Les travaux devraient commencer en 2023 et se terminer en 2025. Le 25 mai, a eu lieu une visioconférence de concertation avec les habitants de Montigny-le-Bretonneux, pour leur exposer les derniers scénarios retenus, afin de redessiner le quartier de l’Hypercentre de la commune. Ce dernier devrait être davantage végétalisé et animé, avec moins de voitures et de stationnements. La nature et le piéton seront remis au cœur de ces espaces.

Partant de l’avenue du Centre, en passant par la place Georges Pompidou, pour déboucher sur le bassin François Truffaut et toucher le canal, ces quatre espaces sont repensés depuis 2019. Entre les balades urbaines, les ateliers de concertation et les réunions de présentation des scénarios, cette visioconférence est une énième pierre à l’édifice pour redonner un coup de jeune à ce quartier de la ville nouvelle, datant des années 70-80.

Plusieurs scénarios avaient déjà été exposés en décembre pour ces quatre espaces, et un sondage avait été réalisé à chaque fois pour sélectionner le ou les scénarios favoris. Pour cette deuxième réunion, les paysagistes de l’agence Tn+ et les urbanistes de l’agence Fortier, qui travaillent sur ce réaménagement depuis le début, avec l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY), ont présenté un ou deux scénarios par espace.

Ces derniers regrouperaient les souhaits des habitants présents lors des précédentes concertations. Suivra ensuite un dernier travail pour mixer ces derniers scénarios, afin d’en avoir un seul par espace. Puis le projet entrera dans une longue phase d’étude, pour approfondir chaque aménagement, afin de juger sa faisabilité avant le début des travaux d’ici deux ans.

« Au lieu d’un rond-point, on aura un Y qui vient du Pas du lac au Sud, vers l’Ouest, pour libérer le restaurant du théâtre et pour avoir un espace dégagé de toute voiture, devant le théâtre et du côté des restaurants et des cafés », schématise le paysagiste.

Ils étaient une centaine d’Ignymontains à s’être connectés sur le site internet de la visioconférence le 25 mai. La place François Truffaut, avec son bassin, est la première à être dévoilée sous son nouveau jour, totalement végétalisée. Alors qu’à l’origine, elle l’est très peu. « Elle représente 1 hectare et est très occupée par l’eau et très peu végétale, soit moins de 1 %, et l’eau occupe 40 % de l’espace », détaille Jean-Christophe Nany, de l’agence paysagiste Tn+.

Ainsi une nouvelle place doit être donnée à la nature, tout en maintenant un parcours piéton, selon le paysagiste. Sachant que cet environnement doit aussi se rapprocher de l’eau qui est actuellement à trois mètres en contrebas de la place. Deux scénarios sont donc encore à l’étude, avant d’opter pour un unique.

Dans le premier, il s’agit de réduire le bassin pour donner plus de place aux pelouses et aux espaces végétalisés, très peu présents actuellement. Le canal sera aussi connecté à cette place. « L’idée est de connecter l’eau du canal en la rehaussant pour qu’elle [pénètre] dans la place François Truffaut », explique Jean-Christophe Nany. Et de manière générale, l’eau sera visible depuis les terrasses. Le manège sera conservé et les pelouses seront bien « orientées et ombragées », poursuit-il. En plus, il y aura des espaces de détente et des événements festifs.

Dans le deuxième scénario, assez similaire dans l’idée de végétaliser l’ensemble, le paysagiste présente une place « sur des formes plus organiques. On recherche de la souplesse. […] On est sur un plan incliné. […] L’espace végétalisé a plus de diversité et il y a moins d’espaces libres sur lesquels on va pouvoir s’allonger », explique-t-il, en faisant référence à une plage qui sera « très plantée ». Concernant la connexion du canal à la place, elle existera grâce à « une descente douce », qui partira du bassin vers le canal. Et plus il pleuvra, plus ce dernier grossira pour déborder sur la descente. Reste donc à combiner les deux, conclut le paysagiste.

La présentation du canal vient ensuite compléter celle du bassin François Truffaut. La gestion de la ressource en eau va être entièrement refaite, afin qu’elle soit plus vertueuse et écologique. « Aujourd’hui, on a un forage qui permet d’alimenter le canal en aval, en amont et le bassin Truffaut. Et tout ça est vieillissant, constate Jean-Christophe Nany. On propose alors de capter la ressource [gratuite,] qui se trouve déjà là tout le temps : la ressource des eaux pluviales. »

Selon lui, il s’agirait uniquement de récupérer ces eaux, puis de les faire passer dans un système filtrant, afin de répondre aux normes sanitaires. De plus, l’eau ne sera plus stagnante. Ce qui ne devrait pas attirer les moustiques, au grand soulagement des internautes qui ont manifesté cette crainte lors des échanges.

