Plus que quatre mois. Le 4 octobre, la ferme-école Graines d’avenir, à Magny-les-Hameaux, recevra sa première promotion d’élèves. Des élèves âgés de 15 ans ou plus et qui y seront formés au métier de maraîcher-primeur. À l’automne dernier, nous vous avions présenté la réhabilitation de ce site historique de Buloyer, de 8 ha, appartenant à l’Agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, et qui était inoccupé depuis 2016.

La mise en culture des terres se poursuit « pour que quand les jeunes arrivent, il y ait déjà des fruits et légumes […] transformables et vendables, […] qu’ils puissent directement entrer dans la formation avec une ferme opérationnelle », indique Caroline Guillard, enseignante de formation et chargée des relations partenariat de la future ferme-école, rencontrée sur place le 27 mai. Au niveau des sols, […] il a fallu enlever tout ce qui était malsain, remettre un compost bio qui permette à la terre de se régénérer. […] On a déjà des semis qui ont été réalisés [sous la serre]. »

La serre de deux fois 2 000 m² a elle été entièrement bâchée fin avril. Autre avancée majeure : le recrutement d’un maître professionnel maraîcher le 1er mars. Il sera chargé de « la partie enseignement professionnel et techniques de maraîchage » et « a commencé ce travail de mise en culture à la fois sur parcelle et sous serre », précise Caroline Guillard, qui a elle rejoint le projet début avril. Le recrutement d’un maître professionnel primeur est lui en cours. Il a également été procédé à une réfection de la mare juste à côté pour organiser un système d’arrosage, ajoute la chargée de partenariats. Deux lots de poules ont aussi été acheminés sur le site. Ces poules serviront notamment à « nettoyer les parcelles car elles mangent tout un tas de bêtes qu’il faut parfois éliminer », explique Caroline Guillard.

Cela s’inscrit dans la volonté de la ferme-école de pratiquer l’agroécologie (agriculture qui cherche à intégrer l’ensemble des paramètres de gestion écologique de l’espace cultivé, Ndlr) en associant « des plantations » à « des animaux qui peuvent faire ce travail de protection de végétaux ». Mais la ferme-école a aussi obtenu le label Ecocert, lié à l’agriculture biologique. Ce qui implique un certain nombre d’impératifs comme, concernant les poules, de les recevoir « avant qu’elles aient trois jours », selon Caroline Guillard.

Tout devrait donc être prêt pour accueillir les élèves à la rentrée. Avant cela, des journées portes-ouvertes sont programmées les 9 et 23 juin de 14 h à 17 h, ainsi que des stages-découverte les 14, 15 et 16 juin, et les 5, 6 et 7 juillet, pour « voir si les jeunes seraient intéressés par le métier de maraîcher-primeur, par le lieu, par le concept », avance Caroline Guillard. Elle assure qu’il y a, pour le premier stage-découverte, déjà cinq candidats, aux profils très variés, comme « des décrocheurs scolaires, des enfants scolarisés à la maison, des jeunes qui sont déjà à fond dans la permaculture et qui veulent rapidement mettre les mains dedans… ». « On aimerait une mixité maximum », résume-t-elle.

La ferme-école a été reconnue par l’État comme « École de production ». Il s’agit d’établissements privés d’enseignement technique, à but non lucratif. Et dont le mode d’enseignement répond à des fondamentaux comme un accès à tous dès 15 ans, une pédagogie au service du jeune dans son ensemble, une école portée par une association indépendante à vocation scolaire, la pratique et la théorie réunies dans un même site chaque semaine, ou encore une production significative destinée à la vente aux conditions du marché.

Le tout avec deux tiers de pratique et un tiers de théorie. « Mais ce tiers de théorie là, il est en lien permanent avec la pratique, insiste Caroline Guillard. Par exemple, pour des situations de vente, on envisage de faire des ateliers théâtre, car être vendeur, c’est en quelque sorte jouer un rôle, connaître ses produits, savoir les conseiller, savoir d’où ils viennent, et savoir s’adapter à son client. [Il faut] expliquer la nature et l’origine du produit, comment il a été transformé, préparé, […] au niveau quantité, établissement de devis… C’est un travail qui se prépare et qui fait utiliser la langue française en permanence. »

Le français figurera d’ailleurs au programme, comme d’autres enseignements généraux tels que les maths, le sport, l’anglais… À l’issue de leurs trois ans de formation, les élèves doivent obtenir un CAP primeur et un titre professionnel d’ouvrier de production horticole. Ils seront 12 maximum par promotion. Pour plus de détails et pour s’inscrire aux stages-découverte, rendez-vous sur ferme-ecole.org.