Après les assesseurs des bureaux de vote de Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY), les commerçants et ensuite les enseignants. Vendredi 21 mai, la nocturne de vaccination au Vélodrome national était réservée aux artisans et commerçants exerçants dans l’agglomération. Cette opération a permis d’en vacciner un peu plus de 1 000, en dehors de leurs horaires de travail.

Les profs ce vendredi

Depuis plus d’une semaine, l’Agglomération a en effet décidé de faciliter l’accès à la vaccination pour les actifs. 250 créneaux quotidiens leur sont réservés, pour lesquels les entreprises doivent prendre attache avec le service développement économique de l’Agglomération. S’est donc ajoutée à ces créneaux l’opération de vaccination de vendredi dernier. « Il s’agit de remettre l’économie en marche », nous confie Jean-Michel Fourgous (LR), président de SQY et maire d’Élancourt, rencontré sur l’aire centrale du vélodrome ce 21 mai.

Dans un communiqué envoyé la semaine dernière, il précisait : « Je souhaite plus que jamais faciliter la vie des entrepreneurs, des salariés, des commerçants et de tous ceux qui font la richesse et le dynamisme de Saint-Quentin-en-Yvelines. Ces créneaux de vaccination leur sont réservés, sans conditions et à des horaires adaptés. » Pour prévenir les commerçants de l’opération de vendredi dernier, les 12 municipalités de l’agglomération ont adressé aux commerçants et artisans un formulaire permettant de réserver un créneau de vaccination.

Les un peu plus de 1 000 rendez-vous ont vite trouvé preneurs. Valérie, libraire à Montigny-le-Bretonneux, a par exemple sauté sur l’occasion. « On a reçu un mail de notre direction qui donnait un lien pour prendre un rendez-vous, confie Valérie, juste après avoir reçu sa première dose. J’avais hâte, mais je suis trop jeune et je voulais laisser passer les personnes concernées. »

En effet, normalement, la vaccination ne sera ouverte à tous les Français qu’à partir du 31 mai, alors que les plus de 18 ans sans conditions ne peuvent prendre rendez-vous que si des doses sont encore disponibles dans les prochaines 24 heures. Mais le fonctionnement du vélodrome, et la mise en place de créneaux pour des publics cibles, a été logiquement vu avec l’Agence régionale de santé (ARS).

« On n’est pas sur le même rythme que les centres [de vaccination] traditionnels, on est l’un des plus gros : une cible qui prend une semaine chez les autres, on peut la régler en une demie-journée, donc ça permet à l’ARS de tester aussi des hypothèses et on échange avec eux là-dessus », nous explique Jean-Michel Fourgous, rappelant que la cible des plus de 65 ans est déjà « fortement » vaccinée à Saint-Quentin-en-Yvelines. Et après les commerçants saint-quentinois, la nocturne du Vélodrome national de ce vendredi 28 mai sera consacrée aux enseignants.

À ce jour, plus de 132 000 injec-tions ont déjà été effectuées au « vaccinodrome » de Saint-Quentin-en-Yvelines. La moyenne actuelle y est de 2 700 vaccinations quotidiennes, chiffre qui peut monter à plus de 3 700 quand s’ajoute une nocturne. « SQY est l’une des agglomérations les plus vaccinées de France, estime le président de l’Agglomération. Maintenant, notre souci est de savoir à quoi sert ce que l’on fait. » Depuis plusieurs mois, son cheval de bataille est en effet l’obtention d’une étude permettant de comprendre la durée d’immunité des personnes vaccinées.

Comprendre l’immunité

Comme l’a indiqué Jean-Michel Fourgous lors du dernier conseil municipal d’Élancourt, et nous l’a confirmé vendredi dernier, « le président de la République est au courant parce que lui-même a donné un avis favorable » : « Mais cela dit, tant qu’on n’a pas l’engagement économique, on attend, mais tout est prêt. » Cette opération – préparée de concert avec la « communauté scientifique de SQY et Paris-Saclay », ainsi que « Pasteur, l’Inserm et l’Inria » – serait en effet chiffrée à environ « 15 millions d’euros », selon le président de SQY. Ce n’est donc pas encore sûr qu’elle ait lieu, mais cela pourrait consister à suivre un échantillon de 5 000 personnes pendant un an, qui devraient faire une prise de sang par trimestre et remplir un questionnaire précis, pour « bien voir toutes les variables de l’immunité », indique-t-il.