Totalement végétalisée

En amont donc, le canal devrait être bordé de berges végétalisées et accessibles au public. Il sera « rehaussé (comme annoncé plus haut, Ndlr) pour avoir un accès à l’eau partout, et qu’on puisse toucher l’eau avec une épaisseur de 40 cm », détaille le paysagiste.

En aval, les pilotes du projet proposent deux scénarios. L’un est plus minéral et l’autre plus végétal, « plus naturel ». Mais dans tous les cas, les berges seront plus étroites. « On remonte le niveau de l’eau et on réduit la largeur, pour permettre la continuité du passage au public, sinon on tombe dans le privé du centre commercial », justifie Jean-Christophe Nany.

La place Georges Pompidou, où se trouve notamment le théâtre, est également au cœur de ce réaménagement. « Elle représente 1 hectare. C’est une place monumentale en raison du théâtre. C’est une place très importante. […] Elle est emblématique », fait remarquer le paysagiste. Et celle-ci doit être végétalisée en raison de son fort déficit d’espaces verts, représentant 1 % de la surface.

Mais cette ambition ne sera pas simple au vu de la localisation de la grande place. Elle constitue en effet également le toit d’un parking souterrain. « Donc elle n’est pas libre complètement pour n’importe quel type de végétaux. Il faut des systèmes de surépaisseur sur cette dalle, car elle est épaisse et on ne peut pas tout planter », détaille le paysagiste, en faisant référence à de grandes jardinières pour végétaliser. Ce dernier présente donc à nouveau deux scénarios, où la part belle est donnée au végétal, à l’eau, à l’animation et aux piétons.

Dans le premier scénario, il y a une optimisation des fonctions routières. « Au lieu d’un rond-point, on aura un Y qui vient du Pas du lac au Sud, vers l’Ouest, pour libérer le restaurant du théâtre et pour avoir un espace dégagé de toute voiture devant le théâtre et du côté des restaurants et des cafés », schématise Jean-Christophe Nany. Ce lieu dégagé pourra accueillir des événements notamment et, de part et d’autre, il y aura des espaces végétalisés.

L’accès au parking pour les riverains et l’accès aux bus pour déposer les clients à l’hôtel, par exemple, ne seront pas touchés. « Pour le reste on est passé de trois voies à deux voies simples dans chaque sens […] pour laisser la place aux piétons et aux cyclistes », poursuit le paysagiste. En plus, une fontaine sèche pourrait être créée, un peu comme celles de Nantes et Bordeaux. Ainsi en cas d’événements, elle pourra être arrêtée.

Le scénario deux est très similaire au premier, si ce n’est qu’il offre un espace « plus dégagé, plus ouvert, un peu plus triangulaire. On a optimisé les espaces végétalisés qui sont plus nombreux que dans l’autre. L’espace animation est un peu plus restreint », fait-il la différence.

D’ailleurs, le maire de Montigny-le-Bretonneux, Lorrain Merckaert (DVD) est particulièrement fier de ce rendu quasi final. « En fait, on veut un véritable lieu de vie, mais est-ce que c’est possible puisqu’on est sur un parking ? Eh bien, on a réussi à faire rentrer des ronds dans des carrés en tenant compte des contraintes très fortes qu’on a », apprécie-t-il.

La place François Truffaut : il s’agit de réduire le bassin pour donner plus de place aux pelouses et aux espaces végétalisés, très peu présents actuellement. Le canal sera aussi connecté à cette place.

Enfin, l’avenue du Centre est la dernière partie de la présentation. La réduction de la place de la voiture est le point central de ce réaménagement. Ici aussi, on devrait passer à deux fois deux voies et des stationnements vont être supprimés, « au bénéfice de grands trottoirs […] pour permettre aux commerces de mettre des terrasses, précise Jean-Christophe Nany. On trouvera des espaces de terrasse intercalés entre des systèmes de plantation. »

Mais, encore une fois, la contrainte restera la même. Cette avenue se situe également sur le parking souterrain. « Donc la végétation sera compliquée, on ne pourra pas planter au niveau Sud de l’avenue de grands arbres. On aura un système de jardinières, qui va rehausser le sol pour mettre des arbres », explique le paysagiste, en faisant le parallèle avec la place Georges Pompidou. Cette avenue devrait également assurer la continuité des pistes cyclables. « On inverse la situation par rapport à aujourd’hui », résume-t-il.

Néanmoins, lors des échanges avec les habitants, ces derniers s’inquiètent de la baisse du nombre de places de stationnement, ce à quoi le maire leur répond : « On a un parking gratuit pendant trois heures avec 4 000 places. […] Il faut trouver un compromis acceptable pour tout le monde. »

Quand les travaux commenceront, la place Georges Pompidou sera la première à être en travaux, puis viendront les avenues du Pas du lac et du Centre. Le bassin François Truffaut et le canal seront les derniers investis. Un planning pleinement abouti avec les scénarios à chaque étape sera communiqué aux habitants à la prochaine réunion.

CREDITS PHOTOS SQY : capture d’ecran sqy