce projet était ainsi envisagé à Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY) – l’Agglomération ayant même financé des études à ce sujet –, et était même présenti pour s’installer au gymnase des Droits de l’Homme à Guyancourt. Sauf que des questions de financements ont finalement fait évoluer cette localisation. Philippe Fourny, directeur général d’ISPC, explique que le projet comptait ainsi sur cinq financeurs : SQY, Guyancourt pour le terrain, l’État, le conseil régional et le conseil départemental. « Nous étions le seul projet d’infrastructure pour les Jeux paralympiques à avoir eu le label ‘‘Héritage’’, malgré tout, l’État ne s’est pas prononcé en faveur de notre projet », raconte Philippe Fourny. Suite à cette décision de l’État, il indique que la Région « ne s’est pas prononcée ».

Après la perte de ces financeurs, le Département a proposé aux responsables de l’ISPC de visiter le site de Bécheville aux Mureaux, en proposant un plus grand financement s’ils y installaient l’institut. « Au début, on l’a perçu comme un plan B, et en fait, on s’est rendu compte que c’était un plan A, souligne Philippe Fourny. Il y a de vrais atouts. » Notamment le fait que le Département est en train d’y développer un « campus de formation aux métiers de la santé, des services à la personne et de l’autonomie ».

Pierre Bédier (LR), président du conseil départemental, confirme qu’il s’agit d’une « logique d’aménagement du territoire, mais pas que, parce que c’est aussi que nous considérons que l’écosystème qu’on crée autour de Bécheville fait sens pour cet institut ». Sur les 30 millions d’euros prévus pour construire l’ISPC, le Département investira donc 20 millions.

CREDIT PHOTO : ILLUSTRATION